13 mars 2014

Elections des 23 et 30 mars, enjeu local ou enjeu national ?

A quelques jours du premier tour des élections et alors que chacun aborde et défend à juste titre son projet, j'ai la nette impression que cette échéance nous enferme dans nos communes et dans nos problématiques purement locales.

Certes, c'est peut-être le prix à payer d'avoir face à nous un véritable mille-feuille territorial où chaque strate, chaque collectivité et son échelon, dispose d'un exécutif avec ses élus qu'il faut élire, et ses compétences propres qu'il faut ensuite mettre en oeuvre via un projet de territoire. Comme d'habitude, quand nous nous trouvons en période électorale, là pour les municipales, là pour les cantonales (le département), là pour la région, les candidats défendent un projet pour le périmètre d'action dans lequel ils ou elles cherchent à se faire élire.

Ainsi, si on suit cette facheuse habitude, nous prenons le risque d'être comme enfermés dans une bulle en ne parlant actuellement que de nos communes. Le risque est ici très fort car ce serait ignorer qu'une commune n'est pas isolée, qu'elle évolue dans le périmètre incontournable d'une intercommunalité dont les compétences sont extrêmement importantes dans le quotidien des citoyens, et au-delà, que nous sommes confrontés à un contexte national avec des décisions qui nous impactent.

A titre d'exemple? Quand dans un projet, nous pouvons découvrir des investissements à venir tels des grands équipements, ici une piscine, là un espace culturel, une école, c'est l'obligation (morale) pour tout candidat d'avoir anticipé son financement avant de le promettre aux électeurs. Il faut par conséquent tenir compte de l'état des finances de la commune, mais aussi de son environnement.
Non, une commune ne fonctionne pas en autonomie totale, elle vit, parfois survit, grâce aux subsides de l'Etat. Et le contexte en la matière n'est pas des plus optimistes et il est connu de tous ceux qui se présentent à vos suffrages. Les dotations de l'Etat baissent inexorablement d'un gouvernement à un autre. La baisse fut lente, elle s'annonce terrible avec près de 10 milliards d'ici 2017 suite aux annonces récentes du gouvernement actuel. Petite parenthèse: le PS hier, chantre de la décentralisation, est entrain de tuer petit à petit toute initiative des collectivités locales si les budgets à la baisse se confirment.
Aussi, ramené à l'échelle de nos collectivités locales, il est évident que c'est le ralentissement annoncé des investissements qui sonne! Et l'évidence que l'écart, entre les communes qui auront su anticiper leurs investissements, leurs grands projets ou l'entretien nécessaire de leurs équipements et celles qui auront attendu, freiné ou endetté, va se creuser. Le temps perdu ici ne pourra pas se rattraper si le scénario annoncé de baisse fulgurante des dotations se vérifie. Donc face aux baisses annoncées des moyens dédiés aux communes et nécessité d'en tenir compte : enjeu local ET national.
 
A titre d'exemple? L'école et la réforme des rythmes scolaires. Oui nous voulons tous la réussite de nos enfants, oui nous n'imaginons pas un seul instant un candidat ou une candidate déclarer que l'éducation et sa jeunesse ne sont pas sa priorité! Mieux, des spécialistes nous disent que le rythme actuel dans nos écoles ne favorise pas la réussite et qu'il faut revoir tout le dispositif d'ici la rentrée prochaine. Certes. Petit aparté personnel là encore: j'ai pour ma part du mal à comprendre comment en faisant aller les enfants plus longtemps à l'école et en alourdissant leurs journées, on allège leurs... journées! En revanche, renforcer l'offre culturelle, les activités annexes et permettre à chaque enfant, quelque soit sa commune, quelques soient ses origines sociales, d'y accéder pour favoriser l'égalité des chances, bien sûr que je suis pour. Et pourtant? Cette réforme n'est pas financée dans les budgets actuels, comme c'est le cas à Vendôme et dans toutes les communes qui n'ont pas encore mis en place cette réforme. Les élus sont-ils pleinement autonomes dans leurs décisions concernant l'éducation des enfants? Non, pas face à cette décision qui vient du ministère de l'Education nationale, car elle est imposée sans que celui-ci la finance. C'est bien pour cela que des communes s'y opposent et refusent de la mettre en oeuvre en l'état. Là encore, enjeu local ET national.
 
A moins que pour financer de tels projets ou de telles réformes, ce soit par la seule augmentation des impôts. Mais là encore, vu le ras le bol fiscal exprimé par la grande majorité des Français qui sont impactés, et pas seulement les plus aisés comme le promettait lors des présidentielles le candidat  Hollande, je doute que ce soit envisageable localement. D'ailleurs, les citoyens peuvent aussi par leurs choix, face aux projets annoncés localement, dire aussi s'ils veulent + d'impôts.
Là enfin, l'enjeu de l'échéance municipale des 23 et 30 mars est bel et bien local ET national.
 

21 février 2014

Présentation de la liste Résolument Vendôme: revue de presse

 
 La Nouvelle République, le 14/02/2014

















La Renaissance du Loir-et-Cher 21/02/2014

















04 février 2014

Elections municipales: la liste rêvée!

Allez un peu de rêve sur ce blog à quelques semaines de l'échéance locale!
 
Les listes de candidats étant bientôt dévoilées, ce billet est dédié à nos chèr(e)s têtes de listes qui mènent le combat électoral.
Derrière ce "chèr(e)", il n'y a aucune malice de ma part. Derrière les combats politiques (et les coups bas subis), je considère qu'il y a aussi des hommes et des femmes qui s'investissent, qui ne comptent pas leurs heures au service de la ville au détriment de leur vie personnelle et familiale et cet engagement est bien trop méconnu par les électeurs. Ensemble, nous nous côtoyons régulièrement alors inévitablement, des liens se créent et pour ma part, je privilégie toujours le respect de l'autre malgré nos divergences. 
 
A quelques heures/jours de la publication des candidatures et donc des futures équipes qui accompagneront demain le premier magistrat de notre ville au lendemain des élections municipales, permettez moi de rêver un peu et donner quelques conseils à nos têtes de listes qui s'apprêtent à boucler leurs listes.
 
Je rêve d'une liste qui serait véritablement représentative de la société, de sa vitalité, de sa diversité, de ses quartiers. Bien sûr que les formations politiques vont peser, bien sûr que des logiques comptables auront servi de préliminaires parfois pour poser les fondations d'une liste mais au final, rêvons ensemble de candidats sincères et présents, résidant à Vendôme, connaissant sa réalité économique et son territoire, fréquentant ses lieux collectifs.
Je rêve d'une liste véritablement renouvelée qui apporterait un souffle nouveau, une liste qui s'appuierait aussi sur des compétences solides à même de gérer demain la ville avec efficacité et de relever les nombreux défis qui l'attendent dans un contexte budgétaire difficile et très incertain.
Je rêve d'une liste où l'intêret général primerait sur l'intérêt personnel, familial ou amical afin qu'aucune suspicion n'ait sa place derrière un projet municipal ou une subvention versée à une association.

Un rêve ou une réalité? les réponses vont arriver vite car les listes de candidats seront prochainement dévoilées. Pour ce qui me concerne, je mets un point d'honneur à ce que l'intérêt général prime sur le particulier. La phase qui s'achève à Vendôme aura laissé bien trop de zones d'ombres derrière des décisions prises à la hâte et un sentiment de malaise. Vendôme a besoin d'un nouveau souffle et de nouvelles pratiques.
 
Espérons que les candidats entendent mon appel qui, lui, est très sérieux.
 

17 janvier 2014

La déviation de Vendôme, au service des vendômois

Enfin, enfin, enfin, elle est là! Très attendue de nous tous et,  même en avance! Mais malgré cet agenda bousculé, on l'excusera et même, on sera très content de faire "avec elle" désormais!
"Elle", c'est la déviation ou plutôt son 3e tronçon qui a été inauguré ce matin par Maurice Leroy, le Conseil général étant seul maitre d'oeuvre et financeur de cette opération de plusieurs millions d'euros. Nous étions très nombreux à assister à l'évènement: élus, ou anciens élus, riverains et l'association Déviation 2000 dont la ténacité a payé. L'affluence importante du public ce matin démontre l'attachement des vendômois à cet aménagement devenu si nécessaire pour le bien-être de tous et la respiration de notre territoire.

L'évènement était aussi l'occasion aussi de belles retrouvailles entre nous tous, car le dossier de la déviation de Vendôme est tellement essentiel pour notre territoire et nous a valu tant de réunions et d'échanges que des liens se sont tissés avec l'équipe de Déviation 2000. Je me souviens des premières assemblées générales de Déviation 2000, très tendues et mobilisatrices, des salles pleines. L'article de la Nouvelle République paru cette semaine s'en fait l'écho à travers la voix de son actuel président. Et en toute franchise il rappelle combien ce fut houleux, ce chantier étant promis par le Conseil général de longue date mais derrière la promesse, rien ne se faisait. Jusqu'au tournant de 2004. Et la relance du dossier jusqu'à  l'inauguration du 1er tronçon le 5 janvier 2009.

8000 véhicules par jour, dont une majorité de camions, coupent Vendôme en 2, génèrent un désagrément devenu insupportable au coeur de la ville: nuisances sonores, pollution mais aussi insécurité. Le calme et la sécurité vont enfin revenir à Vendôme, les riverains vont gagner en qualité de vie indéniablement. 

Il reste les derniers tronçons à construire pour que l'opération soit complète. Mais nul doute que Déviation 2000 et l'ensemble des vendômois resteront attentifs à la réalisation de ces opérations routières.

Mais d'ores et déjà, le changement va être très net au coeur de Vendôme avec des camions désormais détournés.

Et c'est une excellente nouvelle.

14 janvier 2014

Michel Godet ou l'art de pointer nos incohérences et nos forces

Michel Godet est un économiste, titulaire de la chaire de prospective stratégique au Conservatoire National des arts et métiers. Derrière ce titre élogieux se cache surtout un homme d'une intelligence rare qui sait rendre accessible sa vision de la France de demain avec humour, finesse et franchise (une franchise déroutante à bien des égards).

Michel Godet était le grand témoin de la cérémonie de voeux organisée par le Conseil général à Blois lundi 13 janvier. Cette soirée étant marquée par le lancement du Livre blanc Loir&Cher 2020, l'intervention de Michel Godet était des plus attendues.

Bien évidemment, ses compliments à l'égard de la démarche Loir&Cher 2020 ("une démarche qui fera date" selon lui) nous ont fait chaud au coeur mais au-delà, son regard, son analyse pertinente de la France, de ses blocages, de ses forces, était aussi une chance, pour nous auditeurs, de prendre de la hauteur. Parfois piquant au vif les politiques de tout bord, l'orateur a réussi à nous convaincre que c'est par l'innovation, l'effort, l'envie d'agir que nous pourrons relever les défis à l'échelle des territoires.

Nous avons des atouts,- un patrimoine naturel et historique exceptionnel, des richesses comme une natalité forte ou une industrie souvent méconnue dans notre département considéré comme rural-, à nous de les exploiter pour qu'ils contribuent à la réussite de notre département.

Sur le plan national, il a évoqué les verrous qui pèsent sur notre système actuel, le travail qui n'est pas suffisamment reconnu et rémunéré, l'accompagnement des créateurs d'entreprise jugé insuffisant, la lourdeur des démarches administratives qui étouffent l'initiative, l'accès tardif des jeunes dans le monde professionnel dû à un système éducatif centré sur les filières générales, là je partage.

Il a décliné ses arguments pour l'action, pour que la compétence l'emporte sur l'appartenance, pour que l'on cesse de mettre des gens dans des cases, pour que la France d'en haut s'inspire de la France d'en bas qui entreprend et innove, pour mutualiser les bonnes pratiques et organiser la contagion des initiatives, pour que le courage et le bon sens l'emportent sur le clientélisme. Du bon sens mais qui fait du bien à entendre!

Evidemment, son propos peut bousculer, comme lorsqu'il a évoqué le statut des fonctionnaires qui selon lui devrait disparaitre et être remplacé par un CDI pour tous, je ne partage pas mais il a le mérite de ses idées. Et après tout une conférence est aussi là pour déranger et/ou contribuer au débat.

En conclusion je retiens et fais mienne cette citation entendue hier soir, et les acteurs du monde de l'éducation ne pourront que s'y retrouver: "Il n'est de richesse que d'hommes éduqués, épanouis porteurs de projets dans une société de confiance."* 

Merci M.Godet pour ces mots et cet idéal en guise de voeux.


* cette phrase est extraite de La France des bonnes nouvelles, ouvrage préfacé par Michel Rocard  publié en 2012

09 janvier 2014

Le raccrochage scolaire à l'honneur


Le ministre de l'Education nationale a annoncé hier un vaste plan d'accompagnement pour lutter contre le décrochage scolaire sur les bases de résultats sur l'année 2013 plutôt encourageants.
Enfin une annonce qui va dans le bon sens après les remous (le mot est faible) provoqués par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, la réforme du statut des enseignants en classe préparatoires ou bien le projet du statut des professeurs.
Oui, notre système scolaire génère encore bien trop d'échecs, de ruptures, de décrochages chez nos plus jeunes et c'est pour notre pays, une alerte considérable qui doit amener des réponses fortes.
En 2013, 20.000 jeunes sur les 140.000 qui quittent chaque année le système scolaire ont pu repartir en formation ou effectuer un service civique (cf Les Échos). 20 000 sur 140000 c'est bien, mais on doit faire mieux car un jeune non formé, sans projet de formation, est un jeune à la dérive, sans repère ni avenir.
L'objectif du ministre est curatif, remettre des jeunes dans le giron d'une formation ou d'une activité telle que le service civique qui est une bonne initiative. La lutte contre le décrochage mise hier à l'honneur et les premiers résultats annoncés ne constituent pas une nouveauté. En région Centre, nous avons été pilotes en matière de lutte contre le décrochage scolaire grâce au dispositif Assure ta rentrée dont je me suis fait l'écho chaque année sur ce blog lorsque j'étais Vice-Présidente de la Région en charge de l'Education et des Lycées. Ce dispositif régional et partenarial mis en place en 2006 est une vraie réussite et ne peut fonctionner que par la mobilisation de tous les acteurs qui travaillent autour des jeunes en formation. Assure ta rentrée avait d'ailleurs été reconnu comme innovant et retenu dans le cadre d'un appel à projet lancé en 2009 par Martin Hirsch, alors Haut Commissaire à la Jeunesse, dans l'objectif de se transformer en "Assure ton année".
Au dela de ces annonces se pose encore et toujours la question des moyens et des objectifs que l'on se fixe. Les objectifs chiffrés ne peuvent être une fin en soi. S'il s'agit de remettre un jeune en formation dans un établissement parce qu'il reste des places dans telle ou telle filière professionnelle, on risque de courir à l'échec renouvelé. Une formation ne peut se choisir par défaut pour une seule question de place.
Autre exigence, celle des personnels qui ont cette mission difficile relative à l'accompagnement des jeunes en situation de décrochage scolaire. Les organisations syndicales soulèvent régulièrement le problème de la précarité des personnes chargées de suivre les jeunes. Des personnes elles-mêmes en situation précaire, embauchées sous contrat, renouvelé ou pas, générent une situation d'instabilité autour de ces jeunes qui ont pourtant besoin d'un environnement stable.
Enfin, la lutte contre le décrochage scolaire ne peut se résoudre uniquement par des solutions en terme de formation. Il faut se questionner aussi sur les motifs du décrochage qui sont multiples (difficultés d'apprentissage, environnement familial, conditions de vie...) et apporter les réponses adaptées.

Le curatif oui, mais la priorité doit aussi et rester celle du préventif: permettre à chaque jeune de s'accomplir par l'école et l'estime de soi.
Notre école génère encore bien trop d'échecs, dès le plus jeunes âge, au moment de l'acquisition des savoirs fondamentaux. C'est à la base, dès le plus jeune âge qu'il faut mettre aussi l'accent. Il n'est définitivement pas normal et pas acceptable qu'en 2014 des jeunes sortent du système scolaire sans savoir lire et écrire. La refonte de l'école doit viser cet objectif primordial qui est l'acquisition des savoirs fondamentaux sans s'égarer dans des réformes qui alourdissent le système sans répondre aux vrais enjeux.
En savoir + sur Assure ta rentrée en région Centre


07 janvier 2014

La nouvelle carte des cantons du Loir-et-Cher: le compte n'y est pas

 
La Nouvelle République a publié la nouvelle carte des cantons du département dans son édition du 6 janvier 2014.
 
Cette carte s'inscrit dans le cadre d'une réforme plus globale visant à redécouper les cantons actuels pour rééquilibrer les cantons urbains par rapport aux cantons ruraux et mettre en place la parité au sein des instances départementales en faisant élire, par canton, un binome homme/femme. A ce jour, notre département compte 30 cantons, représentés par 30 conseillers généraux, demain il sera découpé en 15 cantons, représentés par 15 binomes hommes/femmes.

A mon sens, renforcer la parité dans l'enceinte des départements est une bonne chose. Les conseils généraux restent des collectivités à majorité masculine. Seules 13% de femmes sont élues dans les assemblées départementales et les Présidentes ne sont que 5%!  (source observatoire de l'égalité hommes-femmes).
 
Rééquilibrer les cantons pour faire en sorte que leurs poids démographiques respectifs soient équitables entre eux me semble aussi une bonne chose. A titre d'exemple, aujourd'hui le canton de Blois 1 représente un peu plus de 17 000 habitants quand celui de Droué s'élève à un peu plus de 3000 habitants. Et aujourd'hui chacun de ces cantons est représenté par un Conseiller général qui a la même voix, le même poids au sein de l'Assemblée départementale.
 
En revanche, le découpage proposé par le Ministère de l'Intérieur n'est pas à la hauteur de l'enjeu. 15 cantons sont refaçonnés pour représenter en moyenne 20000 habitants mais avec des écarts importants entre eux. Pire des cantons ruraux sont créés tels celui de Savigny et s'étend désormais sur 50 communes! Une étendue bien trop importante à mon sens pour garantir au futur binome de Conseillers généraux la capacité de pouvoir travailler de manière qualitative auprès de l'ensemble de leurs administrés sur un tel périmètre. Un conseiller général est l'interface, il assure le lien entre la collectivité, son administration (et parfois ses lenteurs) et les citoyens, c'est souvent vers lui qu'on se tourne quand un problème se pose avec la MDPH, quand une association ou une entreprise a un projet et souhaite être accompagnée par le département ou bien quand une commune rencontre une difficulté ou porte un souhait et a besoin du Conseil général car, seule, elle ne peut le résoudre.
 
Cette nouvelle carte met à mal la ruralité, là où les communes sont petites et éloignées de tout, là où les habitants souffrent de l'absence de services publics proches, là où il faut impérativement soutenir les initiatives économiques, associatives, qui contribuent à l'animation du territoire et au maintien de l'emploi.
 
Autre élément de critique, c'est l'incohérence du découpage qui ne ressemble à rien. Nous aurions pu voir des cantons se créer sur les lignes frontalières des intercommunalités aux périmètres qui viennent d'être redécoupés (non sans difficultés par ailleurs). Il n'en est rien. En Vendômois, la Communauté du Pays de Vendôme actuelle se retrouve complètement éclatée sur 3 cantons: Danzé, Rahart, St Firmin des Près et La Ville-aux-Clercs rejoignent le nouveau canton de Savigny, quand Coulommiers, Thoré-la-Rochette et Lunay se retrouvent sur celui de Montoire! Quant à celui de Vendôme, il gardera Azé et Saint-Ouen.
 
A l'heure où s'enchainent les cérémonies de voeux dans les communes, le sujet est évoqué par les maires dans leurs discours car ce redécoupage inquiète ou pire, révolte.  Dans un contexte où des économies d'échelle sont à trouver à tous les niveaux et où il faut simplifier, alléger, rendre plus cohérent, l'organisation territoriale française perd une belle occasion de se réformer. Au final, les électeurs ne comprennent plus rien sur le processus d'organisation et de décision, et ce n'est pas avec cette nouvelle initiative à l'échelle des cantons que l'on va y arriver.
 
Alors oui, tant qu'il est encore temps, chacun doit exprimer ses contre-propositions et se mobiliser afin que la copie des 15 cantons soit revue et corrigée.

Il n'est jamais trop tard pour gagner en intelligence.

Béatrice ARRUGA

06 janvier 2014

2014, et si ce blog redevenait actif?

569 articles mis en ligne depuis 2005, 26245 pages vues, et que de temps passé sur mon clavier! 2010 est arrivé et, tel un couperet, 2010 a mis fin à ces années d'écriture et de partage.

Nulle envie de revenir sur les motifs, des ruptures de vie, d'engagements, des déceptions, des questionnements mais aussi et surtout un profond besoin de recul et de temps pour me ressourcer tant personnellement qu'intellectuellement et politiquement. Ceux qui s'interrogent sur mon silence et mon chemin peuvent parcourir les archives de ce blog et retrouveront mes lignes de ruptures. Et ce blog me donnera probablement l'occasion d'y revenir.

S'engager à 20 ans en politique, y passer beaucoup de temps y compris au détriment des siens et de sa famille n'est pas sans avoir d'effets, qu'ils soient négatifs ou positifs. Je me suis offerte le "luxe" d'un recul, d'un silence des mots quand d'autres courent après tout, se positionnent sur n'importe quel sujet (vive les réseaux sociaux!) ou politiquement ne peuvent exister qu'en cumulant mandats ou candidatures à tout va. Je n'ai pas été dans ce besoin existentiel.
J'ai privilégié le retour aux sources. Un tournant professionnel en rejoignant une collectivité locale me faisant quitter ainsi le monde de l'enseignement, une réinscription à l'Université et l'obtention d'un Master 2 avec une mention dont je suis fière et la place de major de promo sur l'épreuve ultime du Mémoire et de la soutenance ET enfin l'arrivée d'une deuxième petite fille, née le 13 avril 2013 et prénommée Constance. Un amour de bébé et un rôle de maman auprès de mes 2 filles qui m'était nécessaire, vital même et qui me comble.

2014 vient d'arriver, ses résolutions avec. Mais bien plus qu'une résolution, c'est l'envie de reprendre l'écriture et de partager mes réflexions alors que s'ouvre une année qui sera riche politiquement avec 2 échéances, les élections municipales et les élections européennes. 2 temps forts pour lesquels il faudra mener bataille dans un contexte difficile. Crise économique et crise politique, les 2 étant liées tant les réponses apportées par le politique au niveau national ne sont pas à la hauteur et pire, creusent les inégalités et risquent de jeter un peu plus d'électeurs vers les votes extrêmes.

Alors, oui, il est temps de recontribuer au débat!

Au plaisir de vous retrouver et en attendant, tous mes meilleurs voeux pour 2014.

Béatrice ARRUGA

22 mars 2010

Après les régionales…

Depuis l’annonce des résultats, les commentaires s’amoncellent et se limitent principalement à quelques remarques générales :
- une victoire des listes de gauche nette et majoritaire en France, comme dans notre région Centre
- une triple sanction des listes de droite, de la politique gouvernementale, du Président
- une montée du vote d’extrême-droite dont le score est élevé dans les zones rurales et les quartiers urbains populaires
- enfin une abstention record mettant bien à mal la démocratie et le rôle pourtant essentiel des Régions.

Or il convient dans de telles circonstances de réfléchir d'une part au message que les Français ont voulu délivrer, par leurs votes ou leurs abstentions et d'autre part à la signification de ce dernier à mi-parcours de la future échéance présidentielle et les élections législatives qui suivront.

Victoire de la Gauche ou sanction du Gouvernement? A regarder de plus près les chiffres des résultats, on pourrait s'accorder sur le double constatation que c’est bien plus une démobilisation de l’électorat de droite et une volonté de sanctionner la politique gouvernementale qui ont contribué à la victoire des listes de Gauche.

La Gauche a choisi d’ériger les Régions en contre-pouvoir et en bouclier social. Cet argumentaire est devenu le pilier de campagne et il a été entendu, dans un contexte de crise. Mais c’est aussi une victoire de projets régionaux de gauche qui ont su montrer dans ce contexte combien une action publique pouvait s’affirmer en terme de services aux populations. Les projets de gauche ont balayé la droite qui se repliait sur des thématiques certes essentielles au quotidien, comme l’emploi ou la sécurité, mais qui dans ce contexte de crise et d’inquiétude face à un Etat impuissant, n’ont pas su se traduire par un vote de confiance.

Mais si ériger les Régions en contre-pouvoir autant en stratégie que sur les projets face à la politique gouvernementale a pu convaincre, il n’en demeure pas moins que cette situation pose aujourd’hui à la Gauche un problème, celui de s’inscrire dans la durée comme force d’opposition uniquement crédible à l’échelon territorial en continuant à être victorieuse lors des échéances locales, comme ce fut le cas également lors des municipales et d’être minoritaires lors des échéances nationales qui se succèdent. Ainsi ce problème pourrait devenir demain un piège!

Le contexte de cette élection régionale version 2010 est un contexte de crise:
- crise économique et sociale, avec la remontée du chômage qui a passé la barre fatidique des 10%, mais surtout la précarisation qui est devenue préoccupante: la France compte plus de 8 millions de personnes pauvres, avec le constat que la situation des plus vulnérables s'est profondément dégradée selon un récent rapport de l‘observatoire de la pauvreté. C’est aussi la courbe démographique avec l’allongement de la durée de vie qui pose la question de la prise en charge de la dépendance, pour les familles avec la difficulté de s'occuper de leurs aînés dignement et en fonction de leurs besoins. C’est aussi la question du financement des retraites, personne ne nie l’enjeu de trouver une solution pour assurer la pérennité du système actuel, mais comment, par quels moyens? Et dans ce contexte, c’est aussi la gestion des chômeurs avec le service du Pôle Emploi qui a été restructuré en pleine période où ses services étaient déjà fortement sollicités rajoutant du trouble au trouble. Et aussi l’annonce de la cessation de fin de droits pour 800000 chômeurs sans que des perspectives soient dressées. Voila un contexte qui renforce le sentiment d’inquiétude voir de désespérance face à l’avenir dans les esprits de nos concitoyens. Voila autant d’indicateurs qui fondent le constat de désagrégation du lien social.

- crise démocratique, car avec une abstention et un score du FN aussi forts, c’est bien un acte de défiance, voir de rejet de près d’un français sur deux de l’action politique en général et des partis politiques traditionnels qui contribuent à la vie politique française mais aussi un coup porté aux Régions.
Cette campagne s’est déroulée dans un climat tendu, voir nauséabond, enchaînant polémiques et petites phrases, le tout déconnecté des vrais enjeux régionaux que sont l’éducation, l’emploi, l’aménagement du territoire, les transports. Certes la campagne s’est aussi voulue pédagogique mais la polémique et la déception ont pris le pas, laissant des électeurs désabusés préférant rester chez eux ou s’enfermer dans un vote extrême.
Le vote FN s’est particulièrement observé dans les zones rurales où on ne peut pas dire sérieusement qu’il y ait des problèmes d’insécurité qui font le terreau des idées extrêmes. En revanche, le sentiment d’insécurité face à l’avenir, d’abandon des territoires ruraux avec le recul des services de proximité, les mutations profondes du monde agricole, ont probablement généré ce vote de ras-le-bol et sanction. Dans les quartiers populaires, on retrouve cette même tendance. J’y vois là encore comme en zone rurale bien plus une demande de lien social et une nécessité de redonner du sens à l’action publique volontariste, certes réformée et exigeante mais utile à toutes celles et tous ceux, qui aux travers les âges, attendent que l’Etat soit utile, juste et autant exemplaire qu’il ne l’exige en retour des citoyens.

- Crise industrielle enfin, qui contribue à voir les chiffres du chômage exploser (500000 emplois perdus depuis 2000) accompagnés du lot quotidien de fermetures d’entreprises parfois installées sur nos territoires depuis des décennies. Malgré les déclarations de N.Sarkozy en pleine campagne sur l’enjeu de redonner à la France une politique industrielle, au-delà des paroles, ce sont les actes qui comptent, et les faits sont non seulement là mais ils sont surtout préoccupants aujourd‘hui.
Que l’industrie française subisse des mutations face à la mondialisation, que des adaptations de l’outil de travail et de production soient justifiées, c’est inéluctable, mais que la fuite de l’outil de production bénéficie non pas à des pays émergeant, mais à d’autres pays industrialisés comme notre voisine l’Allemagne, pose des questions sur la structure même de notre économie et sa capacité à résister dans les années qui viennent.

Elections sur fond de crise, il revient désormais aux responsables politiques d’en tirer les enseignements.

Ni triomphalisme d’un coté et ni déni de l’autre.

La gauche et le PS en particulier ont gagné dans les régions, reste à structurer une offre politique crédible nationalement en construisant les étapes nécessaires qui permettront de rédiger un projet utile à la France, rassembler toutes les forces et organiser des vraies primaires permettant aux concitoyens de pouvoir y participer de la manière la plus large.
Mais la crédibilité ne pourra se construire que si la Gauche, le PS en particulier, sait demain s’affirmer comme un axe tout autant réformateur, offrant une alternative crédible et des propositions concrètes au Gouvernement qui va continuer lui sur la voie des réformes, car c‘est sa «marque de fabrique » . Compte-tenu du contexte de crise économique, sociale, démocratique, industrielle, le PS doit plus que jamais se mettre au travail pour apporter des réponses pour changer la France et ne pas s’enfermer dans le piège de l’immobilisme et du résolument anti-sarkozisme qui ne constitue pas un projet en soi. Il n’est pas envisageable de rester dans le statut-quo actuel, à la fois avec un gouvernement qui s’inscrirait dans le camp du mouvement et de la réforme et un PS qui, parce que dans l’opposition, serait enfermé dans un camp connoté d’immobilisme et donc de conservatisme, un comble lorsqu’on veut « changer la société » (cf déclaration de principes du PS).

Reste aussi la question des alliances pour y parvenir, une question inévitable dès lors qu‘on prépare la future élection présidentielle qui se profile. En Région, les alliances à Gauche ont réussi à se constituer sans trop de difficulté sur des projets et des listes. Il reste 4 années de mandat au sein des régions pour démontrer que ces alliances ont du sens, de la cohérence et que l’unité primera sur les nuances réelles de chacune des composantes des majorités régionales.
Mais, ne nous leurrons pas, le très faible score du Modem en région Centre comme partout ailleurs a évité au PS de trancher aujourd’hui la question embarrassante de l’alliance avec une formation centriste, une question qui n’est que partie remise car si François Bayrou a raté sa stratégie, il n’en demeure pas moins qu’il existe en France un espace pour une formation politique au Centre et que l’ignorer peut être nuisible pour d’éventuelles conquêtes futures au niveau national. D’ailleurs, il est à noter que Ségolène Royal est la seule Présidente de Région sortante à avoir scellé une alliance avec le rassemblement politique le plus large, allant des forces de gauche aux centristes, en passant par le mouvement social. Initiative qui lui a valu d’être réélue avec un des meilleurs scores de tous les présidents sortants de gauche.

Pour cela il revient au PS de ne pas rater son futur Congrès comme il a échoué au précédent. Savoir se rassembler réellement, ce sera apprendre à respecter ses nuances internes comme celles et ceux qui contribuent à alimenter le débat. La phase des régionales et d’élaboration des listes a vu dans notre département une stratégie complètement contraire à cette nécessité impérieuse. Par delà mon éviction d’élue régionale sortante au profit d’un accord de duperie entre les autres courants rassemblés autour du 1er Fédéral, compte tenu des résultats observés et des 3 candidats qui se retrouvent aujourd’hui élus, c’est bien la confirmation que les représentants légitimes (ou non) du courant Royal se sont retrouvés exclus de cette élection, je pense à Tania André en particulier, ce qui conforte pleinement l’argumentation que j’avais développée au moment de la constitution des listes en tant que mandataire départementale. Le temps des explications viendra comme dans toute formation politique après une victoire comme une défaite, c’est utile, aujourd’hui l’heure est aux constats, en toute transparence, mais aussi aux félicitations et encouragements que j’apporte aux nouveaux conseillers régionaux de notre département .

Ni déni de l’autre côté de l‘échiquier politique.
Le message délivré par les français hier est clair, il interpelle le gouvernement sur la politique menée dans le passé mais aussi à venir. Dans le contexte de crise que subit la France, il lui reviendra de répondre à des questions fondamentales qui pèsent sur notre société. Quelle action d’envergure pour prendre à bras le corps la question de la la précarité galopante mais aussi de la dépendance? Quelle réforme à mener pour sauver notre système de retraite? Quelle modernisation nécessaire des services publics autrement que par la voie unique des suppressions de postes? Quelle attention portée aux territoires ruraux? Quelle politique fiscale alternative au bouclier fiscal? Quelle politique de l’emploi pour relancer notre politique industrielle?

Les réponses à y apporter transcendent même les clivages, tant la crise est profonde et les attentes nombreuses mais voila des sujets qui me semblent prioritaires. Le Gouvernement a du pain sur la planche mais la Gauche en a aussi pour y travailler et y contribuer.

14 février 2010

Le Pôle Petite Enfance en avant-première

Je me suis rendue hier après-midi au Pôle Petite Enfance (PPE) qui ouvrait pour la première fois ses portes aux familles, personnel municipal et élus avant d'accueillir les enfants dès ce lundi. J'ai ainsi pu visiter et prendre le temps d'échanger avec toute l'équipe sur l'aboutissement de ce beau projet et en comprendre le fonctionnement futur, un échange qui n'est malheureusement pas possible les jours d'inauguration et de grande foule. Pour l'occasion, j'ai invité Philippe Degeyne à m'accompagner, le PPE étant le fruit d'une décision de l'équipe qui nous a précédé au sein de la Communauté de Communes du Pays de Vendôme (CPV). Sur place, nous retrouvions ma collègue Marie-Christine Sauvé, Vice Présidente de la CPV en charge de la petite enfance.

Pour rappel, la crèche terre de lune, située au 24 rue Jean Moulin, à Vendôme, gérée par la Communauté du Pays de Vendôme était devenue vétuste. L'évolution des normes pour l'accueil des enfants en bas âge imposait d'agir. Deux solutions étaient dès lors envisageables : réhabiliter le bâtiment actuel ou bien en construire un nouveau.

La première solution, coûteuse et contraignante en terme d'aménagement a été écartée. C'est donc la construction d'une nouvelle crèche qui a été votée par le conseil communautaire.

Le projet adopté prévoit donc la démolition de la crèche actuelle et la construction d'un bâtiment neuf. Le terrain disponible a permis cette solution et offert la possibilité de construire nouvel équipement réunissant plusieurs structures Petite Enfance et constituant un pôle : l'actuelle crèche, la halte garderie « la Trottinette » et le Relais Parents Assistantes Maternelles, actuellement domicilié dans la Maison de l'Enfance.

L'ensemble constitue ainsi un multi-accueil, c'est-à-dire un équipement offrant tous types d'accueil, régulier, occasionnel et d'urgence. La capacité totale est de 100 places, chaque section ou unités de vie pouvant accueillir 20 enfants.


A noter que le mobilier sera également changé, livraison prévue courant mars-avril.

Retour en photos sur ce superbe bâtiment qui accueillera désormais nos bout'choux vendômois dès lundi.

11 février 2010

Visite du Lycée de St Aignan sur Cher

Retour dans la NR sur la visite effectuée à St Aignan la semaine dernière.


NR-staignan-9/2/2010

Pour rappel:
A la rentrée 2009, ce lycée comptait 211 élèves, première fois que les effectifs remontaient après une chute de près de 15% depuis 2000.
Attachée à la pérennité de cet établissement dont la présence est déterminante pour le développement de ce bassin de vie du sud du Loir-et-Cher, il m'était indispensable de trouver une solution permettant de mettre un terme à la baisse des effectifs constatée au cours de ces dernières années. En accord avec le Rectorat, et en concertation avec l'établissement, nous avons entrepris l'ouverture d'une nouvelle filière d'aide à la personne par la création d'un CAP ATMFC (assistant Technique en Milieu Familial et Collectif).

Le CAP ATMFC relève des domaines professionnels suivants : propreté, cuisine de collectivité, entretien des textiles.
Le titulaire du CAP assistant(e) technique en milieux familial et collectif est un professionnel qualifié qui exerce des activités de service :
- dans les services techniques des structures collectives publiques ou privées assurant ou non l’hébergement des personnes ;
- au domicile privé individuel ou collectif d’employeurs particuliers ou par l’intermédiaire d’organismes prestataires ou mandataires de services (emplois familiaux).

Ce professionnel assure des activités de maintien en état du cadre de vie des personnes (entretien des espaces de vie, entretien du linge …), de préparation et de service des repas en respectant les consignes données et la réglementation relatives à l’hygiène et à la sécurité. Par ces activités, il contribue au bien-être des personnes à leur domicile ou en structures dans le respect des règles du savoir-vivre (discrétion, courtoisie, respect de la vie privée …).
Nul doute qu'avec cette formation et ces compétences, les débouchés seront nombreux, la filière des services à la personne est créatrice d'emplois et la demande sera exponentielle dans les années qui viennent avec le vieillissement de la population.

Compte tenu des investissements lourds pour mettre en oeuvre cette filière, 700000 euros, il était également logique que d'autres publics d'apprenants soient accueillis en formation dans l'établissement, l'objectif étant également de renforcer ce pole d'aide à la personne. La Région a donc ouvert via le GRETA Loir et Cher :
- un BEP Carrières sanitaires et Sociales
- une préparation aux concours sanitaires et sociaux de niveau V.


Le déjeuner auquel j'étais invitée marquait l'aboutissement d'un projet superbe, réalisé en un temps record par des entreprises qui ont su relever un défi incroyable (400 m2 de locaux à réhabiliter en 3 mois). Avec le maire de St Aignan et toute l'équipe du Lycée ainsi que l'ancien proviseur invité pour l'occasion, nous avons assisté au premier repas "officiel" réalisé par les élèves.

10 février 2010

Conclusion sur les assises: communiqué de presse

En me rendant à Morée hier pour assister au discours de clôture des Assises de la ruralité par le Président de la République, j'ai choisi de m'inscrire dans une démarche républicaine en étant dans mon rôle d’élue dès lors que cette initiative était organisée par les services de l'Etat dans le cadre d'une visite présidentielle. Prendre part au débat, pouvoir poser les enjeux, s'inscrire si besoin dans une opposition argumentée et constructive, réinventer un avenir pour les territoires ruraux telle est ma conception de la politique.

Plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...
Sur la forme, des propositions pour certaines pertinentes, dans le domaine médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Mais, sur le fond, la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus important demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version recul et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat. Et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Comment? Avec quels moyens? A budget constant, voire en régression, comment mettre en œuvre ces orientations?

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderoles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes.

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble. Les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves.

Conclusion sur les assises de la ruralité

Ré-inventer un avenir pour les territoires ruraux, tel était l'enjeu fixé par les assises qui se sont tenues partout en France et dont la conclusion a été présentée hier à Morée par le Président de la République.

Plutôt qu'une ré-invention, plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...

Sur la forme, le pragmatisme des propositions fait ressortir la teneur des débats et des idées qui ont pu être émises par les différents participants, élus, responsables associatifs, représentants des organismes consulaires et des syndicats. Des propositions qui sont donc concrètes, lisibles et pourquoi pas pertinentes. Je retiens notamment les propositions faites dans le domaines médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Sur le fond, les intentions sont louables et attendues mais la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité et ses dynamiques c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus accru demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version "recul" et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat, et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Et comment? Avec quels moyens? A budget constant, voir en régression, comment mettre en oeuvre ces orientations? La question reste posée.

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderolles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent. N.Sarkozy a justifié cette absence en disant "l'agriculture fait partie de la ruralité mais la ruralité ce n'est pas que l'agriculture", certes.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes. L'agriculture et la ruralité s'écrivent au passé, au présent et nécessairement au futur, en ce sens, le discours prononcé par le Président de la République a manqué cet aspect primordial.

La feuille de route fixée par le Président de la République est concrète, elle l'est tellement que les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves. Elles ne sont pas présentes actuellement.

Dans la contribution que j'avais rédigée fin novembre, j'écrivais "Réinventer la ruralité, c’est chercher le chemin du possible, c'est trouver dans la créativité les ressources nécessaires pour imaginer les services de demain, développer des activités qui permettront à chacune et chacun d'entre nous, aux différents âges de la vie, de vivre bien sur son territoire, de vivre et d'aimer son territoire".

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble : l'intervention de l'Etat ne doit pas se poser sous la forme d'un simple accompagnement aux territoires, mais doit s'appuyer sur politique réelle ambitieuse qui considère la ruralité aujourd'hui comme une terre en croissance, en mutation et en besoins nouveaux.