13 mars 2014

Elections des 23 et 30 mars, enjeu local ou enjeu national ?

A quelques jours du premier tour des élections et alors que chacun aborde et défend à juste titre son projet, j'ai la nette impression que cette échéance nous enferme dans nos communes et dans nos problématiques purement locales.

Certes, c'est peut-être le prix à payer d'avoir face à nous un véritable mille-feuille territorial où chaque strate, chaque collectivité et son échelon, dispose d'un exécutif avec ses élus qu'il faut élire, et ses compétences propres qu'il faut ensuite mettre en oeuvre via un projet de territoire. Comme d'habitude, quand nous nous trouvons en période électorale, là pour les municipales, là pour les cantonales (le département), là pour la région, les candidats défendent un projet pour le périmètre d'action dans lequel ils ou elles cherchent à se faire élire.

Ainsi, si on suit cette facheuse habitude, nous prenons le risque d'être comme enfermés dans une bulle en ne parlant actuellement que de nos communes. Le risque est ici très fort car ce serait ignorer qu'une commune n'est pas isolée, qu'elle évolue dans le périmètre incontournable d'une intercommunalité dont les compétences sont extrêmement importantes dans le quotidien des citoyens, et au-delà, que nous sommes confrontés à un contexte national avec des décisions qui nous impactent.

A titre d'exemple? Quand dans un projet, nous pouvons découvrir des investissements à venir tels des grands équipements, ici une piscine, là un espace culturel, une école, c'est l'obligation (morale) pour tout candidat d'avoir anticipé son financement avant de le promettre aux électeurs. Il faut par conséquent tenir compte de l'état des finances de la commune, mais aussi de son environnement.
Non, une commune ne fonctionne pas en autonomie totale, elle vit, parfois survit, grâce aux subsides de l'Etat. Et le contexte en la matière n'est pas des plus optimistes et il est connu de tous ceux qui se présentent à vos suffrages. Les dotations de l'Etat baissent inexorablement d'un gouvernement à un autre. La baisse fut lente, elle s'annonce terrible avec près de 10 milliards d'ici 2017 suite aux annonces récentes du gouvernement actuel. Petite parenthèse: le PS hier, chantre de la décentralisation, est entrain de tuer petit à petit toute initiative des collectivités locales si les budgets à la baisse se confirment.
Aussi, ramené à l'échelle de nos collectivités locales, il est évident que c'est le ralentissement annoncé des investissements qui sonne! Et l'évidence que l'écart, entre les communes qui auront su anticiper leurs investissements, leurs grands projets ou l'entretien nécessaire de leurs équipements et celles qui auront attendu, freiné ou endetté, va se creuser. Le temps perdu ici ne pourra pas se rattraper si le scénario annoncé de baisse fulgurante des dotations se vérifie. Donc face aux baisses annoncées des moyens dédiés aux communes et nécessité d'en tenir compte : enjeu local ET national.
 
A titre d'exemple? L'école et la réforme des rythmes scolaires. Oui nous voulons tous la réussite de nos enfants, oui nous n'imaginons pas un seul instant un candidat ou une candidate déclarer que l'éducation et sa jeunesse ne sont pas sa priorité! Mieux, des spécialistes nous disent que le rythme actuel dans nos écoles ne favorise pas la réussite et qu'il faut revoir tout le dispositif d'ici la rentrée prochaine. Certes. Petit aparté personnel là encore: j'ai pour ma part du mal à comprendre comment en faisant aller les enfants plus longtemps à l'école et en alourdissant leurs journées, on allège leurs... journées! En revanche, renforcer l'offre culturelle, les activités annexes et permettre à chaque enfant, quelque soit sa commune, quelques soient ses origines sociales, d'y accéder pour favoriser l'égalité des chances, bien sûr que je suis pour. Et pourtant? Cette réforme n'est pas financée dans les budgets actuels, comme c'est le cas à Vendôme et dans toutes les communes qui n'ont pas encore mis en place cette réforme. Les élus sont-ils pleinement autonomes dans leurs décisions concernant l'éducation des enfants? Non, pas face à cette décision qui vient du ministère de l'Education nationale, car elle est imposée sans que celui-ci la finance. C'est bien pour cela que des communes s'y opposent et refusent de la mettre en oeuvre en l'état. Là encore, enjeu local ET national.
 
A moins que pour financer de tels projets ou de telles réformes, ce soit par la seule augmentation des impôts. Mais là encore, vu le ras le bol fiscal exprimé par la grande majorité des Français qui sont impactés, et pas seulement les plus aisés comme le promettait lors des présidentielles le candidat  Hollande, je doute que ce soit envisageable localement. D'ailleurs, les citoyens peuvent aussi par leurs choix, face aux projets annoncés localement, dire aussi s'ils veulent + d'impôts.
Là enfin, l'enjeu de l'échéance municipale des 23 et 30 mars est bel et bien local ET national.