31 janvier 2010

Interruption momentanée

Il n'est pas dans mes habitudes de laisser mon blog inactif durant plusieurs jours. De nouveau, une panne informatique a bloqué toutes mes connexions pendant 8 jours.
Je reviendrai cette semaine en consacrant 2 articles sur les cartes scolaires pour la rentrée 2010, notamment celle concernant les formations professionnelles à la suite du Conseil académique de l'éducation nationale qui s'est tenu la semaine dernière à la Prefecture de Région puis à venir le Conseil départemental de l'Education nationale.

20 janvier 2010

Radio Lycée est à Tours cette semaine

Je me suis rendue lundi au lycée Paul Louis Courier à Tours afin de rencontrer l'ensemble de l'équipe pédagogique et les élèves impliqués dans le projet radio qui sera sur les ondes FM à partir d'aujourd'hui.

Radio Lycée a débuté en 2002 et vise à proposer à 6 lycées différents chaque année, un par département, la possibilité d'émettre une radio durant une semaine entière. Charge ensuite à chaque lycée de faire une grille de programme, d'élaborer et de maitriser tous les contenus, de faire une affiche et enfin de choisir un nom. Paul Louis Courier est le 46e lycée à accueillir une radio.

Nouveauté de cette année, j'ai demandé à ce que cette radio puisse être émise via Internet, permettant aux familles qui résident au delà des 20kms de l'aire de diffusion de pouvoir se brancher sur le lycée et suivre en direct ou en différé les différentes émissions. Cette écoute est possible à partir du site JeunesOCentre.

Lundi, je faisais la conférence de presse de lancement, ce soir je serai aux côtés des élèves dans le studio radio de Paul Louis Courier sur 97.4 FM .

11 janvier 2010

Débat sur l'identité nationale

Un premier débat sur l'identité nationale a eu lieu à Vendôme avant les fêtes de fin d'année, ce débat n'était pas public étant organisé sur invitations du Préfet. Une séance publique départementale doit avoir lieu demain, mardi 12 janvier, à Blois.

Y aller ou ne pas y aller? La question est posée et admettons que les positions divergent, quelque soit les étiquettes politiques de celles et ceux qui se trouvent invités. Ces positions sont toutes légitimes et respectables. Oui, ce débat est organisé dans des conditions très discutables, à quelques mois d'une échéance électorale, rendant peu propice l'apaisement nécessaire à ce type de réflexion. Oui, les phrases empreintes de dérive que l'on retrouve extraites ici ou là de certains débats montrent que réfléchir à une question aussi fondamentale nécessite un climat serein, propice au dialogue. Oui, ce débat est organisé par un ministère chargé également de "l'immigration" rendant de fait confus l'esprit ou la volonté qui l'animent. Cette confusion est inacceptable, car c'est une erreur d'avoir laissé planer l'idée que tout était lié, identité nationale et immigration, immigration et religion, étranger et sécurité.

Le débat est organisé par les services de l'Etat dans notre département et son représentant, le Préfet. Le rôle d'un élu est-il de boycotter une réunion officielle à laquelle justement en sa qualité d'élu, détenteur du suffrage des électeurs, on lui demande de venir pour s'exprimer? Le boycott ne constitue pas une position en soi et la contribution au débat est nécessaire. Je considère même qu'il est utile pour tout responsable politique de participer, au moins d'exprimer des valeurs, des opinions et ainsi d'éviter que ce débat actuel, avec toutes les réserves que j'ai le concernant, se retrouve préempté par les mouvances d'extrême-droite qui le transforment en véritable tribune.

Le débat porte sur l'identité nationale, j'aime surtout parler de République et de ses valeurs. Je considère que tout est lié. Petite-fille de républicains immigrés en France à la fin de la guerre civile espagnole, je mesure, peut-être autrement que d'autres, combien notre pays est fait d'addition de cultures, de diversité et d'enrichissement construits au fil des siècles par celles et ceux qui sont venus d'ailleurs.
Nous pouvons avoir des origines diverses,-combien de fois lorsqu'on prononce mon nom me demande t'on de quelle origine est ma famille?-, et pour autant, une nation est un tout auquel chacune et chacun peut se retrouver: une histoire, des valeurs, un hymne, un drapeau, un territoire, des paysages et l'envie de partager un avenir commun. Je pense donc que ce qui définit en tout premier lieu notre identité, c'est bien plus ce qui nous rassemble que ce qui nous distingue.

Les valeurs de notre république fondent indiscutablement notre identité française : les trois mots « Liberté, égalité, fraternité » trônent sur tous les frontons de nos mairies et la laïcité en est le ciment. Un ciment qui permet la réelle unité du peuple car il garantit à chacun la liberté de conscience, l'égalité de traitement de tous les citoyens et l'aspect universel de l'action de l'Etat. A ce titre, notre république se doit de garantir la tolérance mais rester aussi rigoureuse envers toute forme de privation de l'être humain. C'est pour cela que dans le cadre du débat actuel sur le port de la burqa je suis comme d'autres responsables socialistes favorable à une loi, plus précisément pour un texte législatif qui protège l'individualité, la personnalité et condamne toute forme de négation de l'être humain (cf: voir sur ce blog mon article Mosquée et Laicité publié le 11 décembre dernier).

Considérer que la France est aussi le pays qui exclue toute forme de privation, c'est bien considérer que l'identité française repose sur une nation qui garantit à chacun de vivre dans la dignité et l'égalité et qui combat toute forme d'exclusion. L'Etat, garant du pacte social, de sa cohésion, a un devoir de protection envers toutes celles et tous ceux qui se retrouvent fragilisés par la vie et doit être porteur d’un projet collectif solidaire et de justice sociale.

La laïcité est le socle de notre république, et à l'évidence l'école, l'éducation, sont les lieux qui permettent la transmission de nos valeurs car le droit et l'égalité réelle d'accès y sont garantis pour toutes nos jeunes générations. On ne peut parler d'identité nationale sans évoquer le lieu où ses bases se construisent et se transmettent. C'est le lieu d'ailleurs où l'éducation civique y est enseignée, sous des formes différentes en fonction des classes d'âge. Faut-il revoir les fondements de cette instruction civique, la renforcer, y donner d'autres contenus? En dehors de l'école, faut-il instaurer un service civique obligatoire? Le débat actuel peut aboutir à des propositions allant dans ce sens.

Le débat sur l'identité nationale est passionnant mais complexe dans sa forme actuelle sans cadre précis, ni méthodologie. Je ne reviendrai pas sur toutes les critiques et réserves nombreuses de mon propos introductif. Mais il a un mérite, s'il en est un, c'est celui de tenter de répondre à la question difficile de ce qu'est être français.

Une identité nationale peut-elle réellement se définir? Je ne pense pas. Le débat permet tout du moins de partager des points de vue et de considérer surtout que l'identité nationale ne se décrete pas, elle est d'avantage un héritage, l'aboutissement d'une histoire, d'un environnement et de valeurs.
Au fond, lorsqu'on évoque la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, ne posons nous pas les fondements d'une société du vivre-ensemble et d'un modèle social hérité et dont nous avons obligation de préserver?
Je considère pour ma part que notre identité nationale, c'est bien un tout auquel chacune et chacun peut se retrouver, c'est un ensemble de droits et de devoirs, c'est notre modèle social qui permet à chacun de pouvoir vivre dans une société plus juste et plus solidaire et c'est enfin l'envie de partager un avenir commun.

Retenue par une cérémonie de voeux, je transmettrai ce texte à M.Philippe Galli, Préfet du Loir-et-Cher en lieu et place de ma participation au débat.