17 janvier 2014

La déviation de Vendôme, au service des vendômois

Enfin, enfin, enfin, elle est là! Très attendue de nous tous et,  même en avance! Mais malgré cet agenda bousculé, on l'excusera et même, on sera très content de faire "avec elle" désormais!
"Elle", c'est la déviation ou plutôt son 3e tronçon qui a été inauguré ce matin par Maurice Leroy, le Conseil général étant seul maitre d'oeuvre et financeur de cette opération de plusieurs millions d'euros. Nous étions très nombreux à assister à l'évènement: élus, ou anciens élus, riverains et l'association Déviation 2000 dont la ténacité a payé. L'affluence importante du public ce matin démontre l'attachement des vendômois à cet aménagement devenu si nécessaire pour le bien-être de tous et la respiration de notre territoire.

L'évènement était aussi l'occasion aussi de belles retrouvailles entre nous tous, car le dossier de la déviation de Vendôme est tellement essentiel pour notre territoire et nous a valu tant de réunions et d'échanges que des liens se sont tissés avec l'équipe de Déviation 2000. Je me souviens des premières assemblées générales de Déviation 2000, très tendues et mobilisatrices, des salles pleines. L'article de la Nouvelle République paru cette semaine s'en fait l'écho à travers la voix de son actuel président. Et en toute franchise il rappelle combien ce fut houleux, ce chantier étant promis par le Conseil général de longue date mais derrière la promesse, rien ne se faisait. Jusqu'au tournant de 2004. Et la relance du dossier jusqu'à  l'inauguration du 1er tronçon le 5 janvier 2009.

8000 véhicules par jour, dont une majorité de camions, coupent Vendôme en 2, génèrent un désagrément devenu insupportable au coeur de la ville: nuisances sonores, pollution mais aussi insécurité. Le calme et la sécurité vont enfin revenir à Vendôme, les riverains vont gagner en qualité de vie indéniablement. 

Il reste les derniers tronçons à construire pour que l'opération soit complète. Mais nul doute que Déviation 2000 et l'ensemble des vendômois resteront attentifs à la réalisation de ces opérations routières.

Mais d'ores et déjà, le changement va être très net au coeur de Vendôme avec des camions désormais détournés.

Et c'est une excellente nouvelle.

14 janvier 2014

Michel Godet ou l'art de pointer nos incohérences et nos forces

Michel Godet est un économiste, titulaire de la chaire de prospective stratégique au Conservatoire National des arts et métiers. Derrière ce titre élogieux se cache surtout un homme d'une intelligence rare qui sait rendre accessible sa vision de la France de demain avec humour, finesse et franchise (une franchise déroutante à bien des égards).

Michel Godet était le grand témoin de la cérémonie de voeux organisée par le Conseil général à Blois lundi 13 janvier. Cette soirée étant marquée par le lancement du Livre blanc Loir&Cher 2020, l'intervention de Michel Godet était des plus attendues.

Bien évidemment, ses compliments à l'égard de la démarche Loir&Cher 2020 ("une démarche qui fera date" selon lui) nous ont fait chaud au coeur mais au-delà, son regard, son analyse pertinente de la France, de ses blocages, de ses forces, était aussi une chance, pour nous auditeurs, de prendre de la hauteur. Parfois piquant au vif les politiques de tout bord, l'orateur a réussi à nous convaincre que c'est par l'innovation, l'effort, l'envie d'agir que nous pourrons relever les défis à l'échelle des territoires.

Nous avons des atouts,- un patrimoine naturel et historique exceptionnel, des richesses comme une natalité forte ou une industrie souvent méconnue dans notre département considéré comme rural-, à nous de les exploiter pour qu'ils contribuent à la réussite de notre département.

Sur le plan national, il a évoqué les verrous qui pèsent sur notre système actuel, le travail qui n'est pas suffisamment reconnu et rémunéré, l'accompagnement des créateurs d'entreprise jugé insuffisant, la lourdeur des démarches administratives qui étouffent l'initiative, l'accès tardif des jeunes dans le monde professionnel dû à un système éducatif centré sur les filières générales, là je partage.

Il a décliné ses arguments pour l'action, pour que la compétence l'emporte sur l'appartenance, pour que l'on cesse de mettre des gens dans des cases, pour que la France d'en haut s'inspire de la France d'en bas qui entreprend et innove, pour mutualiser les bonnes pratiques et organiser la contagion des initiatives, pour que le courage et le bon sens l'emportent sur le clientélisme. Du bon sens mais qui fait du bien à entendre!

Evidemment, son propos peut bousculer, comme lorsqu'il a évoqué le statut des fonctionnaires qui selon lui devrait disparaitre et être remplacé par un CDI pour tous, je ne partage pas mais il a le mérite de ses idées. Et après tout une conférence est aussi là pour déranger et/ou contribuer au débat.

En conclusion je retiens et fais mienne cette citation entendue hier soir, et les acteurs du monde de l'éducation ne pourront que s'y retrouver: "Il n'est de richesse que d'hommes éduqués, épanouis porteurs de projets dans une société de confiance."* 

Merci M.Godet pour ces mots et cet idéal en guise de voeux.


* cette phrase est extraite de La France des bonnes nouvelles, ouvrage préfacé par Michel Rocard  publié en 2012

09 janvier 2014

Le raccrochage scolaire à l'honneur


Le ministre de l'Education nationale a annoncé hier un vaste plan d'accompagnement pour lutter contre le décrochage scolaire sur les bases de résultats sur l'année 2013 plutôt encourageants.
Enfin une annonce qui va dans le bon sens après les remous (le mot est faible) provoqués par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, la réforme du statut des enseignants en classe préparatoires ou bien le projet du statut des professeurs.
Oui, notre système scolaire génère encore bien trop d'échecs, de ruptures, de décrochages chez nos plus jeunes et c'est pour notre pays, une alerte considérable qui doit amener des réponses fortes.
En 2013, 20.000 jeunes sur les 140.000 qui quittent chaque année le système scolaire ont pu repartir en formation ou effectuer un service civique (cf Les Échos). 20 000 sur 140000 c'est bien, mais on doit faire mieux car un jeune non formé, sans projet de formation, est un jeune à la dérive, sans repère ni avenir.
L'objectif du ministre est curatif, remettre des jeunes dans le giron d'une formation ou d'une activité telle que le service civique qui est une bonne initiative. La lutte contre le décrochage mise hier à l'honneur et les premiers résultats annoncés ne constituent pas une nouveauté. En région Centre, nous avons été pilotes en matière de lutte contre le décrochage scolaire grâce au dispositif Assure ta rentrée dont je me suis fait l'écho chaque année sur ce blog lorsque j'étais Vice-Présidente de la Région en charge de l'Education et des Lycées. Ce dispositif régional et partenarial mis en place en 2006 est une vraie réussite et ne peut fonctionner que par la mobilisation de tous les acteurs qui travaillent autour des jeunes en formation. Assure ta rentrée avait d'ailleurs été reconnu comme innovant et retenu dans le cadre d'un appel à projet lancé en 2009 par Martin Hirsch, alors Haut Commissaire à la Jeunesse, dans l'objectif de se transformer en "Assure ton année".
Au dela de ces annonces se pose encore et toujours la question des moyens et des objectifs que l'on se fixe. Les objectifs chiffrés ne peuvent être une fin en soi. S'il s'agit de remettre un jeune en formation dans un établissement parce qu'il reste des places dans telle ou telle filière professionnelle, on risque de courir à l'échec renouvelé. Une formation ne peut se choisir par défaut pour une seule question de place.
Autre exigence, celle des personnels qui ont cette mission difficile relative à l'accompagnement des jeunes en situation de décrochage scolaire. Les organisations syndicales soulèvent régulièrement le problème de la précarité des personnes chargées de suivre les jeunes. Des personnes elles-mêmes en situation précaire, embauchées sous contrat, renouvelé ou pas, générent une situation d'instabilité autour de ces jeunes qui ont pourtant besoin d'un environnement stable.
Enfin, la lutte contre le décrochage scolaire ne peut se résoudre uniquement par des solutions en terme de formation. Il faut se questionner aussi sur les motifs du décrochage qui sont multiples (difficultés d'apprentissage, environnement familial, conditions de vie...) et apporter les réponses adaptées.

Le curatif oui, mais la priorité doit aussi et rester celle du préventif: permettre à chaque jeune de s'accomplir par l'école et l'estime de soi.
Notre école génère encore bien trop d'échecs, dès le plus jeunes âge, au moment de l'acquisition des savoirs fondamentaux. C'est à la base, dès le plus jeune âge qu'il faut mettre aussi l'accent. Il n'est définitivement pas normal et pas acceptable qu'en 2014 des jeunes sortent du système scolaire sans savoir lire et écrire. La refonte de l'école doit viser cet objectif primordial qui est l'acquisition des savoirs fondamentaux sans s'égarer dans des réformes qui alourdissent le système sans répondre aux vrais enjeux.
En savoir + sur Assure ta rentrée en région Centre


07 janvier 2014

La nouvelle carte des cantons du Loir-et-Cher: le compte n'y est pas

 
La Nouvelle République a publié la nouvelle carte des cantons du département dans son édition du 6 janvier 2014.
 
Cette carte s'inscrit dans le cadre d'une réforme plus globale visant à redécouper les cantons actuels pour rééquilibrer les cantons urbains par rapport aux cantons ruraux et mettre en place la parité au sein des instances départementales en faisant élire, par canton, un binome homme/femme. A ce jour, notre département compte 30 cantons, représentés par 30 conseillers généraux, demain il sera découpé en 15 cantons, représentés par 15 binomes hommes/femmes.

A mon sens, renforcer la parité dans l'enceinte des départements est une bonne chose. Les conseils généraux restent des collectivités à majorité masculine. Seules 13% de femmes sont élues dans les assemblées départementales et les Présidentes ne sont que 5%!  (source observatoire de l'égalité hommes-femmes).
 
Rééquilibrer les cantons pour faire en sorte que leurs poids démographiques respectifs soient équitables entre eux me semble aussi une bonne chose. A titre d'exemple, aujourd'hui le canton de Blois 1 représente un peu plus de 17 000 habitants quand celui de Droué s'élève à un peu plus de 3000 habitants. Et aujourd'hui chacun de ces cantons est représenté par un Conseiller général qui a la même voix, le même poids au sein de l'Assemblée départementale.
 
En revanche, le découpage proposé par le Ministère de l'Intérieur n'est pas à la hauteur de l'enjeu. 15 cantons sont refaçonnés pour représenter en moyenne 20000 habitants mais avec des écarts importants entre eux. Pire des cantons ruraux sont créés tels celui de Savigny et s'étend désormais sur 50 communes! Une étendue bien trop importante à mon sens pour garantir au futur binome de Conseillers généraux la capacité de pouvoir travailler de manière qualitative auprès de l'ensemble de leurs administrés sur un tel périmètre. Un conseiller général est l'interface, il assure le lien entre la collectivité, son administration (et parfois ses lenteurs) et les citoyens, c'est souvent vers lui qu'on se tourne quand un problème se pose avec la MDPH, quand une association ou une entreprise a un projet et souhaite être accompagnée par le département ou bien quand une commune rencontre une difficulté ou porte un souhait et a besoin du Conseil général car, seule, elle ne peut le résoudre.
 
Cette nouvelle carte met à mal la ruralité, là où les communes sont petites et éloignées de tout, là où les habitants souffrent de l'absence de services publics proches, là où il faut impérativement soutenir les initiatives économiques, associatives, qui contribuent à l'animation du territoire et au maintien de l'emploi.
 
Autre élément de critique, c'est l'incohérence du découpage qui ne ressemble à rien. Nous aurions pu voir des cantons se créer sur les lignes frontalières des intercommunalités aux périmètres qui viennent d'être redécoupés (non sans difficultés par ailleurs). Il n'en est rien. En Vendômois, la Communauté du Pays de Vendôme actuelle se retrouve complètement éclatée sur 3 cantons: Danzé, Rahart, St Firmin des Près et La Ville-aux-Clercs rejoignent le nouveau canton de Savigny, quand Coulommiers, Thoré-la-Rochette et Lunay se retrouvent sur celui de Montoire! Quant à celui de Vendôme, il gardera Azé et Saint-Ouen.
 
A l'heure où s'enchainent les cérémonies de voeux dans les communes, le sujet est évoqué par les maires dans leurs discours car ce redécoupage inquiète ou pire, révolte.  Dans un contexte où des économies d'échelle sont à trouver à tous les niveaux et où il faut simplifier, alléger, rendre plus cohérent, l'organisation territoriale française perd une belle occasion de se réformer. Au final, les électeurs ne comprennent plus rien sur le processus d'organisation et de décision, et ce n'est pas avec cette nouvelle initiative à l'échelle des cantons que l'on va y arriver.
 
Alors oui, tant qu'il est encore temps, chacun doit exprimer ses contre-propositions et se mobiliser afin que la copie des 15 cantons soit revue et corrigée.

Il n'est jamais trop tard pour gagner en intelligence.

Béatrice ARRUGA

06 janvier 2014

2014, et si ce blog redevenait actif?

569 articles mis en ligne depuis 2005, 26245 pages vues, et que de temps passé sur mon clavier! 2010 est arrivé et, tel un couperet, 2010 a mis fin à ces années d'écriture et de partage.

Nulle envie de revenir sur les motifs, des ruptures de vie, d'engagements, des déceptions, des questionnements mais aussi et surtout un profond besoin de recul et de temps pour me ressourcer tant personnellement qu'intellectuellement et politiquement. Ceux qui s'interrogent sur mon silence et mon chemin peuvent parcourir les archives de ce blog et retrouveront mes lignes de ruptures. Et ce blog me donnera probablement l'occasion d'y revenir.

S'engager à 20 ans en politique, y passer beaucoup de temps y compris au détriment des siens et de sa famille n'est pas sans avoir d'effets, qu'ils soient négatifs ou positifs. Je me suis offerte le "luxe" d'un recul, d'un silence des mots quand d'autres courent après tout, se positionnent sur n'importe quel sujet (vive les réseaux sociaux!) ou politiquement ne peuvent exister qu'en cumulant mandats ou candidatures à tout va. Je n'ai pas été dans ce besoin existentiel.
J'ai privilégié le retour aux sources. Un tournant professionnel en rejoignant une collectivité locale me faisant quitter ainsi le monde de l'enseignement, une réinscription à l'Université et l'obtention d'un Master 2 avec une mention dont je suis fière et la place de major de promo sur l'épreuve ultime du Mémoire et de la soutenance ET enfin l'arrivée d'une deuxième petite fille, née le 13 avril 2013 et prénommée Constance. Un amour de bébé et un rôle de maman auprès de mes 2 filles qui m'était nécessaire, vital même et qui me comble.

2014 vient d'arriver, ses résolutions avec. Mais bien plus qu'une résolution, c'est l'envie de reprendre l'écriture et de partager mes réflexions alors que s'ouvre une année qui sera riche politiquement avec 2 échéances, les élections municipales et les élections européennes. 2 temps forts pour lesquels il faudra mener bataille dans un contexte difficile. Crise économique et crise politique, les 2 étant liées tant les réponses apportées par le politique au niveau national ne sont pas à la hauteur et pire, creusent les inégalités et risquent de jeter un peu plus d'électeurs vers les votes extrêmes.

Alors, oui, il est temps de recontribuer au débat!

Au plaisir de vous retrouver et en attendant, tous mes meilleurs voeux pour 2014.

Béatrice ARRUGA