L'enjeu est de taille, l'adaptation aux conséquences d'une directive européenne et la préservation d'un service d'utilité publique auquel les français sont très attachés. Le PS appelle à soutenir l'appel des organisations syndicales mais il se doit d'expliquer le sens de sa démarche. La posture d'une simple opposition dans un contexte où le projet émane du gouvernement pourrait ne pas être comprise, mieux critiquée violemment alors que les premières transformations de cette entreprise publique ont eu lieu quand la gauche était au pouvoir: la loi de juillet 1990 (gouvernement Rocard) a transformé l'administration des PTT en deux "EPIC" (France Telecom d'un côté, La Poste de l'autre) et l'adoption de la directive européenne 97/67/CE du 15 décembre 1997, a été acceptée au Conseil de l'Union européenne par le gouvernement de gauche plurielle dirigé alors par L.Jospin.
Il y a d'abord lieu de démontrer qu'il n'y a aucun lien entre la directive européenne avec le projet de transformation de La Poste en société de droit privé le 1er janvier 2010 : cette directive européenne prévoit la mise en concurrence, il n'y a aucun article de la directive européenne qui concerne le statut de La Poste au sens où il faudrait la faire passer de statut public à une société anonyme. Cela signifie que les directives européennes ne préjugent en rien le régime de la propriété dans les États membres et n'interdisent ni de nationaliser et n'obligent pas à privatiser.
Cette journée de mobilisation doit servir à rappeler la vive inquiétude sur la qualité du maintien du service public de proximité qui concerne l'ensemble de nos concitoyens et le statut des agents.
Depuis de nombreuses années, les restructurations permanentes n’ont qu’un but : les réductions d’effectifs et le peu d’embauches s’effectue sous contrat privé. La Poste est certes aujourd’hui largement bénéficiaire mais cela s'est payé au prix très cher : 50 000 emplois ont été supprimés, le nombre de bureaux de Poste est passé de 17 000 à 10 000. A chaque fermeture de bureau de poste, c'est le service public qui recule et partout, dans les villages, c'est toujours la même consternation et inquiétude. Les bureaux de Poste eux se rénovent, des objectifs de service rapide envers les usagers sont mis en avant, mais ces espaces se transforment petit à petit en boutiques de vente d'objets divers dont le lien avec le courrier reste à prouver.
Cette journée doit permettre de réaffirmer que l’égalité d'accès pour tous et le maintien en terme d’aménagement du territoire des services de La Poste doivent rester une priorité et qu'ils ne pourront être assurés si cette spirale infernale continue.
Manifestation prévue à 17h30 devant la Préfecture de Blois
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