30 avril 2006

Une journée passée totalement inaperçue

Le 30 avril est une journée, qui comme chaque année, est consacrée aux déportés. Dans nos villes et villages, les drapeaux se dressent, des cérémonies s'organisent, les habitués s'y retrouvent.

Pourtant, personne n'en parle... il suffisait de suivre le jour même les journaux télévisés: préparation de la cueillette du muguet, préparation des manifestations dont le seul intérêt était de dire que les syndicats allaient être en ordre dispersé, de l'appel au rassemblement national de l'extrême-droite qui pourtant ne rassemble qu'une poignée de fidèles... un traitement médiatique en total décalage avec l'information du jour. Ce n'est malheureusement pas rare.

Pourtant, consacrer notre souvenir, notre réflexion à cette période atroce de notre histoire pour que plus jamais elle ne se renouvelle, proclamer notre attachement aux valeurs d'humanisme, à notre république et son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité auraient bien valu quelques minutes d'intérêt lorsque la haine de l'autre n'a jamais été aussi forte.

C'était il y a seulement 61 ans que le monde découvrait les camps de concentration et avec l’une des plus terribles tragédies de l’histoire de l’humanité et avec son lot d'images et de témoignages insoutenables car de cette barbarie orchestrée sous forme de répression, oppression et extermination, ce sont des victimes qui de toutes parts ont été privées de leur liberté, leur dignité,…de leur vie tout simplement : ils furent déportés parce que juifs, opposants politiques, tziganes, homosexuels, francs-maçons...

Plus que jamais, ce type de journée a une utilité; elle sert de tribune pour la défense de l’humanisme pour faire reculer l’intolérance, qui poussée au plus extrême, a pu et peut engendrer l’extermination de son prochain.
L’intolérance ne date pas d’hier : aujourd’hui dans notre pays elle est plus que jamais présente dans notre société multi ethnique où les différences se refusent, voir s’affrontent. Et l’amour de notre pays proclamé à coup de "petites phrases" ne doit en rien entraîner le discours d’exclusion de l’autre, considéré d’être « coupable de vivre sur notre sol ».

De l’intolérance à l’exclusion, il n’y a qu’un pas. Rien ne justifie qu'on s'en serve même pour des finalités électoralistes.

21 avril 2006

Deux ans après les élections régionales: réunions publiques de bilan de mandat


En 2004, les électeurs étaient appelés aux urnes pour les élections régionales. La liste emmenée par Michel SAPIN, liste d'union de la gauche, PS, PRG, PC, Verts, MRC, l'emportait à plus de 49 %.


Nous avons été élus sur le programme des 9 mesures-phares suivantes:

- 1000 emplois par an dans les associations
- un plan de formation de 10 000 personnels médicaux et sociaux
- des aides aux entreprises soumises à des conditions sociales et environnementales
- un séjour linguistique et pédagogique gratuit pour les lycéens
- un ordinateur à disposition pour les étudiants
- un pôle d’excellence en matière d’efficacité énergétique
- des formules d’accès gratuits au TER pour les jeunes et les chômeurs
- un fonds pour participer à l’amélioration des services publics
- plus de moyens pour l’aide au développement et la coopération décentralisée

24 mois après, quelles sont les premières réalisations dans notre région, et en particulier dans le vendômois?

Je vous propose que nous en parlions ensemble lors de soirées de compte-rendu de mandat inter-cantonales, dont voici la première série (une prochaine sera programmée en juin):
  • mardi 9 mai, à 18h00, au Foyer Marescot à Montoire-sur-le-Loir pour les cantons de Montoire et Savigny-sur-Braye
  • mercredi 17 mai, à 20h00, Salle de la Brèche à Mer, pour les cantons de Mer et Marchenoir
  • jeudi 18 mai, à 20h15, à la salle des fêtes de Morée, pour les cantons de Morée et Selommes
  • vendredi 19 mai, à 18h30, au Minotaure à Vendôme

11 avril 2006

La Lettre d'information n° 2 est en ligne

Au sommaire:

  • l'action de la Région en Vendômois: l'éducation et les aides aux communes
  • Mer est le canton à la loupe
  • le soutien à la filière avicole en crise depuis la grippe aviaire
  • la Région Centre mobilisée contre le CPE et l'emploi précaire

A lire en cliquant sur les images:





10 avril 2006

L'absurdité économique du CPE par la presse libérale européenne

Avec Valérie RABAULT et Karine BERGER

La retranscription, par la presse française, d’articles publiés dans les journaux européens a souvent été caricaturale : « Paris brûle », « les Français sont incapables de réformer » (au motif qu’ils refusent le CPE !), « les Français ne comprennent pas que le monde a changé ». Mais à y regarder de plus près, on constate que le CPE n’a pas recueilli le soutien de la presse européenne - et en particulier de la presse économique – comme certains ont été tentés de nous le faire croire.

« Don’t go to Paris » titrait le tabloïd britannique The Sun, comparant l’insécurité de la capitale française à celle de Bagdad ! La presse française, tant écrite qu’audio-visuelle, a plus qu’abondamment relayé cet appel populiste pourtant très habituel chez le quotidien qui s’est fait une spécialité de croquer du « froggy ». A lire et écouter nos médias, cette « une » serait l’image exacte des inquiétudes et de l’incompréhension exprimées par les quotidiens étrangers vis-à-vis du mouvement social anti-cpe France.

Si notre pays est pointé du doigt par la presse étrangère, notamment depuis la crise des banlieues de novembre dernier, les critiques portent avant tout sur ses blocages politiques. Mais ne citer que ces échos, c’est faire l’impasse sur les nombreuses analyses économiques qui ont été publiées ces derniers jours dans la presse étrangère… et qui concluent pour beaucoup à l’absurdité du CPE, révélant au passage que les tentatives libérales de certains responsables de la droite française témoignent - à l’étranger -de leur incompréhension toujours notoire de la véritable fonction du libéralisme économique.

Tout d’abord, le Financial times, qui règne en maître sur la bien-pensée libérale de la City de Londres : le quotidien britannique dénonce par la voix d’un de ses éditorialistes vedettes, Wolfgang Munchau (FT du 26 mars 2006) l’absurdité économique du CPE. L’auteur indique ne pas connaître de justification académique à vouloir supprimer la sécurité du contrat de travail pour les jeunes, tout en la maintenant pour les autres. L’éditorialiste va même jusqu’à conclure « I would suspect that most labour market economists would be on the side of the students in this conflict » (« je soupçonne que, dans ce conflit, la plupart des économistes travaillant sur le marché du travail seraient du côté des étudiants »).

Encore mieux, The Economist : l’hebdomadaire libéral britannique auquel nul ne s’aventurerait à prêter des tentations de gauche et qui plaide depuis des années en faveur d’une flexibilisation du marché du travail en France, reconnaît, dans son édition du 16 mars, qu’il y a des objections au CPE et s’interroge : en quoi segmenter la société stimulerait-il la création d’emplois ?

Dans la Repubblica de janvier, puis fin mars dans un article publié sur le site lavoce.info, deux économistes italiens, Tito Boeri et Pietro Garibaldi s’inquiètent de l’évolution, tant en France qu’en Italie, du débat sur la réforme du marché du travail : « Il Cpe, (contratto di primo impiego) in particolare, è la quint’essenza della riforma marginale” dénoncent-ils. Ils rappellent qu’en France comme en Italie 50% des embauches de jeunes se font déjà sous la forme de contrats « flexibles » et qu’actuellement il n’y a aucune perspective à long terme après l’expiration d’un contrat temporaire. Ils craignent dès lors que le CPE ne conduise, après 2 ans, à la case chômage, faute de garantie de conversion en CDI.

Enfin, l’éditorialiste du quotidien berlinois Tagesspiegel publiait une tribune le 21 mars dernier titrée « l’Europe trahit sa jeunesse » dans laquelle il dénonçait l’injustice consistant à faire supporter aux seuls jeunes « les nécessaires corrections du système social ». « Sie wollen aber nicht auch noch Privilegien finanzieren, in deren Genuss sie selbst kaum mehr kommen werden» («ils ne veulent plus continuer à financer des privilèges dont ils bénificieront probablement à peine»).

Au total, le CPE nous a semblé susciter peu de soutien et de justification économiques de la part de la presse étrangère, même la plus libérale. Certes, la plupart des éditorialistes expliquent que face à l’ampleur du chômage en France, des réformes d’envergure seraient nécessaires, mais ils ne semblent pas voir dans le CPE le deus ex machina qui résoudrait le chômage des jeunes. Pour ces éditorialistes européens, il y aurait des difficultés à réformer en France, mais la presse française a oublié de rapporter qu’ils lient systématiquement ces difficultés à un manque de négociation, à un système qui fait que les réformes viennent du haut, et que dans le cas du CPE, elles n’ont pas même fait l’objet d’un débat parlementaire à la hauteur des enjeux posés. Bref, ils donnent une leçon de démocratie à notre République usée… et une leçon d’économie à ceux qui n’ont juré que par le CPE.

Article publié également sur le blog Rénover, maintenant et Sortir de l'impasse et prochainement dans La Lettre n°5 de Rénover, maintenant.

Photo publiée sur le site CBS News: source de l'image

09 avril 2006

De la crise aviaire à la crise de la filière avicole

Une crise en chasse une autre, le CPE a banni de nos médias l'information qui alors s'étalait: la crise aviaire débarquait en France, les élevages étaient touchés comme toute une série de bestioles sauvages à plumes.

Depuis, il est bien difficile de trouver des informations sur la progression ou non de cette nouvelle infection; seules des informations "rassurantes" émanant du ministère de l'agriculture témoignent de la capacité de l'Etat à avoir su enrayer ce fléau tout en accompagnant financièrement les éleveurs privés de consommateurs et de revenus.

Décalage entre une information dite "officielle" et une réalité du "terrain", illustrée par un courrier que je viens de recevoir de producteurs et d'abattoirs locaux, touchés par la crise et la perte financière énorme, les aides de l'Etat s'avérant insuffisantes.

Décalage entre des déclarations en forme de promesse et d'apaisement, mais l'inefficacité au bout de la chaîne.

Dans la région Centre, la filière avicole représente une quarantaine d'entreprises, 6000 actifs dont 1000 éleveurs. Dans le pays vendômois, ce sont près de 600 emplois qui se retrouvent menacés parce que la mission de l'Etat et ses engagements ne sont pas à la hauteur. La crise aviaire et son déballage médiatique ont effectivement provoqué une psychose entrainant des comportements irrationnels amenant de nombreux consommateurs à stopper leurs achats de volailles.

En réaction, les Présidents des 6 régions françaises, Centre, Aquitaine, Bretagne, Limousin, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, qui représentent 80% de la production française se sont unis et ont lancé un appel au gouvernement afin qu'il revoit à la hausse son plan d'aide à la filière.

En réaction également, les régions ont décidé d'apporter à leur niveau une aide à la filière, tournée vers les consommateurs: devant l'urgence de rétablir la confiance des consommateurs, une somme de 1 millions d'euros vient d'être affectée à des opérations de communication et de promotion et de soutien à la commercialisation des produits.

Espérons que le ministre de l'agriculture entendra cet appel. Quant aux Premier Ministre et Président de la République, touchés de surdité chronique face à la déferlante du CPE, mieux vaut ne rien espérer de leur côté actuellement...

08 avril 2006

Prokino 2006, c'est parti!

Un festival que j'affectionne tout particulièrement consacré au film allemand débute lundi à Vendôme: il présente une programmation exceptionnelle, comme d'habitude.

Ce festival, c'est d'abord l'aventure de passionnés, une petite équipe tous bénévoles; leur festival a pris son envol au fil des années, les partenariats se sont élargis, l'appui de grands médias nationaux comme Arte. La Région Centre reste un partenaire fidèle.

Ce festival, c'est aussi la consécration de la solidité de l'amitié si forte entre Vendôme et sa ville jumelée allemande, Gevelsberg; un jumelage ancré dans de nombreuses familles, le réseau associatif (la section PS de Vendôme est jumelée avec la section du SPD de Gevelsberg) et les écoles.

Ce festival, enfin et surtout, c'est la découverte d'un univers cinématographique peu habituel, d'une extrême qualité et sensibilité. La programmation de ce festival est riche et diversifiée: regard sur l'histoire, un univers spécifique pour le jeune public et la place à la fête pour une soirée de clotûre qui s'annonce haute en couleurs et en musique!

06 avril 2006

"Changer la politique, changer la République"

C'était le thème de notre 1er atelier de la rénovation en Loir-et-Cher organisé par Rénover, maintenant et qui a eu lieu le 13 février dernier à Vendôme.

Dans tous les partis politiques, le souhait d’une rénovation des institutions est désormais acquis et sera au cœur des projets présentés par les différents candidats lors des prochaines échéances de 2007. Le constat tendant à démontrer que nos institutions manquent de représentativité, que le Parlement ne dispose pas de tous les pouvoirs qui lui reviennent alors qu’il est le représentant du Peuple est partagé. La défiance s’est installée entre les français et ceux qui les représentent, alimentée par des affaires de corruption contre lesquelles nos institutions actuelles ont échoué.

Pourtant de ce constat, les solutions avancées divergent : d’un dépoussiérage des institutions de la 5e république à l’avènement d’une 6eme république, c’est tout le système politique qui est au cœur du débat. Pouvoir partagé, régulé, représentatif, la réforme à venir doit réconcilier les français avec leur système politique, et faire correspondre davantage les choix politiques et la classe dirigeante aux aspirations de notre pays.

Rénover, maintenant 41 avait invité 3 grands témoins pour ce 1er atelier :
  • Séverine Tessier, Présidente d’Anticor
  • Eric Halphen, ancien Juge
  • Jean-François Mortelette, Président de la C6R 41

Compte-rendu complet à lire en cliquant ici:

02 avril 2006

Un combat toujours d'actualité

Quand la télévision fait du service public, cela donne un téléfilm diffusé sur France 2 sur un procès phare de l'histoire du combat des femmes dans notre pays. Du récit d'un procès dramatique de Bobigny d'une époque où l'avortement était interdit, c'est la mise en lumière d'un combat que nos ainées ont mené avec force et persistance pendant des décennies avant de se voir reconnaitre le droit de disposer de leur corps.
Le droit des femmes prend aujourd'hui d'autres formes, notamment du point de vue sociétal et social: précarité, discriminations en sont les aspects les plus criants. Il n'en demeure pas moins que le droit à l'avortement obtenu grâce à quelques centaines de parlementaires courageux au sein d'un hémicycle réactionnaire en 1975 ne doit ni être remis en cause ni oublié de ces grandes causes qui ont permis l'émancipation de notre société.