22 mars 2010

Après les régionales…

Depuis l’annonce des résultats, les commentaires s’amoncellent et se limitent principalement à quelques remarques générales :
- une victoire des listes de gauche nette et majoritaire en France, comme dans notre région Centre
- une triple sanction des listes de droite, de la politique gouvernementale, du Président
- une montée du vote d’extrême-droite dont le score est élevé dans les zones rurales et les quartiers urbains populaires
- enfin une abstention record mettant bien à mal la démocratie et le rôle pourtant essentiel des Régions.

Or il convient dans de telles circonstances de réfléchir d'une part au message que les Français ont voulu délivrer, par leurs votes ou leurs abstentions et d'autre part à la signification de ce dernier à mi-parcours de la future échéance présidentielle et les élections législatives qui suivront.

Victoire de la Gauche ou sanction du Gouvernement? A regarder de plus près les chiffres des résultats, on pourrait s'accorder sur le double constatation que c’est bien plus une démobilisation de l’électorat de droite et une volonté de sanctionner la politique gouvernementale qui ont contribué à la victoire des listes de Gauche.

La Gauche a choisi d’ériger les Régions en contre-pouvoir et en bouclier social. Cet argumentaire est devenu le pilier de campagne et il a été entendu, dans un contexte de crise. Mais c’est aussi une victoire de projets régionaux de gauche qui ont su montrer dans ce contexte combien une action publique pouvait s’affirmer en terme de services aux populations. Les projets de gauche ont balayé la droite qui se repliait sur des thématiques certes essentielles au quotidien, comme l’emploi ou la sécurité, mais qui dans ce contexte de crise et d’inquiétude face à un Etat impuissant, n’ont pas su se traduire par un vote de confiance.

Mais si ériger les Régions en contre-pouvoir autant en stratégie que sur les projets face à la politique gouvernementale a pu convaincre, il n’en demeure pas moins que cette situation pose aujourd’hui à la Gauche un problème, celui de s’inscrire dans la durée comme force d’opposition uniquement crédible à l’échelon territorial en continuant à être victorieuse lors des échéances locales, comme ce fut le cas également lors des municipales et d’être minoritaires lors des échéances nationales qui se succèdent. Ainsi ce problème pourrait devenir demain un piège!

Le contexte de cette élection régionale version 2010 est un contexte de crise:
- crise économique et sociale, avec la remontée du chômage qui a passé la barre fatidique des 10%, mais surtout la précarisation qui est devenue préoccupante: la France compte plus de 8 millions de personnes pauvres, avec le constat que la situation des plus vulnérables s'est profondément dégradée selon un récent rapport de l‘observatoire de la pauvreté. C’est aussi la courbe démographique avec l’allongement de la durée de vie qui pose la question de la prise en charge de la dépendance, pour les familles avec la difficulté de s'occuper de leurs aînés dignement et en fonction de leurs besoins. C’est aussi la question du financement des retraites, personne ne nie l’enjeu de trouver une solution pour assurer la pérennité du système actuel, mais comment, par quels moyens? Et dans ce contexte, c’est aussi la gestion des chômeurs avec le service du Pôle Emploi qui a été restructuré en pleine période où ses services étaient déjà fortement sollicités rajoutant du trouble au trouble. Et aussi l’annonce de la cessation de fin de droits pour 800000 chômeurs sans que des perspectives soient dressées. Voila un contexte qui renforce le sentiment d’inquiétude voir de désespérance face à l’avenir dans les esprits de nos concitoyens. Voila autant d’indicateurs qui fondent le constat de désagrégation du lien social.

- crise démocratique, car avec une abstention et un score du FN aussi forts, c’est bien un acte de défiance, voir de rejet de près d’un français sur deux de l’action politique en général et des partis politiques traditionnels qui contribuent à la vie politique française mais aussi un coup porté aux Régions.
Cette campagne s’est déroulée dans un climat tendu, voir nauséabond, enchaînant polémiques et petites phrases, le tout déconnecté des vrais enjeux régionaux que sont l’éducation, l’emploi, l’aménagement du territoire, les transports. Certes la campagne s’est aussi voulue pédagogique mais la polémique et la déception ont pris le pas, laissant des électeurs désabusés préférant rester chez eux ou s’enfermer dans un vote extrême.
Le vote FN s’est particulièrement observé dans les zones rurales où on ne peut pas dire sérieusement qu’il y ait des problèmes d’insécurité qui font le terreau des idées extrêmes. En revanche, le sentiment d’insécurité face à l’avenir, d’abandon des territoires ruraux avec le recul des services de proximité, les mutations profondes du monde agricole, ont probablement généré ce vote de ras-le-bol et sanction. Dans les quartiers populaires, on retrouve cette même tendance. J’y vois là encore comme en zone rurale bien plus une demande de lien social et une nécessité de redonner du sens à l’action publique volontariste, certes réformée et exigeante mais utile à toutes celles et tous ceux, qui aux travers les âges, attendent que l’Etat soit utile, juste et autant exemplaire qu’il ne l’exige en retour des citoyens.

- Crise industrielle enfin, qui contribue à voir les chiffres du chômage exploser (500000 emplois perdus depuis 2000) accompagnés du lot quotidien de fermetures d’entreprises parfois installées sur nos territoires depuis des décennies. Malgré les déclarations de N.Sarkozy en pleine campagne sur l’enjeu de redonner à la France une politique industrielle, au-delà des paroles, ce sont les actes qui comptent, et les faits sont non seulement là mais ils sont surtout préoccupants aujourd‘hui.
Que l’industrie française subisse des mutations face à la mondialisation, que des adaptations de l’outil de travail et de production soient justifiées, c’est inéluctable, mais que la fuite de l’outil de production bénéficie non pas à des pays émergeant, mais à d’autres pays industrialisés comme notre voisine l’Allemagne, pose des questions sur la structure même de notre économie et sa capacité à résister dans les années qui viennent.

Elections sur fond de crise, il revient désormais aux responsables politiques d’en tirer les enseignements.

Ni triomphalisme d’un coté et ni déni de l’autre.

La gauche et le PS en particulier ont gagné dans les régions, reste à structurer une offre politique crédible nationalement en construisant les étapes nécessaires qui permettront de rédiger un projet utile à la France, rassembler toutes les forces et organiser des vraies primaires permettant aux concitoyens de pouvoir y participer de la manière la plus large.
Mais la crédibilité ne pourra se construire que si la Gauche, le PS en particulier, sait demain s’affirmer comme un axe tout autant réformateur, offrant une alternative crédible et des propositions concrètes au Gouvernement qui va continuer lui sur la voie des réformes, car c‘est sa «marque de fabrique » . Compte-tenu du contexte de crise économique, sociale, démocratique, industrielle, le PS doit plus que jamais se mettre au travail pour apporter des réponses pour changer la France et ne pas s’enfermer dans le piège de l’immobilisme et du résolument anti-sarkozisme qui ne constitue pas un projet en soi. Il n’est pas envisageable de rester dans le statut-quo actuel, à la fois avec un gouvernement qui s’inscrirait dans le camp du mouvement et de la réforme et un PS qui, parce que dans l’opposition, serait enfermé dans un camp connoté d’immobilisme et donc de conservatisme, un comble lorsqu’on veut « changer la société » (cf déclaration de principes du PS).

Reste aussi la question des alliances pour y parvenir, une question inévitable dès lors qu‘on prépare la future élection présidentielle qui se profile. En Région, les alliances à Gauche ont réussi à se constituer sans trop de difficulté sur des projets et des listes. Il reste 4 années de mandat au sein des régions pour démontrer que ces alliances ont du sens, de la cohérence et que l’unité primera sur les nuances réelles de chacune des composantes des majorités régionales.
Mais, ne nous leurrons pas, le très faible score du Modem en région Centre comme partout ailleurs a évité au PS de trancher aujourd’hui la question embarrassante de l’alliance avec une formation centriste, une question qui n’est que partie remise car si François Bayrou a raté sa stratégie, il n’en demeure pas moins qu’il existe en France un espace pour une formation politique au Centre et que l’ignorer peut être nuisible pour d’éventuelles conquêtes futures au niveau national. D’ailleurs, il est à noter que Ségolène Royal est la seule Présidente de Région sortante à avoir scellé une alliance avec le rassemblement politique le plus large, allant des forces de gauche aux centristes, en passant par le mouvement social. Initiative qui lui a valu d’être réélue avec un des meilleurs scores de tous les présidents sortants de gauche.

Pour cela il revient au PS de ne pas rater son futur Congrès comme il a échoué au précédent. Savoir se rassembler réellement, ce sera apprendre à respecter ses nuances internes comme celles et ceux qui contribuent à alimenter le débat. La phase des régionales et d’élaboration des listes a vu dans notre département une stratégie complètement contraire à cette nécessité impérieuse. Par delà mon éviction d’élue régionale sortante au profit d’un accord de duperie entre les autres courants rassemblés autour du 1er Fédéral, compte tenu des résultats observés et des 3 candidats qui se retrouvent aujourd’hui élus, c’est bien la confirmation que les représentants légitimes (ou non) du courant Royal se sont retrouvés exclus de cette élection, je pense à Tania André en particulier, ce qui conforte pleinement l’argumentation que j’avais développée au moment de la constitution des listes en tant que mandataire départementale. Le temps des explications viendra comme dans toute formation politique après une victoire comme une défaite, c’est utile, aujourd’hui l’heure est aux constats, en toute transparence, mais aussi aux félicitations et encouragements que j’apporte aux nouveaux conseillers régionaux de notre département .

Ni déni de l’autre côté de l‘échiquier politique.
Le message délivré par les français hier est clair, il interpelle le gouvernement sur la politique menée dans le passé mais aussi à venir. Dans le contexte de crise que subit la France, il lui reviendra de répondre à des questions fondamentales qui pèsent sur notre société. Quelle action d’envergure pour prendre à bras le corps la question de la la précarité galopante mais aussi de la dépendance? Quelle réforme à mener pour sauver notre système de retraite? Quelle modernisation nécessaire des services publics autrement que par la voie unique des suppressions de postes? Quelle attention portée aux territoires ruraux? Quelle politique fiscale alternative au bouclier fiscal? Quelle politique de l’emploi pour relancer notre politique industrielle?

Les réponses à y apporter transcendent même les clivages, tant la crise est profonde et les attentes nombreuses mais voila des sujets qui me semblent prioritaires. Le Gouvernement a du pain sur la planche mais la Gauche en a aussi pour y travailler et y contribuer.

14 février 2010

Le Pôle Petite Enfance en avant-première

Je me suis rendue hier après-midi au Pôle Petite Enfance (PPE) qui ouvrait pour la première fois ses portes aux familles, personnel municipal et élus avant d'accueillir les enfants dès ce lundi. J'ai ainsi pu visiter et prendre le temps d'échanger avec toute l'équipe sur l'aboutissement de ce beau projet et en comprendre le fonctionnement futur, un échange qui n'est malheureusement pas possible les jours d'inauguration et de grande foule. Pour l'occasion, j'ai invité Philippe Degeyne à m'accompagner, le PPE étant le fruit d'une décision de l'équipe qui nous a précédé au sein de la Communauté de Communes du Pays de Vendôme (CPV). Sur place, nous retrouvions ma collègue Marie-Christine Sauvé, Vice Présidente de la CPV en charge de la petite enfance.

Pour rappel, la crèche terre de lune, située au 24 rue Jean Moulin, à Vendôme, gérée par la Communauté du Pays de Vendôme était devenue vétuste. L'évolution des normes pour l'accueil des enfants en bas âge imposait d'agir. Deux solutions étaient dès lors envisageables : réhabiliter le bâtiment actuel ou bien en construire un nouveau.

La première solution, coûteuse et contraignante en terme d'aménagement a été écartée. C'est donc la construction d'une nouvelle crèche qui a été votée par le conseil communautaire.

Le projet adopté prévoit donc la démolition de la crèche actuelle et la construction d'un bâtiment neuf. Le terrain disponible a permis cette solution et offert la possibilité de construire nouvel équipement réunissant plusieurs structures Petite Enfance et constituant un pôle : l'actuelle crèche, la halte garderie « la Trottinette » et le Relais Parents Assistantes Maternelles, actuellement domicilié dans la Maison de l'Enfance.

L'ensemble constitue ainsi un multi-accueil, c'est-à-dire un équipement offrant tous types d'accueil, régulier, occasionnel et d'urgence. La capacité totale est de 100 places, chaque section ou unités de vie pouvant accueillir 20 enfants.


A noter que le mobilier sera également changé, livraison prévue courant mars-avril.

Retour en photos sur ce superbe bâtiment qui accueillera désormais nos bout'choux vendômois dès lundi.

11 février 2010

Visite du Lycée de St Aignan sur Cher

Retour dans la NR sur la visite effectuée à St Aignan la semaine dernière.


NR-staignan-9/2/2010

Pour rappel:
A la rentrée 2009, ce lycée comptait 211 élèves, première fois que les effectifs remontaient après une chute de près de 15% depuis 2000.
Attachée à la pérennité de cet établissement dont la présence est déterminante pour le développement de ce bassin de vie du sud du Loir-et-Cher, il m'était indispensable de trouver une solution permettant de mettre un terme à la baisse des effectifs constatée au cours de ces dernières années. En accord avec le Rectorat, et en concertation avec l'établissement, nous avons entrepris l'ouverture d'une nouvelle filière d'aide à la personne par la création d'un CAP ATMFC (assistant Technique en Milieu Familial et Collectif).

Le CAP ATMFC relève des domaines professionnels suivants : propreté, cuisine de collectivité, entretien des textiles.
Le titulaire du CAP assistant(e) technique en milieux familial et collectif est un professionnel qualifié qui exerce des activités de service :
- dans les services techniques des structures collectives publiques ou privées assurant ou non l’hébergement des personnes ;
- au domicile privé individuel ou collectif d’employeurs particuliers ou par l’intermédiaire d’organismes prestataires ou mandataires de services (emplois familiaux).

Ce professionnel assure des activités de maintien en état du cadre de vie des personnes (entretien des espaces de vie, entretien du linge …), de préparation et de service des repas en respectant les consignes données et la réglementation relatives à l’hygiène et à la sécurité. Par ces activités, il contribue au bien-être des personnes à leur domicile ou en structures dans le respect des règles du savoir-vivre (discrétion, courtoisie, respect de la vie privée …).
Nul doute qu'avec cette formation et ces compétences, les débouchés seront nombreux, la filière des services à la personne est créatrice d'emplois et la demande sera exponentielle dans les années qui viennent avec le vieillissement de la population.

Compte tenu des investissements lourds pour mettre en oeuvre cette filière, 700000 euros, il était également logique que d'autres publics d'apprenants soient accueillis en formation dans l'établissement, l'objectif étant également de renforcer ce pole d'aide à la personne. La Région a donc ouvert via le GRETA Loir et Cher :
- un BEP Carrières sanitaires et Sociales
- une préparation aux concours sanitaires et sociaux de niveau V.


Le déjeuner auquel j'étais invitée marquait l'aboutissement d'un projet superbe, réalisé en un temps record par des entreprises qui ont su relever un défi incroyable (400 m2 de locaux à réhabiliter en 3 mois). Avec le maire de St Aignan et toute l'équipe du Lycée ainsi que l'ancien proviseur invité pour l'occasion, nous avons assisté au premier repas "officiel" réalisé par les élèves.

10 février 2010

Conclusion sur les assises: communiqué de presse

En me rendant à Morée hier pour assister au discours de clôture des Assises de la ruralité par le Président de la République, j'ai choisi de m'inscrire dans une démarche républicaine en étant dans mon rôle d’élue dès lors que cette initiative était organisée par les services de l'Etat dans le cadre d'une visite présidentielle. Prendre part au débat, pouvoir poser les enjeux, s'inscrire si besoin dans une opposition argumentée et constructive, réinventer un avenir pour les territoires ruraux telle est ma conception de la politique.

Plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...
Sur la forme, des propositions pour certaines pertinentes, dans le domaine médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Mais, sur le fond, la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus important demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version recul et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat. Et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Comment? Avec quels moyens? A budget constant, voire en régression, comment mettre en œuvre ces orientations?

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderoles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes.

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble. Les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves.

Conclusion sur les assises de la ruralité

Ré-inventer un avenir pour les territoires ruraux, tel était l'enjeu fixé par les assises qui se sont tenues partout en France et dont la conclusion a été présentée hier à Morée par le Président de la République.

Plutôt qu'une ré-invention, plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...

Sur la forme, le pragmatisme des propositions fait ressortir la teneur des débats et des idées qui ont pu être émises par les différents participants, élus, responsables associatifs, représentants des organismes consulaires et des syndicats. Des propositions qui sont donc concrètes, lisibles et pourquoi pas pertinentes. Je retiens notamment les propositions faites dans le domaines médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Sur le fond, les intentions sont louables et attendues mais la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité et ses dynamiques c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus accru demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version "recul" et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat, et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Et comment? Avec quels moyens? A budget constant, voir en régression, comment mettre en oeuvre ces orientations? La question reste posée.

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderolles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent. N.Sarkozy a justifié cette absence en disant "l'agriculture fait partie de la ruralité mais la ruralité ce n'est pas que l'agriculture", certes.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes. L'agriculture et la ruralité s'écrivent au passé, au présent et nécessairement au futur, en ce sens, le discours prononcé par le Président de la République a manqué cet aspect primordial.

La feuille de route fixée par le Président de la République est concrète, elle l'est tellement que les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves. Elles ne sont pas présentes actuellement.

Dans la contribution que j'avais rédigée fin novembre, j'écrivais "Réinventer la ruralité, c’est chercher le chemin du possible, c'est trouver dans la créativité les ressources nécessaires pour imaginer les services de demain, développer des activités qui permettront à chacune et chacun d'entre nous, aux différents âges de la vie, de vivre bien sur son territoire, de vivre et d'aimer son territoire".

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble : l'intervention de l'Etat ne doit pas se poser sous la forme d'un simple accompagnement aux territoires, mais doit s'appuyer sur politique réelle ambitieuse qui considère la ruralité aujourd'hui comme une terre en croissance, en mutation et en besoins nouveaux.

09 février 2010

A propos de la venue de N.Sarkozy, ma position

J’ai décidé de me rendre à Morée aux conclusions des Assises sur les territoires ruraux qui seront présentées par Nicolas Sarkozy. Je regrette vivement le semblant de polémique qui n’a pas lieu d’exister.

Etre présent ce n'est pas cautionner, c'est au contraire prendre part, pour pouvoir ensuite argumenter et proposer une vision alternative. Je considère que la politique de la chaise vide n’a aucun sens.

En me rendant à Morée, je m’inscris dans une démarche républicaine, en étant dans mon rôle d'élue jusqu'au bout dès lors que cette initiative est organisée par les services de l'Etat dans le cadre d'une visite du Président de la république.

Lors des deux derniers passages de N.Sarkozy, à Blois sur l'éducation ou bien à Montrichard pour une visite d'entreprise, les élus socialistes y étaient. Quelle logique aujourd'hui de ne pas y être, hormis se placer dans une posture à court terme liée aux élections à venir?

La ruralité est le thème du déplacement de N.Sarkozy. Les Assises sur la Ruralité se sont tenues sans qu’aucune consigne particulière de boycott du PS n’ait été donnée.
Les territoires ruraux méritent toute notre attention d’autant plus que dans un contexte mondialisé ils sont sujets à de nombreuses mutations. Entre désertification ou arrivée de nouvelles populations, il s’agit pour tous de réfléchir aux politiques à mettre en œuvre pour continuer à rendre ces territoires solidaires.

Etre attentif à la ruralité, c’est aussi se battre pour maintenir les services aux publics essentiels, écoles, santé, Poste... C’est le sens de mon engagement et particulièrement à Morée ces derniers temps dans le cadre du mouvement contre la disparition du service postal. Je serai donc à Morée comme une élue républicaine d’ailleurs accompagnée de militants socialistes, engagés sur le terrain au sein du Comité local pour la défense des services publics dans le Haut-Vendômois.



NR-BoycottPSsarkozy-9/2/2010

06 février 2010

Premières conclusions des Assises sur les Territoires ruraux

Nicolas Sarkozy a choisi le vendômois pour venir présenter les premières conclusions des Assises sur les Territoires ruraux, lancées le 7 octobre dernier et qui se sont tenues partout en France. L'édition départementale de ces assises, pour la circonscription de Vendôme, s'était tenue également à Morée, réunion à laquelle j'avais participé aux côtés de nombreux élus locaux et à laquelle j'avais apporté ma contribution écrite, transmise au Préfet.

Parler de la ruralité, c'est évoquer les profondes mutations de ces territoires, quand certains connaissent un regain d'activité et l'arrivée de nouvelles populations avec des besoins en services nouveaux et adaptés alors que d'autres déclinent et qu'il faut leur trouver les moyens de valoriser leurs potentiels.

Parler de la ruralité, c'est réfléchir aux pratiques à impulser pour maintenir ou accroître l’attractivité des territoires ruraux en intervenant sur le développement des activités économiques, la vie quotidienne des populations et l'organisation même des territoires, thèmes abordés lors des assises départementales.

Parler de la ruralité, c'est l'occasion pour tout acteur local, quelque soit sa responsabilité, politique, économique, associative, de prendre part aux débats, d'apporter sa vision de l'aménagement du territoire.

Dans un contexte de reculs avérés de services publics et de désengagements répétés de l'Etat, à l'exemple même des bureaux de Poste, et Morée en est la parfaite illustration, il s'agit bien de peser dans le débat, d'apporter la contribution ou la contradiction.
La Région est un acteur majeur de l'aménagement du territoire, ses compétences en la matière sont essentielles. Le travail que nous effectuons au sein des Pays Vendômois et Beauce Val de Loire que j'accompagne comme Conseillère régionale référente nous amène au quotidien à réfléchir à la problématique de la ruralité pour écrire nos 3e contrats de Pays utiles à nos concitoyens. A l'échelle de la Communauté du Pays de Vendôme, nous y posons les mêmes enjeux alors que nous sommes entrain de finaliser notre projet de territoire.
Ma contribution au débat est nourrie également par l'engagement qui est le mien dans les domaines de l'éducation et de l'agriculture, que ce soit comme élue en pleine période de définition des moyens alloués pour établir les cartes scolaires ou comme Responsable du Centre de Formation d'Apprentis Agricoles de Montoire sur le Loir.
Je vous propose de publier aujourd'hui de nouveau cette contribution mise en ligne le 27 novembre dernier. Vous pouvez également consulter les documents de travail qui ont été diffusés à l'occasion des assises locales en cliquant sur le site de la Préfecture du Loir-et-Cher.

Je serai mardi à Morée afin de prendre note des orientations, rendez-vous ensuite sur mon blog pour commenter les propositions qui auront été présentées.


Les territoires ruraux, des territoires d'avenir (27 novembre 2009)

Les Assises sur les territoires ruraux se tiennent cette semaine dans notre département. D'une réflexion collective, il est utile de faire ressortir les enjeux, d'établir un diagnostic partagé, de proposer des modalités d'intervention publique, d'accompagner les mutations de ces territoires, de valoriser leurs atouts et enfin de trouver les moyens de les dynamiser sur le plan économique et des services à la population. Ce matin les premières assises se tenaient à Morée pour le vendômois.

Un constat fort, les territoires ruraux dans leur diversité sont en pleine mutation, avec une évolution et une modification profonde de l'activité agricole et une arrivée de populations nouvelles souvent chassées des zones urbanisées où l'acquisition immobilière est impossible pour les revenus modestes ou attirées par un cadre de vie plus agréable ou enfin par une acquisition de résidence secondaire. Parmi ces « migrants », on trouve surtout des populations issues des classes populaires et modestes. Aujourd'hui, ce « désir de campagne » s'illustre par le fait qu'un habitant sur quatre vive en milieu rural et souhaite plus qu'hier bénéficier des services de proximité adaptés liés à son mode de vie.

Une offre de services publics de base est indispensable pour attirer puis maintenir une population sur un territoire. Les moyens de transport et de communication en sont la première condition, mais on peut aussi évoquer la présence de services de santé (une offre inférieure à la moyenne française pour la région Centre), mais aussi d'éducation, de péri-scolaire, de logements sociaux.

Par ses compétences, la Région est un acteur majeur en matière d'aménagement du territoire, en soulignant l’importance de tous les territoires, ruraux comme urbains, pour un développement et un aménagement équilibré et durable de notre pays.

En Région Centre, cette politique passe par des outils contractuels, c'est à dire des visions partagées avec des pays (contrats de pays), des agglomérations (contrats d'agglo), des cœurs de village (pour réhabiliter les centres-bourgs et construire du logement social dans les communes de moins de 6000hab) et des contrats Ville-moyenne (pour les communes pôles de centralité supérieures à 7000hab)

Alors que ces politiques territoriales sont portées et que les besoins n'ont jamais été aussi importants, on observe que l’Etat accélère son désengagement, ici par des fermetures de bureaux de poste, là par des suppressions de classes voir d'écoles, et ce pour des raisons d'économies budgétaires. C'est donc vers les communes, et les communautés de communes, souvent avec des budgets limités, que les regards se tournent. Elles doivent faire alors face aux demandes croissantes de leurs habitants tout en veillant à impulser des nouvelles dynamiques pour stimuler leurs territoires (création de zones d'activités, ouvertures de maisons des services...).
Elles doivent aussi investir dans leurs écoles, souvent les agrandir, adapter les restaurants scolaires aux normes sanitaires, créer des espaces de garderie, sans moyen budgétaire nouveau pour répondre aux demandes des familles.

Il est utile de réfléchir aux pistes permettant d'accompagner les mutations de ces territoires.
Quelques pistes et propositions sur lesquelles je souhaite attirer l'attention:
- faire évoluer les politiques contractuelles régionales : Une réserve à cette proposition tient d’une part à la réforme des collectivités territoriales en cours où le partage des compétences devra être clarifié et d’autre part à la possibilité de refonte des politiques territoriales actuellement menées rendue possible après les futures échéances électorales et le renouvellement de l'assemblée régionale. Faire évoluer les politiques contractuelles régionales, notamment en :
--aidant les communes dans leurs compétences propres comme par exemple les affaires scolaires, pour rénover ou agrandir l'école du village, l'aménagement de la voirie, la gestion de l'assainissement... autant de missions aujourd'hui difficiles à assumer faute de moyens adaptés et faire de la solidarité envers les petites communes une priorité
--adaptant les aides à destination des villes-moyennes, en considérant qu'une « ville-moyenne », un pôle de centralité, c'est aussi un chef lieu de canton, à partir de 1000-1500 habitants, qui est attractif pour les habitants dans une couronne de 10 à 15 km aux alentours : aujourd'hui le seuil pour cette aide est fixé à 7000 habitants, dans notre département, et ainsi très peu de communes sont éligibles alors que les projets, les demandes, sont nombreuses et réelles. En abaissant ce seuil et en établissant un diagnostic adapté, une commune de taille moyenne qui aurait à assumer les charges de la centralité, pourrait se voir proposer un dispositif adapté pour accompagner ces projets particulier

- donner la priorité au maintien de l'offre de formation sur les territoires proposée tout au long de la vie.
Il faut être attentif notamment aux établissements de formation dans le secondaire, collèges et lycées. D'abord, parce que leur présence actuelle permet aux plus jeunes de poursuivre leurs études dans un territoire proche, notamment jusqu'au baccalauréat contribuant ainsi à l'élévation nécessaire du niveau de qualification, mais aussi parce que la présence d'un établissement scolaire contribue à la dynamique du territoire: création d'emplois, animations induites par les scolaires, soutien à l'activité économique locale.


Ayant assisté à la fermeture l'an dernier d'un lycée agricole dans le Cher, à Vailly sur Sauldre et à ses conséquences sur le territoire avec la perte lourde d'une source d'activités et d'emplois, je considère aujourd'hui que nos collèges, nos lycées, constituent un atout à préserver.

Je pense par exemple au Lycée et Centre de Formation en Apprentissage agricole de Montoire-sur-le-Loir. Ces structures forment de futurs salariés et chefs d'exploitations agricoles, tous sortent de ces établissements avec une insertion professionnelle garantie. Aujourd'hui, l'enjeu pour ce site est d'élargir son offre de formation, en maintenant sa spécificité liée à l'agriculture locale. Un des leviers, c'est actuellement la préparation de la prochaine séance plénière de la Région qui sera consacrée à la carte de l'apprentissage. Je suis particulièrement attentive à ce que notre assemblée régionale vote l'ouverture d'une formation post-bac, un BTS, une formation pour les futurs exploitants agricoles en lien avec l'activité économique du secteur. Mais parallèlement, ce sont les moyens alloués par le Ministère de l'agriculture qu'il faut continuer à mobiliser sur le lycée en maintenant et développant les formations par la voie scolaire.

Dans le même ordre d'idée, j'ai accompagné en concertation avec le rectorat le lycée de St Aignan situé dans la vallée du Cher, vers les formations de soins à la personne, redonnant à ce lycée une dynamique qui était nécessaire en adaptant son offre de formation aux besoins des populations locales.

Montoire, St Aignan, 2 exemples illustrant la nécessité pour nous tous, acteurs locaux, de porter un regard attentif sur le maintien et le développement de notre offre de formation. Notre secteur est doté d'établissements de qualité, lycées, CFA, MFR, organismes de formation pour adultes, publics et privés, il est impératif d'engager une réflexion partagée sur l'évolution de la carte des formations en rapprochant notamment les acteurs du monde de l'éducation et décideurs économiques.

- ré-inventer la ruralité: parce que ruralité rime avec modernité, il est utile de repenser l'aménagement du territoire et l'offre de services offerts aux populations avec originalité, inventivité et pertinence. Grâce aux aides régionales qui abondent les budgets des Pays, nous avons vu naître des dispositifs originaux qui allient au travers d'une offre de services inscrite dans une démarche de développement durable la modernité liée aux moyens de communication, la spécificité du territoire et la proximité avec les habitants.

La médiathèque de Selommes que j'ai inaugurée en mai 2006 est en l'une des illustrations. Ce centre de ressources documentaires complet, adapté aux différents publics, a été porté par la communauté de communes de Beauce et Gâtine au cœur d'un canton rural. Ainsi cet équipement est un lieu de diffusion moderne et de proximité du livre: les abonnés peuvent de chez eux consulter la base de données documentaire, réserver et se faire livre un ouvrage. Ce projet structurant illustre la nécessaire inventivité d'un service adapté de proximité porté par les collectivités locales dans un contexte financier souvent difficile et incertain.

De la même façon la médiathèque de Fréteval, portée par la communauté de communes du Haut-Vendômois contribue à organiser l'accès à la lecture et à la culture dans un lieu dédié et à alimenter régulièrement les bibliothèques des villages alentours.

Inventer la ruralité, c'est faire en sorte de créer là où cela est nécessaire des équipements innovants et adaptés ou bien proposer que les services viennent directement aux habitants. La garderie itinérante La Souricette entre Mondoubleau, Sargé sur Braye et Choue en est l'un des exemples les plus proches. Le Haut-Vendômois subit de plein fouet la réorganisation et la fermeture annoncée des bureaux de poste de Freteval et Pezou et la réduction des heures d'ouverture du bureau central de Morée. Autant des évolutions de La Poste peuvent être possibles pour permettre que le service soit maintenu, autant cette situation contraint les communes ou les commerces à prendre le relais transformant l'offre à un point tel que les usagers sont perdus car la confidentialité liée à certaines opérations bancaires ou postales ne peut être pleinement respectée. Comme pour la garderie la Souricette il pourrait être intéressant d'inventer une autre offre postale sur nos territoires, mobile elle-aussi, itinérante, à la charge et sous la responsabilité de La Poste, qui permettrait à la fois le maintien d'une offre de proximité, aux horaires adaptés aux demandes des usagers, tournante dans les locaux actuels voir, dans un cadre moins onéreux que l'entretien de bureaux de poste ouverts seulement quelques heures par semaine, via un bureau de poste itinérant, équipé de tous les outils nécessaires à la qualité de service.

On parle souvent d'« exception culturelle à la française », indéniablement la ruralité y contribue. Nos territoires ruraux sont en pleine mutation, à nous d'inventer les moyens de les accompagner, développer les activités économiques, valoriser leurs atouts et faciliter la vie quotidienne des habitants.

Trois enjeux, trois pistes de réflexion :
- le rôle de la Région, comme acteur de l’aménagement du territoire
- l’élaboration de la carte des formations en créant des dynamiques de réflexion à l’échelle des territoires entres les acteurs économiques, les élus et les responsables de l’éducation et de la formation
- le lien social à préserver, la proximité à construire autrement en inscrivant la ruralité dans la modernité, en considérant que la mobilité des services puisse être une des solutions à rechercher


Réinventer la ruralité, c’est chercher le chemin du possible, c'est trouver dans la créativité les ressources nécessaires pour imaginer les services de demain, développer des activités qui permettront à chacune et chacun d'entre nous, aux différents âges de la vie, de vivre bien sur son territoire, de vivre et d'aimer son territoire.

05 février 2010

Revue de presse cette semaine

Inauguration Bar-Restaurant Le St Leonard à St Leonard en Beauce (NR, 3/2/2010)

NR-stleonard-3/2/10


Cérémonie de voeux de la communauté du vendômois rural (NR, 2/2/2010)
NR-voeux CVR-2/2/2010

03 février 2010

Quand des jeunes s'impliquent aux côtés des collectivités locales du Vendômois: exemple

Dans la NR aujourd'hui, du balisage des chemins de randonnée au Mt St Michel, retour sur un superbe projet mené par les apprentis du CFA Agricole de Montoire en partenariat avec la communauté de communes du Haut-Vendômois présidée par Bernard Pillefer.

Le projet ayant pleinement donné satisfaction, la communauté de communes souhaite que ces jeunes continuent dans un second temps le balisage des chemins de randonnée.

NR-CFAMontoire-3/2/2010

01 février 2010

Carte des formations professionnelles pour la rentrée 2010: le compte n'y est pas

Lundi dernier avait lieu le Conseil Académique de l'Education Nationale présidé par le Préfet de Région. A l'ordre du jour, préparation de la rentrée scolaire à tous les degrés et présentation de la carte des formations professionnelles sur laquelle je suis intervenue assez longuement.

Pour rappel, à l'occasion de la dernière séance plénière en décembre, le Conseil Régional a émis ses orientations en matière d'offres de formation dans les sections professionnelles des lycées en tenant compte de plusieurs objectifs: la nécessite d'élever le niveau de qualification, la promotion de filières complètes sur des sites de formation allant du CAP au BTS avec des publics mixtes, le soutien aux établissements situés en milieu rural notamment, le besoin de métiers porteurs pour l'avenir (aides à la personne, développement durable, filière aéronautique...)

Avant cette séance plénière, le 13 novembre 2009, une rencontre avec le recteur avait permis d'échanger sur les perspectives d’évolution de la carte des formations pour les prochaines rentrées. Lors de cet entretien, les propositions du rectorat portaient alors sur l’ouverture de cinq formations de niveau V, trois formations de niveau IV, trois formations de niveau III et deux enseignements de détermination en LEGT. La Région a soutenu ces projets, qui pour la plupart correspondent aux demandes que j'avais formulées déjà l'an dernier. Ils n’avaient pas été retenus alors par le Rectorat. Ces formations répondent aux préoccupations régionales dans la mesure où :
- elles répondent à la problématique des établissements à petits effectifs et/ou en territoire rural ; c’est le cas pour le LP Sully à Nogent le Rotrou, le LP F. Paulsen à Châteaudun, le LP E. Delataille à Loches ou bien encore le LP G. Sand à La Châtre.
- elles complètent les filières présentes dans ces établissements au niveau IV.
- elles offrent des formations qualifiantes à des publics fragiles, comme les jeunes sortants de 3ème SEGPA.

En complément de ces projets, la Région a demandé la possibilité d’une ouverture pour trois CAP supplémentaires.
- le CAP Agent d'entreposage et de messagerie au LP D’Alembert, à Issoudun,
- le CAP Préparation et réalisation d'ouvrages électriques au LP Beauregard, à Château-Renault,
- le CAP Réalisation en chaudronnerie industrielle au LP Jean Lurçat, à Fleury les Aubrais.


Qu'en est il aujourd'hui? En définitive, il n'est envisagé qu’une seule ouverture à la rentrée 2010, à savoir une demi division de bac pro commerce au LP Châteauneuf à Argenton sur Creuse, qui sera fusionnée avec la demi division de bac pro vente existante dans l’établissement.

Par ailleurs, le Rectorat propose des réductions de capacités pour dix formations (- 86 places) et la fermeture de six formations (-77 places). Une fois encore, l’offre de formation professionnelle continue de diminuer, avec au total une baisse de 163 places. On est loin du compte et du constat pourtant partagé le 13 novembre lors d'une réunion de travail!

Pour ma part, je regrette sincèrement que les priorités définies par l’Assemblée régionale lors de la séance plénière du 17 décembre 2009 n’aient été prises en considération dans l’élaboration de la carte des formations 2010 et que la proposition qui a été présentée en CAEN soit insuffisante:
- aucune création de CAP afin de lutter contre la réduction des sorties sans qualification et favoriser le maintien d’une offre de formation sur les territoires fragilisés,
- aucune création de formation dans les secteurs porteurs de la région (développement durable, aéronautique...), qui nécessitent pourtant des compétences spécifiques inexistantes sur notre territoire régional,
- aucune création de formation de niveau III dans la filière sanitaire et sociale, alors que la demande des professionnels dans ce domaine est forte,
- des projets de fermeture dans un contexte de crise économique et de rénovation de la voie professionnelle, qui ne laissent aucun sursis aux formations ayant connu à cette rentrée des difficultés de recrutement exceptionnelles.

Dans ces conditions, je retiens de ce CAEN et des propositions de cartes qui sont faites que les mesures qui sont proposées ne permettront pas de répondre aux grands enjeux de notre territoire dans un contexte tendu économiquement et socialement , contexte qui aurait du relever des défis indispensables: hausse du niveau de qualification, promotion de filières spécifiques et non délocalisables, lutte contre les décrochages scolaires.

Cette situation apparaît d’autant plus inacceptable que les moyens d’enseignement attribués cette année à l’académie sont en hausse, ce qui est à souligner, et offrent la possibilité de création de nouvelles formations pour la rentrée 2010.

A l'évidence aujourd'hui, la copie est à revoir car avec cette proposition de cartes des formations pour la rentrée 2010, le compte n'y est pas.

31 janvier 2010

Interruption momentanée

Il n'est pas dans mes habitudes de laisser mon blog inactif durant plusieurs jours. De nouveau, une panne informatique a bloqué toutes mes connexions pendant 8 jours.
Je reviendrai cette semaine en consacrant 2 articles sur les cartes scolaires pour la rentrée 2010, notamment celle concernant les formations professionnelles à la suite du Conseil académique de l'éducation nationale qui s'est tenu la semaine dernière à la Prefecture de Région puis à venir le Conseil départemental de l'Education nationale.

20 janvier 2010

Radio Lycée est à Tours cette semaine

Je me suis rendue lundi au lycée Paul Louis Courier à Tours afin de rencontrer l'ensemble de l'équipe pédagogique et les élèves impliqués dans le projet radio qui sera sur les ondes FM à partir d'aujourd'hui.

Radio Lycée a débuté en 2002 et vise à proposer à 6 lycées différents chaque année, un par département, la possibilité d'émettre une radio durant une semaine entière. Charge ensuite à chaque lycée de faire une grille de programme, d'élaborer et de maitriser tous les contenus, de faire une affiche et enfin de choisir un nom. Paul Louis Courier est le 46e lycée à accueillir une radio.

Nouveauté de cette année, j'ai demandé à ce que cette radio puisse être émise via Internet, permettant aux familles qui résident au delà des 20kms de l'aire de diffusion de pouvoir se brancher sur le lycée et suivre en direct ou en différé les différentes émissions. Cette écoute est possible à partir du site JeunesOCentre.

Lundi, je faisais la conférence de presse de lancement, ce soir je serai aux côtés des élèves dans le studio radio de Paul Louis Courier sur 97.4 FM .

11 janvier 2010

Débat sur l'identité nationale

Un premier débat sur l'identité nationale a eu lieu à Vendôme avant les fêtes de fin d'année, ce débat n'était pas public étant organisé sur invitations du Préfet. Une séance publique départementale doit avoir lieu demain, mardi 12 janvier, à Blois.

Y aller ou ne pas y aller? La question est posée et admettons que les positions divergent, quelque soit les étiquettes politiques de celles et ceux qui se trouvent invités. Ces positions sont toutes légitimes et respectables. Oui, ce débat est organisé dans des conditions très discutables, à quelques mois d'une échéance électorale, rendant peu propice l'apaisement nécessaire à ce type de réflexion. Oui, les phrases empreintes de dérive que l'on retrouve extraites ici ou là de certains débats montrent que réfléchir à une question aussi fondamentale nécessite un climat serein, propice au dialogue. Oui, ce débat est organisé par un ministère chargé également de "l'immigration" rendant de fait confus l'esprit ou la volonté qui l'animent. Cette confusion est inacceptable, car c'est une erreur d'avoir laissé planer l'idée que tout était lié, identité nationale et immigration, immigration et religion, étranger et sécurité.

Le débat est organisé par les services de l'Etat dans notre département et son représentant, le Préfet. Le rôle d'un élu est-il de boycotter une réunion officielle à laquelle justement en sa qualité d'élu, détenteur du suffrage des électeurs, on lui demande de venir pour s'exprimer? Le boycott ne constitue pas une position en soi et la contribution au débat est nécessaire. Je considère même qu'il est utile pour tout responsable politique de participer, au moins d'exprimer des valeurs, des opinions et ainsi d'éviter que ce débat actuel, avec toutes les réserves que j'ai le concernant, se retrouve préempté par les mouvances d'extrême-droite qui le transforment en véritable tribune.

Le débat porte sur l'identité nationale, j'aime surtout parler de République et de ses valeurs. Je considère que tout est lié. Petite-fille de républicains immigrés en France à la fin de la guerre civile espagnole, je mesure, peut-être autrement que d'autres, combien notre pays est fait d'addition de cultures, de diversité et d'enrichissement construits au fil des siècles par celles et ceux qui sont venus d'ailleurs.
Nous pouvons avoir des origines diverses,-combien de fois lorsqu'on prononce mon nom me demande t'on de quelle origine est ma famille?-, et pour autant, une nation est un tout auquel chacune et chacun peut se retrouver: une histoire, des valeurs, un hymne, un drapeau, un territoire, des paysages et l'envie de partager un avenir commun. Je pense donc que ce qui définit en tout premier lieu notre identité, c'est bien plus ce qui nous rassemble que ce qui nous distingue.

Les valeurs de notre république fondent indiscutablement notre identité française : les trois mots « Liberté, égalité, fraternité » trônent sur tous les frontons de nos mairies et la laïcité en est le ciment. Un ciment qui permet la réelle unité du peuple car il garantit à chacun la liberté de conscience, l'égalité de traitement de tous les citoyens et l'aspect universel de l'action de l'Etat. A ce titre, notre république se doit de garantir la tolérance mais rester aussi rigoureuse envers toute forme de privation de l'être humain. C'est pour cela que dans le cadre du débat actuel sur le port de la burqa je suis comme d'autres responsables socialistes favorable à une loi, plus précisément pour un texte législatif qui protège l'individualité, la personnalité et condamne toute forme de négation de l'être humain (cf: voir sur ce blog mon article Mosquée et Laicité publié le 11 décembre dernier).

Considérer que la France est aussi le pays qui exclue toute forme de privation, c'est bien considérer que l'identité française repose sur une nation qui garantit à chacun de vivre dans la dignité et l'égalité et qui combat toute forme d'exclusion. L'Etat, garant du pacte social, de sa cohésion, a un devoir de protection envers toutes celles et tous ceux qui se retrouvent fragilisés par la vie et doit être porteur d’un projet collectif solidaire et de justice sociale.

La laïcité est le socle de notre république, et à l'évidence l'école, l'éducation, sont les lieux qui permettent la transmission de nos valeurs car le droit et l'égalité réelle d'accès y sont garantis pour toutes nos jeunes générations. On ne peut parler d'identité nationale sans évoquer le lieu où ses bases se construisent et se transmettent. C'est le lieu d'ailleurs où l'éducation civique y est enseignée, sous des formes différentes en fonction des classes d'âge. Faut-il revoir les fondements de cette instruction civique, la renforcer, y donner d'autres contenus? En dehors de l'école, faut-il instaurer un service civique obligatoire? Le débat actuel peut aboutir à des propositions allant dans ce sens.

Le débat sur l'identité nationale est passionnant mais complexe dans sa forme actuelle sans cadre précis, ni méthodologie. Je ne reviendrai pas sur toutes les critiques et réserves nombreuses de mon propos introductif. Mais il a un mérite, s'il en est un, c'est celui de tenter de répondre à la question difficile de ce qu'est être français.

Une identité nationale peut-elle réellement se définir? Je ne pense pas. Le débat permet tout du moins de partager des points de vue et de considérer surtout que l'identité nationale ne se décrete pas, elle est d'avantage un héritage, l'aboutissement d'une histoire, d'un environnement et de valeurs.
Au fond, lorsqu'on évoque la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, ne posons nous pas les fondements d'une société du vivre-ensemble et d'un modèle social hérité et dont nous avons obligation de préserver?
Je considère pour ma part que notre identité nationale, c'est bien un tout auquel chacune et chacun peut se retrouver, c'est un ensemble de droits et de devoirs, c'est notre modèle social qui permet à chacun de pouvoir vivre dans une société plus juste et plus solidaire et c'est enfin l'envie de partager un avenir commun.

Retenue par une cérémonie de voeux, je transmettrai ce texte à M.Philippe Galli, Préfet du Loir-et-Cher en lieu et place de ma participation au débat.