21 décembre 2005

Actus Centre du mois de décembre est en ligne

Actus Centre du mois de décembre est en ligne sur le site internet de la Région Centre. Vous pouvez le télécharger.

Au programme notamment un dossier sur la politique culturelle de la Région Centre.

18 décembre 2005

Histoire d'un sans-papier...

Petite perle du jour trouvée à la lecture d'une dépêche AFP: le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances a bien failli se faire jeter d'un train qu'il avait pris... après avoir été contrôlé ...sans papier et sans argent! Sacré Azouz Begag... Lui qui avait osé contester les mots bien déplacés du ministre de l'interieur il y a quelques semaines lui valant la une des journaux, Azouz Begag a échappé au traitement habituellement réservé aux sans-papiers, car rançon du succès, il a fini par être reconnu par un des contrôleurs du train! Ouf, on a eu chaud pour lui...

Etrange hasard. Pas très loin d'ici, il y a quelques jours à Orléans plusieurs centaines de lycéens, accompagnés de leurs profs et des parents, manifestaient en solidarité envers deux de leurs camarades immigrées, frappées par des arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière:
- pour Hadiyeh, jeune lycéenne iranienne de 18 ans, en France depuis cinq ans, qui "vient juste d'obtenir son titre de séjour, mais risque d'être séparée de ses parents et de son frère de 9 ans, qui eux ont reçu un arrêté de reconduite à la frontière" indique le Collectif dans un communiqué.
- pour Kemonnao, jeune lycéenne ivoirienne, âgée de 19 ans, en France depuis deux ans, qui "est menacée directement d'expulsion", selon son comité de soutien.
D'autres histoires de sans-papiers...L'égalité des chances, au fait c'est quoi?

16 décembre 2005

Mise en oeuvre du Plan Régional de la Formation Professionnelle

Autre gros dossier à l'ordre du jour de cette session de fin d'année: la mise en œuvre de l’action prioritaire n°1 de l'élaboration du cadre d’évolution des formations initiales et continues à l’horizon 2010 du PRDFP.
Ce plan régional comme son nom l'indique vise à déterminer nos priorités en terme d'offres et de cartes de formation sur la Région centre.


Ci-dessous texte de mon intervention en séance plénière à ce sujet:

Le Plan qui nous est présenté aujourd’hui porte l’enjeu que constitue le droit à l’éducation et à la formation, véritable enjeu humain. Il s’adresse à ceux qui demain seront des professionnels, formés, adaptés à un monde du travail en pleine mutation.
L’offre de formation doit pouvoir s’adresser et s’adapter à tous les publics, mais il doit, à mon sens, s’adresser en premier lieu à tous ceux, qui trop nombreux aujourd’hui, le rapport en atteste, quittent le système éducatif sans diplôme, sans qualification, sans projet professionnel, sans avenir. Pour ceux-là, dont on sait malheureusement que l’absence de qualification, les mène à un déroulement de carrière chaotique, fragilisé, notre Région doit pouvoir offrir des solutions adaptées.

Alors oui, notre Région a ses particularités. Un taux de jeunes en apprentissage plus élevé que la moyenne, un taux aussi de qualifications moins élevé que la moyenne nationale. Nous devons en comprendre les sources mais aussi proposer des solutions adaptées afin que la qualification de ces jeunes soit encouragée et amplifiée. A ce titre, la promotion, la communication qui reçoit le soutien de la Région, des formations professionnelles diplômantes, l’accomplissement personnel vers des qualifications plus élevées doit se prolonger et s’étoffer. Chaque département de notre région vient de connaître les « soirées de la qualification » : elles mettent à l’honneur celles et ceux qui ont trouvé leur voie, excellent dans leur métier et seront demain des artisans dont nous avons besoin. C’est aussi un enjeu pour notre tissu économique local, fortement ancré sur un artisanat développé. D’ailleurs, ce sont aussi des réponses à trouver face aux départs à la retraite massifs qui s’annoncent dans le monde artisanal, et notamment du côté des chefs d’entreprise eux-mêmes.
A ce titre aussi, nos offres de formation doivent tendre vers une ouverture de filières préparant des diplômes plus qualifiés, mais aussi encourager les publics à continuer vers la voie de la qualification. Cela ne se décrète pas, cela s’encourage, s’accompagne et se promotionne. Les équipes pédagogiques dans les établissements de formation le font, motivées elles le sont, les publics eux restent parfois dans leur rupture face à la scolarité. Ils se donnent un temps pour obtenir un diplôme, mais en rupture avec la scolarité dite « classique », ils ont parfois du mal à envisager de prolonger quelques années supplémentaires vers un bac pro ou un BTS.

Notre offre de formation doit aussi tenir compte des compétences existantes sur notre territoire ou de celles à développer sur certains bassins d’emploi. A titre d’exemple aussi, alors qu’il y a quelques mois, nous avons adopté l’idée de faire de notre région un pôle d’excellence en efficacité énergétique, adaptons notre offre de formation vers des formations innovantes, particulières et diplômantes. Ces qualifications là déboucheront sur des emplois eux, non transférables et non délocalisables.
La carte des formations doit aussi être équilibrée sur notre territoire et adaptée aux besoins des publics. Certaines de ces formations aujourd’hui sont demandées de par leur lien de proximité. Les territoires qui accueillent les établissements bénéficient également incontestablement de retombées économiques, nous devrons veiller à ce que nos choix en terme de carte de formation tienne aussi compte de cette donnée non négligeable pour la dynamique de nos territoires dits ruraux.

L’enjeu de la définition du cadre d’évolution des formations initiales et continues est immense. Nous le voyons tout au cours de cette session. Avec le SRDES adopté hier par notre assemblée, l’amélioration des qualifications et des compétences est une préoccupation partagée par tous les acteurs économiques et est un droit essentiel.

Je commençais mon propos en évoquant les publics en grande difficulté, c’est vers eux que je conclurai mon intervention.

D’une part, je rejette totalement l’amalgame qui est fait avec les jeunes issus des quartiers défavorisés. Sur ce point, je m’inquiète de la situation de la Mission Générale d’Insertion de l’Education nationale qui risque de ne plus avoir les moyens, faute de financement, de pouvoir prendre en charge les jeunes (près de 900 ont été concernés par les actions de la MGI dans l’académie en 2004/2005). L’Etat doit assumer son rôle. Pourtant il cherche à se désengager en proposant l’apprentissage à 14 ans. C’est une démarche totalement erronée, qui a reçu une condamnation unanime du monde enseignant mais aussi des professionnels. Alors que nous voulons promouvoir ces filières dites professionnelles et la voie de l’apprentissage choisi par les jeunes eux-mêmes, c’est une proposition qui tend à démontrer que ces filières ne sont que le lieu où ceux qui ont échoué doivent atterrir inexorablement. Nous avons au contraire dans des discours et des actes promouvoir la formation choisie, l’orientation professionnelle réfléchie et encourager les motivations de nos jeunes dans leurs parcours de formation.

Aussi, les publics en grande difficulté, sociale, scolaire, sont en hausse et cette donnée est dramatique mais ne doit pas être occultée. La promotion des formations qualifiantes de niveau 4 et plus est certes un objectif mais certains de nos jeunes sont aujourd’hui totalement perdus dans notre système éducatif, même dans le cadre de formations dites professionnelles.
Ceux-là nécessitent une attention toute particulière, un suivi quasi individualisé, des structures adaptées, à mon sens pas suffisamment nombreuses sur notre territoire régional. La carte actuelle des CFAS, CFA spécialisés est inégale sur notre territoire et les formations dispensées ne couvrent à ce jour pas tous les champs de métiers. Ces structures montrent leur efficacité. Récemment, lors d’une visite du CFA du bâtiment à Blois, nous avons pris contact avec l’une de ces classes : petits effectifs, prise en charge individuelle, enseignants ayant reçue une formation adaptée. Nous devons encourager et développer ces structures, car confrontée dans le cadre de mon activité professionnelle dans l’enseignement agricole à ces publics en grande difficulté, nous n’avons à ce jour, très peu de moyens pour accompagner efficacement ces publics vers l’obtention d’un diplôme, même de faible qualification.

Voilà les observations que je souhaitais apporter sur le rapport qui nous est présenté. Il encourage la qualification, essentielle pour l’adaptation de nos jeunes aux mutations économiques, il tient compte des évolutions démographiques. Il renforce la cohérence entre les formations existantes ou à créer et les besoins de nos territoires. Et enfin, face aux mutations technologiques et économiques, il prend en considération la nécessité de promouvoir une insertion durable dans le monde du travail
.


La séance plénière du conseil régional a été levée vendredi à 14h30.

Vote du budget de la Région

Au programme de la séance plénière qui nous a emporté tard dans la nuit (2h30), le vote du budget pour l’année 2006.

Un budget ambitieux, qui anticipe les mesures gouvernementales de transferts de charges sans compensation financière, et qui assure le financement de nos différentes politiques régionales.

Le budget de la Région tient en compte effectivement des conséquences liées à l’application de la loi de décentralisation qui se traduit par un désengagement de l’Etat massif sur un certain nombre de projets : ce sont 4 transferts, le service régional de l’Inventaire du Patrimoine, le financement des bourses et des aides versées aux élèves et aux étudiants du secteur sanitaire et social, le financement des écoles et instituts intervenant dans le secteur sanitaire et social, le financement des formations assurées par l’AFPA. Y inclure aussi les transferts des personnels TOS des lycées évidemment même s’il reste beaucoup d’incertitudes à ce sujet.

En même temps, nous tenons nos engagements vis-à-vis des habitants de la Région avec la mise en œuvre des « mesures-phares », vis-à-vis aussi des communes pour nos politiques d’aménagement du territoire (coeurs de village, contrats de pays).

Ce sont aussi des politiques rénovées qui seront cette année impulsées, dans le domaine culturel (nouvelle politique culturelle, lancement d’un festival régional, création de 2 nouvelles structures…) ou dans le domaine de la recherche (soutien à la recherche et aux pôles de développement).
Ce budget illustre aussi la mise en œuvre du SRDES qui voit la naissance de nouveaux dispositifs comme les aides destinées aux entreprises.

Le budget de notre région s’élève à 848 190 900 €, sans augmentation des taux d’impôts directs et un recours à l’emprunt limité.

15 décembre 2005

Des aides aux entreprises avec contreparties sociales et environnementales

Autre dossier voté lors de la séance plénière. Autre promesse tenue inscrite dans notre programme électoral de mars 2004.


Texte de mon intervention en séance plénière:
Monsieur le Président,
Chers collègues,

Alors que nous avons adopté ce matin le Schéma Régional de Développement Economique et Social, il est totalement logique, que dans la même optique et en totale adéquation, nous abordions la refonte de nos aides destinées aux entreprises de la Région. Ce schéma régional, les interventions l’ont montré et l’ont demandé ce matin, s’adresse aux entreprises et à leurs salariés.


Les entreprises. Ce schéma régional prévoit, à l’issue d’une vaste concertation, notamment à travers les forums, avec les différents acteurs du monde économique, que l’engagement qui nous lie, collectivité locale, et le chef d’entreprise, repose sur une notion d’engagement réciproque basé sur la qualité et la confiance.
En effet, les différents forums qui se sont réunis sur l’ensemble du territoire régional ont mis en évidence que les politiques menées en faveur des entreprises restent méconnues : manque de lisibilité, complexité aussi des démarches à entreprendre pour tout porteur de projet. Le club de créateurs d’entreprise de mon département m’en a à plusieurs reprises fait part. Complexité aussi des démarches, tant les acteurs en la matière sont nombreux à contacter.
Mais ce qui ressort aussi de ces échanges, c’est que le monde de l’entreprise est totalement demandeur que la collectivité qui finance apporte son exigence sur le suivi des aides et sur l’application des engagements pris lors de l’obtention des aides. N’oublions pas que les chefs d’entreprises sont eux-mêmes des contribuables, et qu’à ce titre, ils ont souhait de savoir où va l’argent de leurs impôts.
Dans cette optique, ce nouveau dispositif présente cette approche renforcée du lien qui se construit entre notre collectivité et le chef d’entreprise : lien renforcé dans le montage du dossier, entretien individualisé et suivi de l’application de l’aide avec écoute des problèmes éventuellement rencontrés.


Les salariés. Le conseil régional et la majorité qui l’anime s’étaient engagés lors des dernières élections à infléchir notre politique d’aide destinée aux entreprises dans le but de les astreindre à des exigences sociales et environnementales, jusqu’ici peu ou pas prises en considération.
Les objectifs sont affichés, soutenir l’emploi durable c'est-à-dire non précaire, soutenir la promotion sociale, promouvoir l’égalité des chances, et concourir à l’amélioration des conditions du travail, dans le contexte économique actuel, sont à souligner car ils s’adressent aux salariés qui voient leurs conditions de travail dégradées et leurs emplois précarisés, pour ceux qui en ont un.

D’ailleurs, le 4 octobre dernier à l’appel unitaire de toutes les organisations syndicales, une grande manifestation a mobilisé près d’un million de personnes dans toute la France pour exprimer leur exaspération face aux conséquences de la politique menée par le gouvernement : précarisation des salariés, éclatement du code du travail, baisse du pouvoir d’achat.
Les mots d’ordre de cette manifestation unitaire étaient pourtant clairs : développement de l’emploi, lutte contre la paupérisation des salariés ; amélioration du pouvoir d’achat ; défense des droits des salariés.

Au même moment, la mise en place du Contrat Nouvelle Embauche renforce dramatiquement la précarité des emplois dans un recul évident de notre droit du travail : durée limitée dans le temps mais bien trop longue pour celui qui la subit, période d’essai rallongée, interruption du contrat de travail sans préavis. Aujourd’hui d’ailleurs, les médias annoncent la signature de 56400 CNE (ou plutôt déclarations d’intentions), c’est plutôt 56400 contrats qui transforment le salarié en « denrée jetable ». Un dispositif qui ne répond en rien aux attentes évidentes et à l’inquiétude légitime des salariés de notre pays, encore moins d’ailleurs ne favorisent la création d’emploi : les chiffres récents du chômage résultent bien plus de radiations des demandeurs d’emplois, de la hausse des RMIstes ou de comptabilités tronquées au service d’une politique qui en rien ne sert pas l’emploi directement. Alors, oui, exiger que nos aides soient en contreparties de garanties d’emplois durables va totalement dans le sens du progrès social alternatif à la politique gouvernementale.

C’est aussi par cette exigence sociale que nous affirmons un droit à la qualité de vie au travail dans les entreprises de notre région. En incluant ce droit dans la prise en compte des aides, c’est un moyen de niveler par le haut nos entreprises en les encourageant à se doter de tous les moyens humains, sociaux, environnementaux pour que les conditions de vie au sein de l’entreprise soient inscrites dans le sens du progrès durable.
Il est évident qu’un emploi de qualité, c’est d’abord un emploi pour tous, stable et bien rémunéré. Mais prendre en compte les conditions de travail au quotidien ne doit pas être perdu de vue.
Dans ce droit à la qualité de vie au travail, il y a la santé. C’est à la fois le droit à la qualité de l’environnement au travail : droit à la sécurité, lutte contre le bruit, la chaleur….
Mais c’est aussi la qualité du contenu du travail, la qualité des relations sociales dans l’entreprise, la présence de dialogue social notamment, et aussi les possibilités de réalisation et de développement de la personne dans son entreprise qui passe par la formation interne qui doit être encouragée, soutenue afin que chacun puisse progresser. Le droit à la formation des salariés est aussi un moyen de sécuriser les parcours professionnels et permettre le cas échéant au salarié de pouvoir étendre ses compétences et se doter de moyens renforcés si une reconversion d’impose.

Pour toutes ces raisons, je me félicite de ce rapport qui nous est proposé aujourd’hui. La croissance de notre pays est en panne mais si elle doit être relancée, elle doit être durable, notre développement économique doit se faire au service des hommes et dans le respect de leurs droits, en faisant de la lutte contre toutes les précarités notre priorité
La mise en œuvre du SRDES et plus particulièrement des aides destinées aux entreprises impliquera une mobilisation du service du développement économique, mais on le sait déjà mobilisé, et sûrement son renforcement. Il va de soi aussi qu’il sera nécessaire de prévoir une évaluation à court terme de ce nouveau dispositif au sein de notre assemblée afin de la faire évoluer si besoin en était.

La Région Centre adopte le schéma régional de développement économique et social

La loi dite de décentralisation votée le 13 août 2004 a confié à titre expérimental aux régions la possibilité d’élaborer un schéma régional de développement économique (SRDE).

L’emploi et le développement économique étant la première préoccupation des habitants de notre Région, ils constituent une priorité pour notre action. A ce titre, le conseil régional du Centre a décidé en décembre dernier le principe d’élaboration d’un SRDE.

Dans ce schéma, nous avons décidé d’y mettre l’homme au cœur du développement économique et donc de travailler à élaborer un schéma régional de développement économique et social.

Courant 2005, de nombreux débats avec les acteurs du monde économique, décideurs, élus, ont été organisés, notamment sous la forme de grands forums départementaux. Ensuite, les organisations syndicales, les associations, les conseils généraux, les comités d’agglomérations nous ont adressés leurs contributions. En septembre et octobre, nous sommes entrés dans la phase d’écriture du schéma.

Ce document voté aujourd'hui en séance plénière tient compte de la réalité du territoire régional, ses atouts, ses forces, ses faiblesses. Il dresse un état des lieux et propose une série d’orientations à mettre en œuvre.
La qualification des hommes et des femmes y tient une place importante, la formation pour sécuriser les emplois et favoriser une adaptation tout au long de la vie si importante. Elle constitue le premier axe d’orientation du SRDES : assurer une qualification, favoriser le développement et l’anticipation des besoins en formation, renforcer le développement de l’enseignement supérieur, développer le potentiel de recherche des universités, développer un pôle d’excellence européen en matière d’efficacité énergétique., élever le niveau technologique des entreprises, favoriser le développement et l’accueil d’activités des entreprises innovantes, aider les entreprises à anticiper les mutations économiques et technologiques.

Deuxième axe de ce SRDES, favoriser le développement économique en soutenant la création et le renouvellement du tissu économique, les activités de service aux personnes, l’emploi associatif, l’agriculture biologique et paysanne ; en simplifiant les dispositifs d’aides aux entreprises ; en développement aussi les formes d’emploi partagé ; en soumettant les aides aux entreprises à des contreparties sociales et environnementales.

Dernier axe, la question environnementale et l’ouverture de notre région sur l’international. Cette donnée prend en compte l’image de la région à l’extérieur qui doit être renforcée, son patrimoine naturel (La Loire) et tous les efforts à entreprendre pour développer les activités économiques vers tournées vers l’extérieur, tout en attirant les entreprises et les entreprises à venir s’installer dans notre région.


Document en ligne dans les prochains jours sur le site de la
région Centre.

14 décembre 2005

RN10: visite de chantier

Elle est attendue cette déviation, Lisle, Pezou, ces files interminables de voitures, poids lourds, le bruit, l'insécurité des riverains aux abords de cette nationale qui coupe ces 2 petites communes près de Vendôme.

C'est aussi l'aboutissement, à coup de bulldozers, d'une mobilisation sans faille des habitants, des élus locaux, de l'association RN1O Priorités pour que ce chantier voit le jour.

Vendredi dernier, la DDE a souhaité montrer l'état d'avancement du chantier, des ouvrages d'arts, des tronçons entiers taillés dans la terre aux élus et réprésentants de l'Etat. J'y suis allée au titre de la Région.

Une visite instructive, rassurante tant enfin, les aléas liés aux désengagements financiers du maître d'oeuvre ont fait que ce chantier a subi des avaries de retard.

Son financement est le suivant, 38% par l'Etat qui est le maître d'oeuvre, 33% par la Région et 28% par le Conseil général.

Ouverture prévue courant 2006-2007.

13 décembre 2005

La C6R dans le Loir-et-Cher, c'est parti!

Aujourd'hui, conférence de presse de lancement de la Convention pour la 6ème République dans le Loir-et-Cher, demain présence à Radio Plus FM pour une interview en début de matinée.
Joie de voir ce projet collectif aboutir, autour de Jean-François Mortelette, nouveau Président, avocat de profession et élu tout récemment bâtonnier.
Le combat pour la 6e république va prendre corps dans notre département par le biais de cette association, née en 2001, après la publication du livre d'Arnaud Montebourg, la machine à trahir.

Cette association est un groupe de pression, une boîte à outils pluraliste, ouverte à toutes les sensibilités politiques et aux citoyens de tous horizons.
Un appel à la rupture constitue le mot d'ordre sur lequel nous nous engageons, autour de 5 grands chantiers:
- développer une démocratie de participation
- instaurer une véritable responsabilité politique
- aménager des pouvoirs équilibrés qui se contrôlent
- réhabiliter le rôle des représentants élus de la Nation
- établir une justice indépendante et égale pour tous
Je participe avec d'autres amis ou élus à cette nouvelle aventure en tant que vice-présidente. Cette création, dans le contexte post congrès du Mans, est pleine d'actualité et de sens. Dans un communiqué paru au lendemain du Congrès du PS, François Colcombet, président national de la C6R, déclarait:

"La C6R solidaire d’Arnaud Montebourg"
Lors du congrès du Mans, les différentes sensibilités du Parti socialite ont choisi de se rassembler autour d’un texte unique. Ce choix leur appartient.
Il n’en reste pas moins que le PS était, et reste, le seul parti de gauche à ne pas poser la question de la rupture avec les institutions de la 5e République.
En effet, les Verts depuis longtemps, le Parti radical de gauche plus récemment et le Parti communiste ces dernières semaines placent au coeur de leur agenda politique la nécessité d’instaurer une 6e République pour sortir la démocratie française de ses nombreux maux et tenter, enfin, de réconcilier les Français avec leurs institutions politiques.
Seul Arnaud Montebourg, fondateur de la C6R, a eu le courage d’exiger que les Socialites se rassemblent autour d’un texte prévoyant le passage à la 6e République parlementaire, laique et sociale dès leur retour au pouvoir. Cela, les autres leaders socialistes l’ont refusé. Ils en portent la responsabilité.
La C6R affirme plus que jamais sa solidarité avec Arnaud Montebourg et invite ses militants et sympathisants à poursuivre le combat en faveur de la 6e République.
François Colcombet, président de la C6R

Les conventionnels du Loir-et-Cher vont désormais se mettre au travail pour que la rénovation des institutions ne reste pas un argument de second plan, mais un objectif réel, porté dans le débat citoyen dans les prochains mois. Au travail maintenant!

12 décembre 2005

Prochaine session du Conseil Régional

La prochaine séance plénière du Conseil régional aura lieu les 15 et 16 décembre 2005 . Ces séances sont publiques.

- Adoption du SRDES (Schéma Régional de Développement Economique et Social)
Au terme d’une année au cours de laquelle a été mis en œuvre un vaste dispositif de consultation et de concertation (avec les Départements, les Agglomérations, les Chambres consulaires, le CESR, les organisations syndicales, les associations, les acteurs sociaux et économiques, les habitants…), le SRDES sera présenté. La loi du 13 août 2004 sur la décentralisation permet aux Régions d’élaborer un SRDES. Celui-ci permettra à la Région, dès 2006, d’attribuer les aides économiques aux entreprises à la place de l’Etat et de coordonner le développement économique en région. Il s’agit d’un document de référence qui guidera l’action de la Région et de ses partenaires dans ce domaine pour les 10 années qui viennent…

- Stratégie Régionale de Développement Touristique (SRDT).
Dans le prolongement du SRDES, la Région va lancer une Stratégie Régionale de Développement Touristique, comportant de nouveaux enjeux et de nombreux dispositifs pour optimiser, dans la concertation et en partenariat avec les acteurs publics et privés du tourisme régional, le développement touristique de la région Centre.

- Lancement de la « mesure-phare » : aides aux entreprises avec contreparties sociales et environnementales.
La Région va mettre en œuvre, au cours du premier semestre 2006, un nouveau dispositif consistant à accorder des aides aux entreprises avec des contreparties sociales et environnementales, fidèle aux engagements pris pendant la campagne électorale. Ce nouveau dispositif va permettre de prendre en compte la Charte régionale de Développement durable et les conditions nécessaires du développement durable pour attribuer des aides aux entreprises.

- Budget 2006 de la Région Centre
.
Il s’agit du 2ème budget de ce mandat. C’est un budget dont l'objectif est d’anticiper les effets des mesures gouvernementales (transferts financiers insuffisants dans le cadre des transferts de compétences, désengagement de l’Etat…), de promouvoir la réalisation des politiques régionales (amplification des politiques, mesures-phares, nouvelle politique culturelle, hausse des crédits pour la recherche…), et prenant en compte les réflexions issues du SRDES.

- PRDFP (Plan Régional de Développement de la Formation Professionnelle).
Il s'agit de l'élaboration du cadre d’évolution des formations initiales et continues à l’horizon 2010. La loi a confié aux Régions le soin d’animer et de gérer le PRDFP. La Région Centre s’est attelée très vite à cette nouvelle compétence. Aujourd’hui, le PRDFP constitue un véritable « outil » de décision, de concertation, de coordination et d’orientation des choix politiques de la Région et de ses partenaires dans ce domaine.

11 décembre 2005

Une ère nouvelle

Ce titre aurait pu être le nouveau nom de ce nouveau courant du PS, mais il était déjà pris. Mais, à lui seul, il résume bien tout ce qui se retrouve derrière l'initiative prise collectivement samedi à Paris autour de la création de "Rénover maintenant".

Une ère nouvelle dans notre aventure rénovatrice. Après 3 années passées au sein du NPS, c'est une page qui s'est tournée, avec tristesse encore, mais surtout avec la force et l'envie de nos assemblées militantes qui nous avaient quitté ces derniers mois: des militants qui votent pour le choix du nom, après un débat entre des pro de la communication, ceux souhaitant l'idée de République au coeur de cette nouvelle accroche en forme de slogan, ou bien certains souhaitant conjuguer autrement ce nom qui était proposé. Evidemment, à 200, ce débat aurait pu durer des heures (!), mais le fait qu'il ait eu lieu, nous a permis de nous y identifier et créer ainsi une nouvelle attache. Et sous les applaudissements.

Une ère nouvelle aussi pour le PS. Après une synthèse en demi-teinte, insuffisante tout en se voulant rassembleuse, alors que déjà les troupes des présidentiables se retrouvent en comité pour re-préparer la suite, ce congrès du Mans apparait comme une parenthèse qui finalement s'est refermée très vite. Il nous parait bien loin ce congrès maintenant. Pourtant, on ne ressent ni enthousiasme, ni redéploiement d'énergie, ni réactivité militante, hormis des cartes rendues, les témoignages dans toutes les fédérations affluent de ces hémorragies insoutenables. Alors, F.Hollande, notre 1er secrétaire, a un talent, s'il en est un, c'est sûrement de l'avoir compris. Après avoir rejeté ceux qui avaient dit non au référendum européen dans son propre camp, après avoir tenu des propos perçus comme des insultes parce qu'ils montraient tellement d'incompréhension, là, trève passagère ou durable, nul ne le sait, c'est une écoute et une reconnaissance de ce que nous créons. Arnaud Montebourg et le 1er secrétaire se sont rencontrés, le 2e a pris acte de la décision du 1er. Prendre acte, c'est reconnaitre que le mouvement existe. Reconnaitre, c'est respecter qu'il peut exister des "non" à la synthèse. Reconnaitre, c'est enfin permettre à ceux là de participer là où ils seront utiles, à savoir la réflexion sur le projet. Ce projet socialiste sera notre ligne pour les échéances de 2007, sa rédaction doit être rassembleuse, ouverte sur la société, mais portée aussi par tous ses militants: ceux du oui, comme ceux du non.
Autre décision: permettre aux représentants de siéger dans la commission de préparation des élections à venir, en terme de suivi des investitures, afin que chacun soit représenté aussi dans la diversité du PS.

Une ère nouvelle enfin, vis à vis de nos sympathisants qui nous observent avec autant de curiosité. Rénover maintenant, s'adressera à eux. Des ateliers de la rénovation nationaux à des expériences identiques localement, c'est à ce niveau que nous allons engager la réflexion, l'échange et l'ouverture vers le monde syndical, associatif, altermondialiste. Pour ces derniers, c'est notamment sur la question de la mondialisation que nos délégués ont refusé la synthèse, nous aurons à peser désormais sur la rédaction du projet, en s'appuyant sur toutes ces richesses extérieures au PS. Alors que Romano Prodi a reçu un accueil hautement chaleureux au Mans, c'est toute la dynamique qu'il a su mettre en place en Italie autour de la "fabricca" qui nous inspire: ateliers de réflexion ouverts, café-citoyens, forums, peu importe la forme, l'esssentiel étant que l'esprit citoyen s'investisse dans la démarche qui nous anime pour faire gagner la gauche en 2007. Rénover maintenant, c'est pour tous ceux là. Et dans cette perspective, nous apportons notre soutien à la démarche d'organiser des primaires à gauche pour désigner celui ou celle qui portera nos couleurs.

Quant au NPS, il s'éloigne peu à peu de nos propos. Il en a été peu question samedi. Désormais chacun doit pouvoir à son rythme choisi comprendre notre démarche nouvelle pour revenir peut-être vers nous. C'est aussi des militants ayant soutenu d'autres motions qui là nous rejoignent aussi. Le temps est notre meilleur allié.
Nos objectifs: Rassembler, maître mot de cette nouvelle ère, reconstruire le tissu avec nos sympathisants, agir en gardant notre cap de réflexion qui nous guide depuis 3 années, et rassurer, car cette ère nouvelle l'est au service du PS, pour continuer à l'infléchir, lentement mais sûrement.
En revanche, c'est le soutien de la C6R que nous avons entendu dans les mots de son président, celui de Forces Militantes, celui de Socialisme et Démocratie ou d'autres encore.

C'est aussi la présence de figures symboliques, gage de ce que représente ce nouveau courant: Françoise Séligmann, Yvette Roudy... De leurs parcours admirables, des convictions sans faille et des combats toujours d'actualité qu'elles ont menées, leurs présence à nos côtés nous a démontré, le fallait-il, qu'on avait pris le bon chemin, bien loin de... l'errance.

10 décembre 2005

Pour être utile: "Rénover, maintenant"

Aujourd'hui, 200 personnes rassemblées à Paris, venant de toute la France. Parmi eux à noter aussi des députés, Christian Paul (Nièvre) et Jean-Pierre Blazy (Val d'Oise), le sénateur Gérard Roujas (Haute-Garonne), ainsi que la députée européenne Marie-Line Reynaud, de même que l'ancien ministre Yvette Roudy. Les députés Michel Françaix (Oise), Jérôme Lambert (Charente) et Jean Launay (Lot) s'étaient fait réprésenter.

Une association a été crée, des statuts seront déposés avec pour lancement 3 noms, utiles à rappeler:
- en tant que présidente: Françoise Séligmann: actuelle présidente de l'association NPS; Ancienne résistante, journaliste, actuelle présidente d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, Françoise Seligmann a été la collaboratrice de Mendès France puis de Mitterrand pendant les années de campagne, avant la victoire de 1981.
- secrétaire général: Mickael Moglia: le renouvellement pour ce militant PS issu de la grosse fédération du Nord
- trésorier: Paul Goossens, actuel secrétaire général de l'association NPS.
Une nouvelle organisation sera mise en place et trouvera ses échos dans chaque département où des associations locales seront également crées.
Un texte a été adopté par l'assemblée. Il fixe l'état d'esprit de cette démarche, un courant utile pour le PS, pour agir et réfléchir sur le projet qui sera adopté par le PS au printemps, et enrichi des sympathisants qui pourront adhérer directement à l'association.

"Rénover, maintenant" veut rassembler celles et ceux qui sont soucieux d'apporter au Parti Socialiste des idées et une pratique nouvelles, afin de contribuer à la victoire du candidat de la gauche aux prochaines présidentielles et législatives.

Trois ans déjà
Dès le soir de la double et terrible défaite des élections Présidentielles et Législatives de 2002, nous, Socialistes, savions le travail auquel nous devions désormais nous atteler : il fallait changer. Crise sociale, crise politique, insuffisance de renouvellement de notre projet se conjuguaient pour expliquer l’ampleur de notre défaite. Notre incapacité à admettre l’ampleur de la crise sociale nous avait résignés dans nos ambitions de réforme, ce qui nous avait coupés de notre base sociale traditionnelle. L’acceptation du cadre paralysant des institutions de la Vème république où les pouvoirs de blocage interdisent toute transformation sociale et le refus de mettre fin à l’irresponsabilité des pouvoirs présidentiels et judiciaires ajoutaient à ce sentiment d’impuissance. Enfin, dans l’impossibilité de définir clairement notre position sur les principaux enjeux de société du moment (sécurité, capitalisme et travail, immigration, discriminations, rôle de l’Etat, etc…) nous ne pouvions répondre aux préoccupations des couches modestes et populaires, ni intéresser la jeunesse au débat politique. Pour beaucoup d’entre nous, la réponse à ces échecs passait par des changements profonds dans les lignes politiques qui structurent notre Parti : cette nouvelle donne, ce projet élevé de rénovation, devait être mis en œuvre immédiatement.
Trois ans plus tard, où en sommes nous ? Congrès de Dijon ; référendum interne ; congrès du Mans. Trois ans de débats internes pour réorienter en quoi ?
Le texte de la synthèse du Mans marque bien quelques inflexions, mais n’a pas opéré le changement d’axes espéré. Le réarmement de la politique devant les constats d’échec et de crise a échoué. Le Mans restera comme une nouvelle occasion manquée de rénover.

Occasion manquée

Ainsi, malgré l’angoisse de nos concitoyens face à la mondialisation, les aspirations à plus de contenu social et environnemental des règles du commerce international restent des vœux, pas des obligations. Si la gouvernance mondiale est bien évoquée, c’est sans que l’objectif de contrôle effectif de la mondialisation ne soit en pratique affirmé, pas plus que le rôle que pourrait jouer une régulation par de grands ensembles continentaux disposant le cas échéant d’outils d’actions appropriées (tarifs extérieurs communs).

Notre projet européen reste tout aussi indécis : peu d’avancées par rapport aux plates-formes que nos congrès votent depuis 10 ans, sur la gouvernance économique, révision des statuts de la Banque Centrale Européenne, augmentation des pouvoirs du parlement, retrait des directives libérales, perspective fédérale. Mais face au défi de la nouvelle situation née de la constitution d’un nouvel ensemble européen à 25, la question centrale, celle de la structuration politique de l’Europe d’aujourd’hui et de demain, n’est pas abordée, parce qu’elle n’a toujours pas été tranchée entre nous. Nous avons proposé un projet ambitieux, global, de réorganisation de la décision collective, à travers la « République européenne ». Le problème n’est pas que ce projet n’ait pas été retenu, le problème est que rien d’autre ne lui ait été substitué : il n’existe pas de synthèse socialiste sur la construction politique européenne au moment où les impasses budgétaires rendent plus nécessaires que jamais cette redéfinition.

Certes notre projet social pour la France a évolué. Les priorités au pouvoir d’achat, à la réforme de la fiscalité et à un encadrement renforcé du droit du travail sont plus marquées, tout comme les engagements nouveaux que sont l’exigence renforcée en matière du logement social ou du SMIC. Mais l’analyse des moyens politiques de mise en œuvre d’une nouvelle politique économique et sociale n’est même pas ébauchée : comment repenser les politiques d’innovation, de recherche et de développement industriel pour redynamiser la croissance économique ? Comment refonder la légitimité et la représentativité du fait syndical pour rendre possible une grande négociation nationale sans laquelle les réformes des systèmes de protection sociale (retraite, santé) du droit du travail et de la fiscalité seront vaines ? Comment réorganiser l’action publique et moderniser l’Etat quand la décentralisation non financée et l’enchevêtrement de niveaux de décisions multiples paralysent toute possibilité de changement véritable ?

Quant à la crise politique et démocratique elle est exemptée de toute rénovation véritable : plus que jamais présidentialistes, nous restons dans l’illusion de pouvoir appliquer de nouvelles politiques économiques et sociales audacieuses quand le système politique de la Vème République, en organisant l’éloignement des dirigeants et la coupure d’avec les citoyens, interdit de pouvoir compter sur l’appui populaire au moment où il y en aurait besoin pour réformer. Avec le refus d’envisager la VIème République, primo ministérielle, laïque et sociale, on se prive des moyens concrets de la réforme.

L’obligation de rénovation

Pour toutes ces raisons, nous ne nous reconnaissons pas dans la synthèse générale. Elle n’est pas à la hauteur de l’obligation de conduire la rénovation. Nous aurions aimé qu’elle soit beaucoup plus audacieuse, beaucoup plus authentique et pour tout dire, beaucoup plus durable. Mais nous ne croyons ni à sa force d’entraînement ni à sa pérennité.

Au regard des premières conditions de sa mise en œuvre au plan national comme dans les fédérations nous voyons bien qu’elle a d’abord pour objectif d’afficher une image d’unité vis-à-vis de l’extérieur tout en couvrant souvent des pratiques d’exclusions.

Nous voulons plus que tout la victoire de notre parti et de ses projets en 2007. Nous la croyons encore possible, malgré le retard pris sur la nécessité du renouvellement. Nous entendons consacrer désormais toute notre force militante à cette victoire, au bénéfice du candidat que notre parti se sera choisi, en imposant la Rénovation et en y associant tous ceux et celles qui sont convaincus que c’est le seul chemin possible.

C’est pourquoi nous décidons aujourd’hui de fonder le mouvement « Rénover, maintenant » et appelons tous ceux et celles qui le souhaiteront à nous rejoindre et à s’organiser avec nous pour cela.

Courant d’idées, de projets et de programmes renouvelés, notre mouvement participera naturellement à toutes les échéances internes de notre parti, y présentera des textes et des candidatures chaque fois que cela sera nécessaire.

Mais courant ouvert sur l’extérieur aussi, pour réduire la coupure qui grandit entre l’intérieur de notre parti et le reste de la société : à ce titre, nous appellerons les sympathisants du parti, les jeunes, les responsables associatifs et tous ceux et celles qui croient à la nécessité du renouvellement à gauche, à participer pleinement aux ateliers de la Rénovation que nous mettrons en place dans tous les départements et aux laboratoires de la Rénovation, séminaire ouvert trimestriel que nous organiserons au niveau national pour être le débouché du grand brassage et de travail collectif d’idées nouvelles auquel nous voulons contribuer.

Rénover ; maintenant ; sans attendre.

Pour pousser – malgré lui – notre parti à se renouveler. Et pour y associer dès aujourd’hui les énergies qui doivent en faire sa force demain. C’est la voie que nous avons choisie parce que nous aimons notre parti, parce que nous croyons en son avenir pour peu qu’il se renouvelle et parce que nous voulons plus que tout battre la droite en 2007.

08 décembre 2005

Un sondage pour mieux connaitre les élus régionaux

A l'occasion du congrès de l'Association des Régions de France, un sondage a été effectué auprès des élus régionaux. 650 d'entre eux ont répondu. Les résultats de ce sondage sont intéressants, il permet de mieux nous connaitre et de comprendre aussi comment nous vivons notre mandat, comment nous le remplissons au mieux.
Une première donnée très révélatrice, c'est le taux d'activité professionnelle des élus: 60% d'entre nous ont une activité professionnelle. Un avantage, celui de ne pas être coupé de la réalité; un inconvénient, un équilibre difficile à trouver pour assumer toutes les responsabilités ainsi qu'une vie familiale. Cet élément est d'autant plus lourd à comprendre sachant que le temps estimé consacré à l'exercice du mandat s'élève en moyenne à 30 heures par semaine...à rajouter à l'activité profesionnelle!
A l'inverse, 26% des élus régionaux ont abandonné leur activité professionnelle au début de leur mandat. L'indémnité qu'ils touchent en tant qu'élu devient leur seule ressource, mais elle n'ouvre à aucun droit à la retraite.
L'absence d'un véritable statut de l'élu revient comme demande essentielle pour plus de la moitié des élus. Les chiffres cités à l'instant l'illustrent très bien: quitter son activité professionnelle en début de mandat n'implique en rien la possibilité de retrouver un emploi à la fin du mandat, ni de retrouver l'emploi qui a été quitté (sauf pour une mise en disponibilité pour ceux qui sont issus de la fonction publique).
Un sondage à retrouver sur le site de l'ARF mais très instructif, pour la réflexion que nous menons sur la refonte de nos institutions, notamment avec mes amis de la C6R, convention pour la 6e république. Le statut de l'élu constitue une demande sociale, qui ne porte pas sur les aspects financiers du mandat, mais sur le souhait d'une protection sociale (retraite et assurance maladie aujourd'hui n'existent pas pour les élus) et de la possibilité de pouvoir assumer pleinement le mandat tout en l'insérant au sein du parcours professionnel. Il s'agit bien de pouvoir exercer pleinement un mandat, quel que soit son secteur d'activité professionnel d'origine (privé, public) sans pour autant remettre en cause la carrière.
Mettre en place un véritable statut de l'élu est aussi une réponse adaptée pour renouveler nos institutions, renouveler ceux qui exercent des mandats et permettre aussi que les élus soient représentatifs au mieux de la société française.

05 décembre 2005

Congrès de l'Association des Régions de France

A partir de demain soir, Bordeaux verra arriver bon nombre de conseillers régionaux sur ses terres pour les travaux du 1er congrès de l'ARF qui débuteront mercredi matin.

Au programme, le mercredi 7 décembre, à 9h45, une séance plénière d’accueil présidée par Alain Rousset, Ségolène Royal, présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, porte-parole de l’ARF, et par Jean Lacouture, écrivain, « grand témoin » aquitain.

Viendront ensuite les présentations, par Pierre Giacometti, directeur général de l’Institut Ipsos France, de l’étude sur les élus régionaux, conduite par l’ARF, intitulée « Les élus régionaux, miroir de la société française ? » et le « bilan de l’impact de la décentralisation » par Dominique Pageaud (cabinet Ernst & Young.)

Ensuite, différents ateliers thématiques se dérouleront tout au long de l’après-midi :
- Atelier 1 « Autonomie financière et évolution du pouvoir : quelle autonomie réelle pour les régions ? », animé par Guy Gilbert, professeur agrégé à l’université Paris X Nanterre et Romain Pasquier, politologue, chargé de recherche CNRS à l’IEP de Rennes.
- Atelier 2 « La démocratie politique régionale : la région, une nouvelle scène politique ? », animé par Pierre Sadran, professeur à l’institut d’études politiques de Bordeaux.
- Atelier 3 « Les Régions, actrices de l’égalité des chances ? », animé par Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à l’université Victor Ségalen de Bordeaux.
- Atelier 4 « Développement durable, quelles actions concrètes des Régions ? », animé par Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement.
- Atelier 5 « Les régions au cœur des services publics et de l’aménagement du territoire », animé par Jacques PALARD, directeur de recherche CNRS, IEP Bordeaul

Mon choix n'est pas encore arrêté sur l'atelier, hésitations entre le 1 et le 2. Le 3, est quant à lui, complètement d'actualité avec la crise récente des banlieues et tout le débat qui persiste autour de l'éducation et l'égalité des chances.
Compte-rendu sur ce blog dès mon retour mercredi soir, jeudi, responsabilité professionnelle oblige, je serai de retour dans mon CFA.

En tous cas, il semble que ce congrès, le 1er du genre, soit boycotté par les élus de l'UDF. Evidemment, la grande majorité des conseils régionaux étant de gauche, il semble qu'ils n'aient pas voulu se déplacer. On commence à s'habituer à retrouver l'UDF dans cette posture contestataire et d'autonomie à tous les égards... mais initiative bien dommageable pour ces journées consacrées à la réflexion sur notre rôle d'élus et les missions des conseils régionaux.

03 décembre 2005

Des mots qui dérapent

Karsher, racaille, youyou et autres termes habilement choisis en forme de dérapages contrôlés et calculés, voici le pitre spectacle que nous offre certains dirigeants nationaux. Une dose d'appel à la haine, une dose d'exclusion, une dose d'intolérance, une recette de déjà vu s'applique désormais aux plus hautes fonctions de l'Etat, du gouvernement à la représentation nationale, mercredi dernier dans les mots d'un député qui ne mérite pas qu'on s'attarde sur son nom, -ce genre de publicité n'est pas à lui offrir pour le faire retourner dans le juste anonymat en 2007.D'autres députés, fort heureusement, sur les bancs de l'Assemblée ont réagi avec virulence à cet appel à la haine.
Montrer du doigt dans un amalgame de mauvais goût ses concitoyens est indigne d'un élu, qui une fois investi du suffrage populaire, est censé représenter tout le peuple, quelles que soient ses origines sociales, culturelles ou ethniques.

Au même moment, même hasard, il s'agit de contrôler les mariages dits "blancs", allant jusqu'à jeter le doute automatique dès que deux personnes veulent s'unir sous pretexte qu'elles soient d'une origine non "conforme".
Société à la dérive, propos surfant sur un extrêmisme dangereux, qui font des jeunes, des casseurs, des étrangers, des coupables, des chômeurs, des incapables, des malades, des spolieurs du système de sécurité sociale.

Quelle est cette société qui ne sait plus s'unir, se rassembler, protéger les siens, notamment les plus faibles et qui à l'inverse protège en plus haut lieu un Président de la République qui redevenu simple citoyen prendra rendez-vous avec la justice, si celle-ci peut aller jusqu'au bout de ses enquêtes? Quel est ce régime qui maintient un homme à la fonction suprême, disposant de pouvoirs considérables, nommant aux plus hautes fonctions, même si désavoué par le peuple depuis plusieurs scrutins sans en tirer aucune conséquence (les institutions ne l'obligeant pas à en prendre) et qui n'interfère pas dans ces mots pour rappeler le sens commun du respect de l'autre?

Un régime malade, des institutions qui dérapent. A changer. Il y a urgence.

Article en ligne également sur le site
La politique autrement

02 décembre 2005

Au nom du Film

Journée placée sous le signe du film à Vendôme: d'abord j'assisterai à la présentation de la future édition du Festival Prokino, que le conseil régional soutient financièrement dans son organisation. Vendôme est riche de son amitié avec l'Allemagne, son jumelage avec Gevelsberg est exemplaire et forge des liens sur plusieurs générations entre ses habitants.

Prokino s'inscrit à mon sens dans cette amitié et cette découverte de la culture de l'autre. Festival annuel du film allemand, il remplit chaque année les salles du cinéma Ronsard de centaines de scolaires mais aussi de vendômois curieux de la culture allemande et de son cinéma si méconnu.

Deuxième temps de cette soirée, le lancement de la 14e édition du Festival du Film de Vendôme. Ce festival comporte des compétitions nationales et européennes de courts et de moyens métrages avec une quarantaine de films sélectionnés, soutenus par des collectivités territoriales, un panorama de 1ers et 2èmes longs métrages français et européens dont 8 films présentés en avant-première, des documentaires de création, des films d’animation...


Voir le site pour connaître le programme du festival.

30 novembre 2005

Quid du canal historique du NPS

Le congrès du PS terminé, c'est désormais au sein du NPS que le débat fait rage. Ce courant né en 2002 des cendres de notre défaite aux présidentielles en vue du congrès de Dijon a grandi vite. De ses débuts hésitants mais fougueux, le NPS a grandi autour de ceux qui depuis la nuit terne du Mans sont déchirés. Belle aventure le Nouveau Parti Socialiste: je me souviens de ces assemblées militantes toujours plus nombreuses, de ces prises de paroles données à la salle librement et sans modération, de ces rendez-vous de Fouras toujours plus mobilisateurs, mais peu importe, il était possible d'accueuillir toujours plus, le sourire aux lèvres, les militants de Charentes-Maritimes ne comptaient pas leurs heures pour que ce séjour se passe dans de bonnes conditions. Je me souviens aussi de ce qui nous identifiait: 6e République, République Européenne, conquête de nouveaux outils pour faire face à la mondialisation... Un mouvement jeune mais empli d'expériences diverses, élus ou non, venus de toute la France, des actifs, des retraités, des déçus du PS revenus car c'était nous, ce foison d'idées, cet électron libre qui secouait la vieille machine socialiste qui en avait bien besoin, malgré ses réticences.

Aujourd'hui, alors que nous avons constaté qu'au Mans ce courant a signé son acte de décés, puisqu'il s'est divisé, éloigné de son fondement démocratique, et a rompu -je dirais certains- en son nom propre des engagements précis et fermes qui étaient ceux justement pourquoi il s'était crée, nous avons lancé à un appel à la rénovation, parce que le débat pour la rénovation est plus que jamais important. De ceux qui se réclament avec tant d'émotion, tels la main sur le coeur, qu'ils sont l'incarnation du canal historique du NPS, on a plutôt l'impression qu'ils en incarnent les pratiques historiques mais tellement condamnables au sein des partis politiques. En cela, cette historicité, s'ils la revendiquent, ils peuvent la garder. Laissons l'ancienneté à sa juste place.

Mais il est évidemment facile de se revendiquer une paternité quand on connait l'attachement que les militants ont eu avec cette appellation, des heures passées à revendiquer son appartenance, des jours entiers à se mobiliser dans nos fédérations pour faire avancer son contenu. Faire son terreau sur le plan des sentiments, de la peur, faire appel au réflexe légitimiste si présent dans les esprits (car il est bien rassurant) est chose courante dans notre parti... mais n'est ce pas cela que nous dénonçions collectivement de ces mêmes appels incantatoires de François Hollande sur la nécessité du rassemblement derrière la direction sortante, ne pas faire de vague surtout, dormez, dormez bonnes gens, continuez à nous faire confiance lorsque nous engagerons votre mandat et surtout ne bougez pas, ne partez pas, on s'occupe de vous...?

Alors quid du canal historique? Depuis Le Mans, à en lire les nombreux sites d'échanges sur le web sur cette sainte thèse, à avoir vu la pile innombrable de messages imprimés destinés à soutenir ceux qui ont dit non autour d'Arnaud Montebourg, ceux qui continuent aujourd'hui comme hier sur la ligne identitaire qui nous a fait nous rencontrer depuis Dijon, le canal historique lui est bien là. Secoué à l'occasion du Congrès, choqué au lendemain de la synthèse, lui, n'est pas mort; il relève la tête partout, dans chaque département.

Il prend une autre forme, celle d'un pôle rénovateur qui sera utile au PS, mais débarrassé d'une image détruite et ternie qui colle désormais à l'appelation d'origine désormais "non" contrôlée du NPS.

Alors, chacun à son rythme, a comme un travail de deuil à faire de cette belle aventure du NPS: faire le deuil c'est se souvenir des belles choses, se nourrir de ce qui nous a marqué et avancer avec à l'esprit que ce qui nous anime reste bien ancré en nous pour mieux affronter l'avenir.

29 novembre 2005

Aujourd'hui, rencontre avec les proviseurs des lycées du Loir-et-Cher

Comme chaque année et après chaque rentrée, le conseil régional, ses élus, ses services (la direction des lycées) rencontre les proviseurs des lycées de chacun des 6 départements de notre région.
Aujourd'hui, c'est au tour du Loir-et-Cher: point sur la rentrée scolaire, les projets de la Région en matière d’éducation et de formation, les réalisations à venir, les politiques à mettre en œuvre, les problématiques observées…
Comme l'an passé, c'est encore à Vendôme que cette réunion se fera, au lycée Ronsard cette fois-ci.
Le Conseil régional, par les Lois de décentralisation, a la compétence en matière de lycées : construction, rénovation, extension, maintenance, équipement, mise aux normes. Mais au-delà de ces missions, La Région Centre va plus loin avec sa volonté de mettre en oeuvre des mesures pour favoriser l'égalité des jeunes dans le cadre de leurs études avec par exemple la gratuité des livres scolaires, l’aide régionale au premier équipement pour les sections professionnelles ou bien plus récemment la gratuité du séjour européen, mesure lancée à la rentrée 2005 dans certains établissements en guise de test. C'est aussi des mesures pour la diffusion des pratiques culturelles, le soutien financier à des actions de citoyenneté (exemple: aide financière dans le cadre de voyages dans des lieux de mémoire en souvenir de la déportation, de la 2nde guerre mondiale...) ou bien de sensiblisation aux comportements à risque (alcool, sécurité routière, sida...).
Ecoute, dialogue, proximité, partenariat guident ces rencontres pour favoriser le lien entre les élus, les personnels administratifs et les acteurs du monde éducatif local.

28 novembre 2005

Les dernières décisions du Conseil Régional

Le 18 novembre dernier, la commission permanente du conseil régional s'est réunie autour des vice-présidents de la Région et des membres des différents groupes politiques, en présence également des présidents des commissions.

Des dossiers habituels, nombreux dont je retiens les aides pour le développement économique et l'agriculture locale (modernisation des bâtiments d'élevage, aménagement des lieux de stockage du lait), essentielles pour la vitalité de notre territoire: maintien ou création d'emplois, reprises de nos petites et moyennes entreprises. Ainsi, les aides concernent par exemple près de Montoire, à Artins, la reprise du garage et de la boulangerie, ou bien d'une menuiserie à Savigny, une exploitation bovine à Choue, une autre ovine à Romilly du Perche (célèbre pour sa production du "Trèfle" dont la dégustation s'impose si vous ne connaissez pas...).

L'aide à l'emploi dans le secteur associatif (mesure Cap'Asso) a vu l'aboutissement d'un projet qui me satisfait, ayant été saisie de longue date par cette association bien avant qu'on ne vote cette nouvelle mesure, il s'agit de l'USV Handball, pour 1 emploi d'animateur.

D'autres dossiers, moins fréquents mais indispensables. Alors que nous constatons avec gravité l'augmentation du nombre de victimes du SIDA et de séropositifs, les comportements à risque continuent. Dans ce contexte, la Région finance une opération de sensiblisation et d'information tous les ans depuis 2001 dans les lycées: cette année, exposition itinérante, distributions de préservatifs, accompagnement d'initiatives de lycéens... Et l'engagement du conseil régional contre les exclusions dans un contexte économique et social fragilisant chaque jour un peu plus les plus démunis. A leurs côtés, la Région aide le secteur associatif sur des projets visant à développer la citoyenneté et l'accès à la vie sociale: lutte contre l'illétrisme, accès des personnes les plus démunies aux savoirs de base, insertion par le travail, accès à une activité sociale, sportive et culturelle. Ce dispositif concerne par exemple dans le Loir-et-Cher la Fédération des Oeuvres Laïques pour son action culturelle en milieu pénitentiaire et en milieu hospitalier auprès des enfants.

Prochaine commission permanente le 9 décembre.

26 novembre 2005

Les chiffres du jour

26 novembre, 1er conseil national du PS, suite au congrès du Mans. Des membres aux invités de toute la France, rendez-vous à la Défense, sous la Grande Arche, en début d'enneigement. Ambiance glaciale à l'extérieur, bon, avouons-le aussi à l'interieur.

9h30: début annoncé sur la convocation, retrouvailles avec ma collègue Françoise Mesnard, nous prenons le chemin en suivant les "autres" qui prennent la même direction, long dédale de couloirs tout aussi lugubres et arrivons dans une salle où régnent échanges et conciliabules... Etrange ambiance. Autres retrouvailles avec mes camarades régionaux, ravis de me voir débarquée dans l'assemblée générale... de la motion 1 (!), dans l'attente de l'arrivée dudit 1er signataire... Joie éphémère pour mes camarades, je fais demi-tour, re-longs dédales, re-couloirs tout aussi lugubres. Croisement avec F.Hollande, emmitouflé de Jack Lang et DSK, journalistes et vigiles. Bon. Là, on se dit que ce n'est pas prêts de commencer! Enfin, salle plénière, quelques personnes à l'intérieur, nous prenons place, et réservons pour les autres. 1er rang, non obstantatoire. Le service d'ordre s'en émeut de voir toutes ces places réservées, essaye de nous faire ressortir toutes, les quelques camarades motion 5 et 2 que nous étions. Nous refusons de sortir, trop bien installées. Tant pis, nous voici enfermées dans la salle, à constater que les femmes y sont nombreuses. Vision éphémère... Et faut bien se rassurer! Nos téléphones sonnent pendant que les autres sont bloqués aux portes.

10h00, peut-être plus: enfin, début du discours de F.Hollande. Mais là, 2e interruption de séance. Cette fois-ci, c'est une assemblée générale de la motion 2. Mais la synthèse n'a t'elle pas mis tout le monde dans la même motion?? Visiblement pas encore, en tous cas, l'accord sur les listes tarde à venir. Hollande comble le temps. Vient nous voir, parle avec beaucoup de monde. Beaucoup aussi viennent voir Arnaud Montebourg, plein de témoignages encourageants, d'autres attristés, inquiets. Normal.

11h00: la liste des nouveaux responsables du PS. Hollande réexplique ses efforts d'ouverture, insiste sur la nécessité de mettre le PS en ordre de marche pour 2007. Pour cela, F.Rebsamen est reconduit dans ses fonctions. Ouverture sur l'international aussi, sujet développé avec beaucoup d'insistance. Le projet, placé sous sa présidence, coordonné par H.Emmanuelli, grand gagnant de feu NPS pour cette fonction importante. Le projet, c'est désormais un concordat élargit qui respecte les tendances, enfin toutes celles qui ont dit le oui à la synthèse. Fabius, Bartolone, Melenchon, Hamon, Peillon, Emmanuelli, DSK, Royal, Delanoe, Aubry, Lang, Guigou. Le parterre des présidentiables potentiels, tous réunis.

50: Hollande insiste aussi sur la place des femmes dans les élections à venir. 50% de circonscriptions pour des candidates femmes, nous applaudissons. Lecture du bureau national, nous contestons: 37% de femmes, peut etre moins, c'est Yvette Roudy, en première ligne qui interrompt le 1er secrétaire, elle a raison Yvette Roudy de le dire. C'est même moins que pour l'équipe précédente issue du congrès de Dijon. Décalage désolant avec les "50" précédents pour les élections... Bien loin aussi des engagements pris sur nos textes NPS, "pour un nouveau féminisme".
Gageons que notre nouvelle secrétaire à la rénovation, Barbara Romagnan arrivera à rénover le parti socialiste lui-même sur la féminisation de ses équipes, ce sera un bon début!

0: contre au vote. Peu de changements dans les équipes, arrivée des amis de L.Fabius à la communication, l'éducation, entreprises, femmes; les amis de DSK moins nombreux qu'avant.

1: seul membre du bureau national ayant exprimé ses réserves sur la synthèse, Arnaud Montebourg, résultat d'un nettoyage organisé de la liste déposée par ceux qui se réclament toujours du NPS, où régnait avant l'esprit de rénovation et de démocratie.

1: première étape d'un autre chose dans ce que nous appelons la rénovation. Ce n'est pas le départ du NPS, c'est le NPS qui s'est éloigné de ses fondements. Tristesse, gâchis.
Rendez-vous pris pour renaitre de toutes ces maudites manipulations dans 15 jours.
Parce qu'il le faut!

J moins 15. Et J moins 18 mois avant les échéances de 2007, pour être utiles pour assurer la victoire.

25 novembre 2005

5e Rencontres de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale

Samedi, la Région organise les 5èmes Rencontres régionales, à Tours, dans le cadre de la politique de coopération décentralisée et de solidarité internationale que nous menons.





Cette journée , a pour but de débattre et d’échanger autour de 5 ateliers :
- « Le commerce équitable »,
- « Le tourisme à objet éthique et solidaire »,
- « L’éducation au développement et l’éducation à l’environnement »
- « La gestion environnementale dans le développement local ».

De nombreux acteurs oeuvrant dans ce domaine en région Centre, notamment les associations CENTRAIDER, GRAINE Centre, Connaître et Protéger la Nature, la coopérative éthique Centre…, et des personnalités de divers horizons participeront aux débats, parmi lesquelles Michel GRIFFON du Fonds français pour l’environnement mondial et conseiller au CIRAD, Robert LION, président de l’ONG ‘Agrisud’, Charles JOSSELIN, ancien ministre et président de Cité-Unies France…
Pour plus d'info, RDV sur le site Région centre

L'autre "vrai" suspens

Ce soir, je serai à Paris pour préparer le 1er conseil national du PS. Réunion d'importance qui suit le congrès du Mans: analyser le contexte résultant de la synthèse, votes dans les fédérations avec les élections des responsables hier et avenir du NPS.

Les votes dans les fédérations apportent probablement ici ou là leur dose de suspens, il s'agit de constater lesquelles "basculent" dans un camp ou l'autre (malgré la synthèse?!? compliqué à suivre n'est ce pas?...). On parle du Nord, de la Charentes... Gageons que les résultats ne connaitront pas le meme imbroglio que lors du vote pour les motions, où des urnes baladeuses au vote des ressucités en passant par les pressions en tout genre sur le vote, nous avons offert un spectacle bien complexe et navrant à nos concitoyens. Là, avec un candidat au poste de premier secrétaire, cela devrait aller quand même plus vite pour le décompte!

Au niveau national, on a beau chercher dans les gros titres de la presse ce matin, rien sur la réelection de F.Hollande. Localement, une seule candidature à la fédération, apres le retrait de M. Gricourt. Sans surprise, c'est K.Gloanec qui est élue pour animer collectivement le PS Loir-et-Chérien. Dans ma section, le vote était faible hier côté participation, évidemment aucun enjeu. Les militants du vendômois m'ont accordé de nouveau leur entière confiance pour assurer la fonction de secrétaire de section.
Une bonne surprise est venue du Haut-Vendômois, section du nord du département, où Olivier Blot a été élu. Une très bonne nouvelle pour cette section et lui si motivé dans son engagement militant. Une bonne dynamique en perspective sur cette section rurale.

Quant au NPS, évidemment, là, on ne peut guère parler de dynamique. Source d'un autre suspens quant à son devenir, de ceux qui disent que ce courant est mort à ceux qui clament haut et fort qu'il est juste pas très en forme. Un seul constat, la crise est profonde, véritable et sérieuse.
D'ailleurs, il semblerait que ces divisions posent problème à ceux qui hier se sont vendus au prix fort de la synthèse quitte à briser l'unité de ce qui a été bâti 3 années durant dans un enthousiasme militant fort et qui aujourd'hui peinent à convaincre F.Hollande qu'ils représentent à eux seuls les 25% du parti, vu la révolte criante des signataires de la motion 5 de toutes origines. Négociations difficiles dès lors!

Résultat, samedi pour la publication des membres du bureau national du PS et du nouveau secrétariat national autour de F.Hollande.

24 novembre 2005

Les marches du ciel

Ca se passe à Vendôme, vendredi soir, à l'auditorium du lycée agricole à 20h30. Les marches du ciel, c'est le nom d'un film réalisé par Jean-Claude Raoul, aussi habile dans la maniabilité des mots que dans la captation des images, un artiste complet.
Auteur du célèbre et magnifique "Au fil du Loir" qu'il m'avait dédicacé avec sa plus jolie plume lors des dernières élections législatives, il revient avec des images de Chine, autre lieu d'inspiration pour cet artiste venu de Mer. Il y a passé 10 mois, installé dans un village de 231 habitants, perdu en haut de la montagne armé d'une caméra et d'un baluchon.

A mon grand regret et avec les excuses qu'il n'accepte toujours pas de moi(!) -parce que je serai à Paris, retenue par une réunion bien futile à ses yeux, puisqu'il s'agit de préparer le 1er conseil national du PS avec en ligne de mire l'avenir du NPS bien malmené en ce moment...- , je vous invite à assister à cette projection.
Mais avis aux loir-et-chériens: si ses images sont aussi superbes que celles du Loir, nul doute que cette soirée vous permettra de faire un magnifique voyage vers les marches du Ciel...

Un vote sans suspens

Etre appelé à voter quand il n'y a qu'un candidat en lice n'est pas très mobilisateur. La présence de candidatures multiples permet le débat, la confrontation, mais là au PS, depuis la "synthèse" tout est revenu dans l'ordre, plus besoin de débat, la ligne étant tracée!
Les socialistes auront au moins gagné leur congrès: s'afficher unis, motivés et combattifs. Tout un programme.
Derrière cette synthèse et en respect pour elle qui a recueillie la majorité des suffrages, un seul candidat se présente à la tête du PS aujourd'hui. Je crains la démobilisation devant les urnes, face à ce froid qui nous terrasse et cette synthèse qui en refroidit plus d'un (ma boîte mail quant à elle est en surchauffe)!
Un vote entre 18h et 22h, ceux de ma section mobilisés pour tenir le bureau de vote, pour une soirée en perspective, non pas axée sur les qualités du premier secrétaire sortant..., mais plutôt sur les conséquences de ce congrès.
Finalement, et si dans la mission de F.Hollande, hormis être le chef du PS reconduit pour 3 ans, il y avait surtout sa capacité à garder unie la synthèse dans la durée et avec tous les prétendants aux postes de la future direction nationale du PS-et là, on peut imaginer des candidatures nombreuses pour au final peu d'élus- et ceux à la présidentielle?
Sacrée mission, et du travail en perspective...

Congrès du Mans: Une réponse en forme de riposte

Apres quelques jours de silence, nous avons reçu aujourd'hui un courrier signé par ceux "qui ont dit non", vous aurez compris de qui je veux parler: Arnaud Montebourg, Christian Paul, Thierry Mandon et Karine Berger. Cela s'est passé la nuit de la commission de résolution qui a abouti à la synthèse.

Lettre aux militants NPS

Nous avons préféré laisser passer de longues heures de calme avant de nous adresser à chacune et à chacun d’entre vous au sujet des évènements du Congrès du Mans.

Nous avons pris, en notre qualité de membres NPS de la Commission des Résolutions pour la motion 5, tous les quatre, la grave décision, à 3h30 du matin, dans la nuit du 19 au 20 novembre, au moment où celle-ci passait au vote, de ne pas approuver le texte de la motion de synthèse pourtant votée par la très grande majorité du Parti.
Nous avons déclaré que nous ne souhaitions pas empêcher par un vote négatif le rassemblement de tous les socialistes qui le souhaitaient, par loyauté à l’égard de notre Parti comme à l’égard de notre courant NPS, que nous avions fondé avec vous tous, mais qui venait quelques minutes plus tôt, en son sein et contre notre avis, de choisir la synthèse.C’est en conscience que nous nous sommes, tous les quatre, abstenus, rejoints par Marc Dolez, député du Nord, issu des rangs d’Henri Emmanuelli.Pendant la suspension de séance qui précéda le passage au vote, chacun des 24 dirigeants du NPS échangèrent leur opinion (Résultat du vote à l’intérieur de la délégation des 24 membres NPS à la Commission des Résolutions : 14 pour, 6 abstentions, 5 contre) :

Christian Paul déclara que « le mandat qui nous a été confié par nos militants n’est pas rempli ». Arnaud Montebourg indiqua pour sa part : « il s’agit d’une synthèse à vil prix, ça ne passe pas pour moi ». Henri Emmanuelli répondit : « c’est vrai que c’est une synthèse à vil prix, mais on ne peut pas faire autrement dans l’intérêt du Parti ».

Nous avons mesuré durant cette nuit des Résolutions à quel point cette synthèse à marche forcée ne pouvait que faire disparaître l’âme, l’esprit et la force du projet porté par le NPS depuis 3 ans.
Nous mesurions au fur et à mesure de la journée de samedi, l’écart considérable entre ce que nous disaient vouloir les militants ou les délégués, et la mécanique politique de la synthèse calculée et défendue par certains dirigeants NPS comme devant être la solution aux problèmes actuels du Parti et de la gauche.Notre choix fut celui de nos convictions de toujours et du mandat qui nous a été confié que nous avons préféré continuer à défendre.

Ces convictions sont celles pour lesquelles nous avons tant travaillé et bataillé tous ensemble, plutôt que l’unité artificielle du Parti constituée au détriment des valeurs, des projets et des idées que nous portons.

Les trois sujets principaux sur lesquels nous avons butté pendant la nuit des résolutions parlent d’euxmêmes de l’incapacité du Parti à remettre en question une certaine forme de conformisme que le NPS avait précisément pour objectif d’aider à faire reculer dans l’esprit général du Parti. Ils sont les éléments de l’identité du NPS : mondialisation, Europe, question démocratique.

1 – Mondialisation
D’abord l’affaire fondamentale du Tarif Extérieur Commun aux Européens. C’était une révolution intellectuelle et politique que le NPS proposait, depuis le congrès de Dijon, à notre Parti d’accomplir, celui-ci s’y étant obstinément refusé jusqu’à présent.Venue des mouvements alter-mondialistes comme de la gauche américaine, l’analyse des dégâts de la mondialisation dérégulée a conduit de nombreux penseurs politiques à remettre en question le commerce mondial libre et sans entrave. Il s’agissait d’imposer la reconnaissance de la concurrence déloyale et la nécessité de la combattre dès lors qu’elle portait atteinte aux droits sociaux des salariés et des citoyens et aux intérêts environnementaux de la planète.Nous avons porté cette question à un très haut niveau de visibilité dans le débat public du Parti et du pays. Il faut rendre hommage à Henri Emmanuelli d’avoir contribué à cette bataille d’idée dans le Parti. On ne dénombre plus les interventions convergentes de NPS et de NM aux différents Conseils nationaux. Sa tournée des délocalisations pendant la campagne du non a installé cette idée dans le pays un peu plus solidement.Sur ce sujet, le texte de la motion NPS était absolument convaincant et brillant, rédigé par l’un de nos universitaires, Etienne Morin et à peine retouché à l’arrivée des amis d’Henri Emmanuelli à l’automne.Notre amendement, extrait de notre motion, a été refusé. L’âpre discussion menée pendant la nuit par Henri Emmanuelli et soutenue par Arnaud Montebourg a montré à quel point les résistances intellectuelles et politiques étaient invincibles. Le discours inamovible sur la mondialisation heureuse et profitable nous a été une nouvelle fois servi…Karine Berger fut envoyée comme négociatrice sur ce sujet avec la majorité représentée par Harlem Désir. Voici sa narration des faits extraite de son blog (http://sortirdelimpasse.hautetfort.com/) « Le Mans : la nuit des résolutions » :« J’ai été envoyée en tant que négociatrice sur le tarif extérieur commun : après 20 minutes de discussion très tendue avec Harlem Désir, le texte proposé disait seulement que les droits de douane existaient depuis toujours et qu’il n’étaient pas employés suffisamment. Le demande de NPS de mentionner la concurrence déloyale par la mise à mal des critères sociaux dans autres les pays était refusée : à ce stade la version de notre amendement était mise de côté, ce qui ne convenait pas à Henri Emmanuelli. Je pense que c’est pourtant dans cette version que l’amendement a finalement été accepté. L’expression officielle du rapport est d’ailleurs : «les instruments qui existent ne donnent pas satisfaction notamment parce qu’ils ne sont pas suffisamment utilisés. Les socialistes s’engagent à explorer la mise en oeuvre d’outils susceptibles de mieux protéger l’industrie européenne et son avenir. ». La question des délocalisations, et surtout de la concurrence par le biais du dumping social est bel et bien écartée. »L’abandon du sujet est total, et la promesse de « l’engagement d’explorer la mise en oeuvre d’outils susceptible de » nous a ridiculisé en place publique.

2 – L’Europe
C’est un sujet sensible sur lequel le NPS a apporté une contribution décisive dans le débat public. Critique des conditions de l’élargissement en mai 2004, critique du Traité Constitutionnel Européen, travail sur le projet de République européenne.Sur ces sujets européens en débat pendant la nuit des résolutions, nous avons progressé sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance. Mais s’agissant de l’indépendance de la Banque Centrale, il nous a été refusé que nous inscrivions les combats du parti au sein du PSE dans la perspective de la fin de l’indépendance. Nous avons dû nous contenter de la mention qu’elle rende des comptes au Parlement Européen sans aucune précision.Le Traité social a été consenti mais les critères de convergence sociale, instrument de la lutte contre le dumping social explicitement mentionné dans notre amendement ont été écartés.Enfin, la République Européenne, c'est-à-dire la construction politique de la future Europe fédérale, a disparu pendant les discussions. C’était un élément important de notre identité politique qui n’avait aucune raison de disparaître du débat pour se transformer en un bien ambigu « attachement à la perspective d’une Europe fédérale », ce qui ne perturbe guère –chacun en conviendra- les bonnes convenances politiques sur ce sujet dans le Parti.Pourtant, le combat que notre Parti doit engager dans le PSE est d’une dimension aussi urgente que considérable. Les Etats-Nations se sont désarmés à l’excès, et l’absence d’outils politique sur le plan supra-national et européen pour répondre aux échecs de la zone Euro comme à la crise sociale, met en péril jusqu’aux partis socio-démocrates des pays membres.Avoir accepté de remettre à plus tard l’ouverture de ce chantier ambitieux est une erreur collective pour le Parti et le NPS n’a pas joué le rôle que ses militants lui ont donné.

3 – La question démocratique
L’avancée vers la 6e République est depuis le congrès de Dijon l’un des combats que nous menons contre la frilosité et l’immobilisme de notre Parti. Déjà, à Dijon, la Commission des Résolutions s’était séparée sur ce point constatant l’impossibilité de la synthèse.Ce congrès était pour notre projet de revitalisation démocratique du pays, la dernière chance avant l’élection présidentielle de 2007, sur fond de montée dangereuse de populisme, les socialistes devaient affirmer dans leur programme le désir et le choix ambitieux de régler le problème du discrédit du système politique et de sa décomposition morale qui servent les intérêts de l’extrême droite et de la droite dure incarnée par Sarkozy.S’interdire, comme ce fut le cas pendant la nuit des résolutions, d’afficher l’ambition et la volonté de construire tout autre chose que le système existant, c’est s’interdire implicitement de combattre le bonapartisme ambiant, devenu autoritaire et martial du patron de l’UMP, et c’est accepter d’être sur ce terrain en infériorité politique alors que nous aurions, en obligeant nos camarades de la majorité à évoluer, pu proposer une alternative au pays d’ampleur formidable.La stupide persécution dont fut l’objet notre projet de 6e République dans ce congrès a eu lieu à un moment où ce sujet progresse dans le pays. Allons-nous laisser à l’UDF de Bayrou ce sujet ? Allonsnous l’abandonner au PCF, et à l’extrême gauche qui vient de décider de s’en emparer ?Cette liquidation du sujet vient de nous faire perdre 7 années, puisqu’il faudra attendre un quinquennat de plus pour espérer réaliser ce rêve de changement de la politique.Elle fut d’autant plus douloureuse pour nous qu’elle fut instrumentalisée par l’un des dirigeants du NPS qui à la tribune du congrès écrasa, en notre nom à tous, sous les applaudissements de certains délégués de la majorité, d’un coup de talon notre si beau projet.


Ainsi la synthèse fut faite à vil prix. Nous n’avons pas voulu ajouter à une défaite de nos convictions le déshonneur d’y avoir consenti.Pendant cette nuit des résolutions, nous avons mesuré de nos yeux que cette synthèse à marche forcée ne pouvait que conduire à faire rentrer dans le moule trop conformiste du Parti le projet de la rénovation que nous avons pris tant de peine à bâtir depuis 3 ans. L’échec à faire ingérer par le logiciel du Parti Socialiste, nos propositions de réarmement de la politique sur le plan mondial, européen et national renvoie à l’échec de l’entreprise rénovatrice elle-même. La mission que nous nous étions assignés n’était-elle pas de reconstruire les outils politiques nécessaires à la réussite d’une gauche au pouvoir ?

Le travail que le NPS avait engagé depuis la Sorbonne en octobre 2002, n’a pas été accompli pour lui-même. Il devait servir à la rénovation de notre Parti, après les désastres de 2002 et 2005.Et c’est conscients de nos lourdes responsabilités dont nous avons toujours fait preuve dans l’intérêt collectif du Parti, que nous servions la cause des idées, du renouvellement du projet en vue d’assurer notre victoire collective en 2007.Aucune de ces raisons d’être et d’agir pour le NPS n’avait disparu au soir du 19 novembre avant la nuit des résolutions. Et ce travail que nous proposions à tous les socialistes ne pouvait pas s’arrêter ni se figer avant que le projet du candidat à l’élection présidentielle ne soit établi.

La synthèse va dérouler désormais ses conséquences. Des camarades issus de la motion 5 vont entrer dans la direction. Toutes les décisions seront prises à l’unanimité des courants et nous engageront. Le consensus obligé n’est utile que lorsque les idées sont claires pour agir. Voici désormais notre Parti immobilisé en légion romaine, figé jusqu’en 2007, empêchant désormais le débat d’orientation et toute inflexion sérieuse et profonde dans le projet du futur candidat.

Notre NPS, notre oeuvre collective sera comme le souriceau prisonnier des serres de l’aigle. Ses militants, comme tous les militants socialistes, ont pourtant besoin de continuer à porter nos idées au rayonnement desquelles la synthèse a mis un coup d’arrêt.Enfin, nous avons perdu la bataille de la rénovation des pratiques puisque l’unanimité ne permettra pas de s’attaquer aux fédérations qui ont posé quelques problèmes dans ce congrès. Elle sera, à tout le moins, fictive.Pour justifier notre choix, notre camarade Henri Emmanuelli a invoqué l’intérêt supérieur du Parti de se réunifier.

Il est vrai que les batailles entre socialistes épuisent autant les socialistes eux-mêmes que l’opinion. Mais ce sont les querelles de candidature et d’ambition qui fabriquent le désordre actuel et non les débats d’orientation aujourd’hui encore bien insuffisants et trop peu internes pour régler les problèmes que le Parti rencontre au contact de son électorat naturel.Nous aurions pu concilier autrement le souci légitime de l’unité tout en ne compromettant pas celui de la rénovation. D’ailleurs, exiger de faire les deux eût été le meilleur service qu’il nous aurait été donné de rendre au Parti.

Comme l’avait dit Jean Jaurès au congrès de Toulouse en 1908, « mieux vaut des différences sur des formules claires qu’un accord sur des formules obscures ».Mais, imprégnés de nos lourdes responsabilités, nous n’avons pas combattu la synthèse. Nous nous sommes contentés de ne pas la soutenir, ce qui préserve notre liberté de militants soucieux de jeter toutes nos forces dans la victoire en 2007.

Que faut-il faire maintenant ? Nous ne voulons pas nous résigner à voir partir en fumée notre rêve politique.Dites-nous où vous en êtes, et réfléchissons ensemble à la manière la plus utile pour notre Parti de nous comporter.Il est parfois des moments douloureux de la vie publique où l’on doit affronter la vérité de ses convictions et assumer la difficulté de ses conséquences.On ne laissera pas dire que ce serait se perdre dans on ne sait quelle pureté que de défendre à juste prix ce en quoi on croit.La période politique qui s’ouvre devant nous sera très difficile, elle aura besoin d’hommes et de femmes capables de tracer une ligne droite et claire dans le ciel de l’espérance du peuple de gauche, qui comme toujours a la lourde charge de redresser le pays, dont l’esprit civique faiblit chaque jour un peu plus.

Nous avons eu pour soin d’être d’abord nous-mêmes. C’était une manière d’être aussi un peu vous-mêmes.

Recevez, chères et chers camarades, les marques sincères de notre fidèle amitié et de notre dévouement à la cause socialiste.

Christian Paul Arnaud Montebourg Thierry Mandon Karine Berger


Ci-dessous : Texte des amendements de la motion 5 discutés pendant la nuit des résolutions, commentés dans la présente lettre.


AMENDEMENT : POUR UN TRAITE SOCIAL
Nous devons élaborer un traité social européen qui seul peut garantir la cohésion sociale.L’effort doit d’abord être ciblé sur les citoyens des nouveaux Etats membres. En leur proposant une véritable perspective de relèvement à moyen terme des salaires et du niveau de protection sociale, il sera possible de tenir les engagements qui ont pris envers eux au lendemain de la chute du mur de Berlin. A cet agenda figureront le retrait de la directive services, le rejet de la directive temps de travail et l’adoption d’une directive sur les Services d’Intérêt Général. La création d’un salaire minimum européen et d’un revenu minimum européen, mis en œuvre de façon graduelle et prenant en compte les différences de pouvoir d’achat, ainsi que le renforcement du cadre légal européen en cas de licenciement collectif afin de prévenir efficacement les délocalisations sont aujourd’hui nécessaires.Il conviendra, ensuite, de progresser vers la convergence sociale des Etats membres avec des critères à atteindre en 10 ans :- un emploi pour tous : taux de chômage inférieur à 5 %,- une société solidaire : taux de pauvreté inférieur à 5 %,- l’égalité des chances : taux d’illettrisme à l’âge de 10 ans inférieur à 3 %,- solidarité avec les peuples du Sud : aide publique au développement supérieure à 1 % du PIB.Enfin, les socialistes défendront un moratoire sur les libéralisations tant qu’une directive-cadre n’aura pas garanti la pérennité des services publics dans des secteurs comme La Poste, l’énergie, les transports, le contrôle aérien. Le refus de la marchandisation de l’éducation, de la culture, de la santé et du corps humain doit être réaffirmé.


AMENDEMENT : POUR UN TARIF EXTERIEUR COMMUN CONTRE LES CONCURRENCES DELOYALES
Le marché commun européen des débuts des années 1960 s’est organisé dans le cadre d’un libre-échange tempéré, conçu au nom de l’intérêt général des entreprises et des populations, articulant ouverture intérieure et protection extérieure sous la forme d’un tarif extérieur commun et d’une pratique commune des contingents d’importation.Ce modèle reste plus d’actualité que jamais. Il doit permettre de réintroduire la loyauté dans la concurrence effrénée que se livrent les pays au plan mondial et de disposer des outils concrets d’une régulation sociale et environnementale des échanges commerciaux internationaux. Organisé sur une base européenne, le tarif extérieur commun matérialisera l’existence de marchés communs continentaux ou régionaux destinés à réguler la mondialisation. L’établissement de règles sociales et environnementales minimales applicables aux fournisseurs de l’Union, à l’instar de ce qui existe déjà en matière de normes techniques applicables aux produits importés, pourrait être la condition sine qua non d’une libre importation dans l’UE. Un calendrier précis de progression des normes sociales exigées permettrait de tenir compte des faiblesses respectives des Etats et de leurs niveaux inégaux de développement. En cas de manquement aux règles, le tarif extérieur commun serait appliqué. Il constituera ainsi un levier puissant pour faciliter la convergence par le haut des modèles sociaux.


AMENDEMENT : POUR UNE REPUBLIQUE EUROPEENNE
L'Europe s'est construite sur la base d'une coopération entre les gouvernements des Etats-membres, et ce, avec l'approbation de ses citoyens. Ce processus a été lent, graduel, et néanmoins continu; il a transformé la réalité de notre continent, créant de nombreux acquis communs, comme la PAC, le marché unique, ou encore l'Euro, si bien qu'il a fini par exercer une force d'attraction pour d'autres pays qui ont voulu participer à cette belle réussite.Dans le même temps, la gestion de nos affaires communes est devenue plus complexe, et le déficit démocratique n'a cessé de se creuser, en partie parce que les décisions politiques sont prises entre gouvernements des Étatsmembres, et que les citoyens n'ont pas la possibilité de censurer ou de révoquer cette gouvernance sans gouvernement; pis encore, les démocraties ne deviennent plus que l'ombre d'elles-mêmes lorsque plus de la moitié de la législation des parlements nationaux ne consiste qu'en une ratification sans débat de compromis négociés par les gouvernements nationaux.Espérer qu'une bonne politique européenne mise en oeuvre par de bons dirigeants renforcerait la légitimité de l'Union européenne est une chimère. Depuis longtemps, chacun sait que la coopération volontaire est vouée à l'échec quand un groupe s'élargit. La tentation de demander à d'autres de procéder à des réformes pénibles sans s'y soumettre tout en jouissant des bénéfices liés à ces efforts est d'autant plus grande que le groupe est important et que les règles demeurent peu contraignantes. Dans une Europe à vingt-cinq, l'approche intergouvernementale ne peut plus apporter les solutions politiques dont les citoyens européens ont besoin.Il est temps aussi de mesurer que le fédéralisme n’est plus la meilleure solution aux problèmes auxquels l’Europe fait face aujourd’hui. Car le fédéralisme doit être redéfini. Désormais, dans une Union à 25, dans laquelle la cohabitation de grandes disparités économiques, sociales et culturelles, le modèle fédéral est difficilement envisageable.Que faut-il faire? L'Europe a besoin d'un véritable gouvernement. Elu par ses citoyens, il doit répondre à leurs attendes, faute de quoi, il doit pouvoir être révocable à la fin de son mandat. L'Europe a besoin d'un débat politique transnational sur les réformes et les politiques à suivre, et celui-ci ne peut se structurer que si les citoyens ont la possibilité d'élire un gouvernement. Autrement dit, l'Union européenne a besoin d'une union politique avec une réelle démocratisation. Appelons la République européenne. Elle n'est pas un rêve lointain, mais bien plutôt une nécessité concrète si nous ne voulons pas que le rêve européen ne se désintègre, et qu'il fasse le lit du populisme et de l'extrême droite.L'Europe a besoin d'une République où un gouvernement européen s'occuperait des politiques affectant tous les citoyens de l'Union européenne, et où les gouvernements nationaux s'occuperaient des intérêts des citoyens vivant sur le territoire national ; une République européenne où les citoyens pourraient s'engager ensemble dans un combat politique pour défendre leurs intérêts européens ou nationaux; une République européenne où les partis politiques deviendraient un facteur d'intégration par la force de leurs propos. Cette République européenne ouvrirait de nouvelles perspectives pour l'Europe.


AMENDEMENT : S’ENGAGER POUR LA VIème REPUBLIQUE
La VIème République est un régime primo ministériel.Dans celle-ci, le Premier Ministre obtient la plénitude des pouvoirs de gouvernement ; il devient le chef des armées et de la diplomatie. Il dispose avec le gouvernement, du pouvoir réglementaire et de l’administration et pourvoit aux emplois publics. Il rend des comptes sur ses propres décisions devant le Parlement ou devant le pouvoir judiciaire le cas échéant.Le Parlement dispose d’un pouvoir de contrôle renforcé sur le gouvernement. Il élargit ce pouvoir à l’administration par l’évaluation des résultats des politiques publiques et assure la juste et bonne application de la loi. Il peut créer, à l’initiative de la majorité ou de l’opposition des commissions d’enquête, peut s’opposer aux nominations des plus hauts fonctionnaires, contrôle la diplomatie et les négociations engagées par le gouvernement.Le Président de la VIème République dispose et exerce les pouvoirs d’arbitrage ; il devient le protecteur actif de la Constitution et des citoyens contre les atteintes aux droits et libertés fondamentales. Il prête serment sur la Constitution et devant le peuple de la respecter et de la faire respecter.