14 février 2010

Le Pôle Petite Enfance en avant-première

Je me suis rendue hier après-midi au Pôle Petite Enfance (PPE) qui ouvrait pour la première fois ses portes aux familles, personnel municipal et élus avant d'accueillir les enfants dès ce lundi. J'ai ainsi pu visiter et prendre le temps d'échanger avec toute l'équipe sur l'aboutissement de ce beau projet et en comprendre le fonctionnement futur, un échange qui n'est malheureusement pas possible les jours d'inauguration et de grande foule. Pour l'occasion, j'ai invité Philippe Degeyne à m'accompagner, le PPE étant le fruit d'une décision de l'équipe qui nous a précédé au sein de la Communauté de Communes du Pays de Vendôme (CPV). Sur place, nous retrouvions ma collègue Marie-Christine Sauvé, Vice Présidente de la CPV en charge de la petite enfance.

Pour rappel, la crèche terre de lune, située au 24 rue Jean Moulin, à Vendôme, gérée par la Communauté du Pays de Vendôme était devenue vétuste. L'évolution des normes pour l'accueil des enfants en bas âge imposait d'agir. Deux solutions étaient dès lors envisageables : réhabiliter le bâtiment actuel ou bien en construire un nouveau.

La première solution, coûteuse et contraignante en terme d'aménagement a été écartée. C'est donc la construction d'une nouvelle crèche qui a été votée par le conseil communautaire.

Le projet adopté prévoit donc la démolition de la crèche actuelle et la construction d'un bâtiment neuf. Le terrain disponible a permis cette solution et offert la possibilité de construire nouvel équipement réunissant plusieurs structures Petite Enfance et constituant un pôle : l'actuelle crèche, la halte garderie « la Trottinette » et le Relais Parents Assistantes Maternelles, actuellement domicilié dans la Maison de l'Enfance.

L'ensemble constitue ainsi un multi-accueil, c'est-à-dire un équipement offrant tous types d'accueil, régulier, occasionnel et d'urgence. La capacité totale est de 100 places, chaque section ou unités de vie pouvant accueillir 20 enfants.


A noter que le mobilier sera également changé, livraison prévue courant mars-avril.

Retour en photos sur ce superbe bâtiment qui accueillera désormais nos bout'choux vendômois dès lundi.

11 février 2010

Visite du Lycée de St Aignan sur Cher

Retour dans la NR sur la visite effectuée à St Aignan la semaine dernière.


NR-staignan-9/2/2010

Pour rappel:
A la rentrée 2009, ce lycée comptait 211 élèves, première fois que les effectifs remontaient après une chute de près de 15% depuis 2000.
Attachée à la pérennité de cet établissement dont la présence est déterminante pour le développement de ce bassin de vie du sud du Loir-et-Cher, il m'était indispensable de trouver une solution permettant de mettre un terme à la baisse des effectifs constatée au cours de ces dernières années. En accord avec le Rectorat, et en concertation avec l'établissement, nous avons entrepris l'ouverture d'une nouvelle filière d'aide à la personne par la création d'un CAP ATMFC (assistant Technique en Milieu Familial et Collectif).

Le CAP ATMFC relève des domaines professionnels suivants : propreté, cuisine de collectivité, entretien des textiles.
Le titulaire du CAP assistant(e) technique en milieux familial et collectif est un professionnel qualifié qui exerce des activités de service :
- dans les services techniques des structures collectives publiques ou privées assurant ou non l’hébergement des personnes ;
- au domicile privé individuel ou collectif d’employeurs particuliers ou par l’intermédiaire d’organismes prestataires ou mandataires de services (emplois familiaux).

Ce professionnel assure des activités de maintien en état du cadre de vie des personnes (entretien des espaces de vie, entretien du linge …), de préparation et de service des repas en respectant les consignes données et la réglementation relatives à l’hygiène et à la sécurité. Par ces activités, il contribue au bien-être des personnes à leur domicile ou en structures dans le respect des règles du savoir-vivre (discrétion, courtoisie, respect de la vie privée …).
Nul doute qu'avec cette formation et ces compétences, les débouchés seront nombreux, la filière des services à la personne est créatrice d'emplois et la demande sera exponentielle dans les années qui viennent avec le vieillissement de la population.

Compte tenu des investissements lourds pour mettre en oeuvre cette filière, 700000 euros, il était également logique que d'autres publics d'apprenants soient accueillis en formation dans l'établissement, l'objectif étant également de renforcer ce pole d'aide à la personne. La Région a donc ouvert via le GRETA Loir et Cher :
- un BEP Carrières sanitaires et Sociales
- une préparation aux concours sanitaires et sociaux de niveau V.


Le déjeuner auquel j'étais invitée marquait l'aboutissement d'un projet superbe, réalisé en un temps record par des entreprises qui ont su relever un défi incroyable (400 m2 de locaux à réhabiliter en 3 mois). Avec le maire de St Aignan et toute l'équipe du Lycée ainsi que l'ancien proviseur invité pour l'occasion, nous avons assisté au premier repas "officiel" réalisé par les élèves.

10 février 2010

Conclusion sur les assises: communiqué de presse

En me rendant à Morée hier pour assister au discours de clôture des Assises de la ruralité par le Président de la République, j'ai choisi de m'inscrire dans une démarche républicaine en étant dans mon rôle d’élue dès lors que cette initiative était organisée par les services de l'Etat dans le cadre d'une visite présidentielle. Prendre part au débat, pouvoir poser les enjeux, s'inscrire si besoin dans une opposition argumentée et constructive, réinventer un avenir pour les territoires ruraux telle est ma conception de la politique.

Plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...
Sur la forme, des propositions pour certaines pertinentes, dans le domaine médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Mais, sur le fond, la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus important demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version recul et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat. Et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Comment? Avec quels moyens? A budget constant, voire en régression, comment mettre en œuvre ces orientations?

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderoles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes.

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble. Les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves.

Conclusion sur les assises de la ruralité

Ré-inventer un avenir pour les territoires ruraux, tel était l'enjeu fixé par les assises qui se sont tenues partout en France et dont la conclusion a été présentée hier à Morée par le Président de la République.

Plutôt qu'une ré-invention, plutôt qu'une vision globale de la ruralité dans un contexte mondialisé, nous avons assisté à une démarche à caractère "pragmatique" en forme de catalogue de bonnes intentions, visant à proposer des mesures qui se veulent concrètes et qui portent sur certains champs essentiels qui touchent nos territoires ruraux : la santé, les transports, les services aux personnes, l'activité économique, les circuits courts et l'agriculture, le fonctionnement des collectivités locales...

Sur la forme, le pragmatisme des propositions fait ressortir la teneur des débats et des idées qui ont pu être émises par les différents participants, élus, responsables associatifs, représentants des organismes consulaires et des syndicats. Des propositions qui sont donc concrètes, lisibles et pourquoi pas pertinentes. Je retiens notamment les propositions faites dans le domaines médical (encouragement à l'installation des médecins en zones rurales en contrepartie des bourses) ou bien celles visant à encourager la consommation des produits de proximité (circuits courts) dans les cantines scolaires.

Sur le fond, les intentions sont louables et attendues mais la question des moyens se pose inévitablement. Intervenir pour accompagner la ruralité dans toute sa diversité et ses dynamiques c'est considérer et affirmer plus que jamais que l'Etat joue un rôle et que celui ci sera encore plus accru demain.
Un Etat plus présent, plus utile, oui mais, le modèle actuel porté par la politique gouvernementale est plutôt en version "recul" et économies budgétaires. Pas un secteur n'est épargné, que ce soit la santé, l'école, le service postal, l'ensemble des missions qui sont celles de l'Etat, et pourtant les annonces faites visent à dire que demain il sera fait plus. Problème de cohérence. Et comment? Avec quels moyens? A budget constant, voir en régression, comment mettre en oeuvre ces orientations? La question reste posée.

Sur le fond, je retiens également une grande absente, l'agriculture, qui pourtant va de pair avec la ruralité. "Pas de ruralité sans paysans" écrivaient les agriculteurs sur leurs banderolles. Ils manifestaient nombreux sur les routes menant à Morée hier car ils subissent de plein fouet une crise sans précédent. N.Sarkozy a justifié cette absence en disant "l'agriculture fait partie de la ruralité mais la ruralité ce n'est pas que l'agriculture", certes.
Mais nos territoires ruraux, nos campagnes d'aujourd'hui ont bien été façonnées des siècles durant dans leurs paysages par les paysans, l'économie rurale est indissociable des retombées de l'agriculture et on ne peut évoquer l'aménagement des territoires ruraux en occultant que les agriculteurs sont encore aujourd'hui des acteurs majeurs, impliqués fortement dans la vie de leurs communes. L'agriculture et la ruralité s'écrivent au passé, au présent et nécessairement au futur, en ce sens, le discours prononcé par le Président de la République a manqué cet aspect primordial.

La feuille de route fixée par le Président de la République est concrète, elle l'est tellement que les paroles devront être suivies d'actes et que pour cela, la confiance, mise à mal aujourd'hui compte tenu des politiques qui sont conduites, des coups qui sont portés sur nos services publics, a besoin de preuves. Elles ne sont pas présentes actuellement.

Dans la contribution que j'avais rédigée fin novembre, j'écrivais "Réinventer la ruralité, c’est chercher le chemin du possible, c'est trouver dans la créativité les ressources nécessaires pour imaginer les services de demain, développer des activités qui permettront à chacune et chacun d'entre nous, aux différents âges de la vie, de vivre bien sur son territoire, de vivre et d'aimer son territoire".

Le discours prononcé à Morée a pu proposer quelques chemins sur une feuille de route. Mais, il reste à fixer un cap, une vision globale qui prenne la ruralité dans son ensemble : l'intervention de l'Etat ne doit pas se poser sous la forme d'un simple accompagnement aux territoires, mais doit s'appuyer sur politique réelle ambitieuse qui considère la ruralité aujourd'hui comme une terre en croissance, en mutation et en besoins nouveaux.

09 février 2010

A propos de la venue de N.Sarkozy, ma position

J’ai décidé de me rendre à Morée aux conclusions des Assises sur les territoires ruraux qui seront présentées par Nicolas Sarkozy. Je regrette vivement le semblant de polémique qui n’a pas lieu d’exister.

Etre présent ce n'est pas cautionner, c'est au contraire prendre part, pour pouvoir ensuite argumenter et proposer une vision alternative. Je considère que la politique de la chaise vide n’a aucun sens.

En me rendant à Morée, je m’inscris dans une démarche républicaine, en étant dans mon rôle d'élue jusqu'au bout dès lors que cette initiative est organisée par les services de l'Etat dans le cadre d'une visite du Président de la république.

Lors des deux derniers passages de N.Sarkozy, à Blois sur l'éducation ou bien à Montrichard pour une visite d'entreprise, les élus socialistes y étaient. Quelle logique aujourd'hui de ne pas y être, hormis se placer dans une posture à court terme liée aux élections à venir?

La ruralité est le thème du déplacement de N.Sarkozy. Les Assises sur la Ruralité se sont tenues sans qu’aucune consigne particulière de boycott du PS n’ait été donnée.
Les territoires ruraux méritent toute notre attention d’autant plus que dans un contexte mondialisé ils sont sujets à de nombreuses mutations. Entre désertification ou arrivée de nouvelles populations, il s’agit pour tous de réfléchir aux politiques à mettre en œuvre pour continuer à rendre ces territoires solidaires.

Etre attentif à la ruralité, c’est aussi se battre pour maintenir les services aux publics essentiels, écoles, santé, Poste... C’est le sens de mon engagement et particulièrement à Morée ces derniers temps dans le cadre du mouvement contre la disparition du service postal. Je serai donc à Morée comme une élue républicaine d’ailleurs accompagnée de militants socialistes, engagés sur le terrain au sein du Comité local pour la défense des services publics dans le Haut-Vendômois.



NR-BoycottPSsarkozy-9/2/2010

06 février 2010

Premières conclusions des Assises sur les Territoires ruraux

Nicolas Sarkozy a choisi le vendômois pour venir présenter les premières conclusions des Assises sur les Territoires ruraux, lancées le 7 octobre dernier et qui se sont tenues partout en France. L'édition départementale de ces assises, pour la circonscription de Vendôme, s'était tenue également à Morée, réunion à laquelle j'avais participé aux côtés de nombreux élus locaux et à laquelle j'avais apporté ma contribution écrite, transmise au Préfet.

Parler de la ruralité, c'est évoquer les profondes mutations de ces territoires, quand certains connaissent un regain d'activité et l'arrivée de nouvelles populations avec des besoins en services nouveaux et adaptés alors que d'autres déclinent et qu'il faut leur trouver les moyens de valoriser leurs potentiels.

Parler de la ruralité, c'est réfléchir aux pratiques à impulser pour maintenir ou accroître l’attractivité des territoires ruraux en intervenant sur le développement des activités économiques, la vie quotidienne des populations et l'organisation même des territoires, thèmes abordés lors des assises départementales.

Parler de la ruralité, c'est l'occasion pour tout acteur local, quelque soit sa responsabilité, politique, économique, associative, de prendre part aux débats, d'apporter sa vision de l'aménagement du territoire.

Dans un contexte de reculs avérés de services publics et de désengagements répétés de l'Etat, à l'exemple même des bureaux de Poste, et Morée en est la parfaite illustration, il s'agit bien de peser dans le débat, d'apporter la contribution ou la contradiction.
La Région est un acteur majeur de l'aménagement du territoire, ses compétences en la matière sont essentielles. Le travail que nous effectuons au sein des Pays Vendômois et Beauce Val de Loire que j'accompagne comme Conseillère régionale référente nous amène au quotidien à réfléchir à la problématique de la ruralité pour écrire nos 3e contrats de Pays utiles à nos concitoyens. A l'échelle de la Communauté du Pays de Vendôme, nous y posons les mêmes enjeux alors que nous sommes entrain de finaliser notre projet de territoire.
Ma contribution au débat est nourrie également par l'engagement qui est le mien dans les domaines de l'éducation et de l'agriculture, que ce soit comme élue en pleine période de définition des moyens alloués pour établir les cartes scolaires ou comme Responsable du Centre de Formation d'Apprentis Agricoles de Montoire sur le Loir.
Je vous propose de publier aujourd'hui de nouveau cette contribution mise en ligne le 27 novembre dernier. Vous pouvez également consulter les documents de travail qui ont été diffusés à l'occasion des assises locales en cliquant sur le site de la Préfecture du Loir-et-Cher.

Je serai mardi à Morée afin de prendre note des orientations, rendez-vous ensuite sur mon blog pour commenter les propositions qui auront été présentées.


Les territoires ruraux, des territoires d'avenir (27 novembre 2009)

Les Assises sur les territoires ruraux se tiennent cette semaine dans notre département. D'une réflexion collective, il est utile de faire ressortir les enjeux, d'établir un diagnostic partagé, de proposer des modalités d'intervention publique, d'accompagner les mutations de ces territoires, de valoriser leurs atouts et enfin de trouver les moyens de les dynamiser sur le plan économique et des services à la population. Ce matin les premières assises se tenaient à Morée pour le vendômois.

Un constat fort, les territoires ruraux dans leur diversité sont en pleine mutation, avec une évolution et une modification profonde de l'activité agricole et une arrivée de populations nouvelles souvent chassées des zones urbanisées où l'acquisition immobilière est impossible pour les revenus modestes ou attirées par un cadre de vie plus agréable ou enfin par une acquisition de résidence secondaire. Parmi ces « migrants », on trouve surtout des populations issues des classes populaires et modestes. Aujourd'hui, ce « désir de campagne » s'illustre par le fait qu'un habitant sur quatre vive en milieu rural et souhaite plus qu'hier bénéficier des services de proximité adaptés liés à son mode de vie.

Une offre de services publics de base est indispensable pour attirer puis maintenir une population sur un territoire. Les moyens de transport et de communication en sont la première condition, mais on peut aussi évoquer la présence de services de santé (une offre inférieure à la moyenne française pour la région Centre), mais aussi d'éducation, de péri-scolaire, de logements sociaux.

Par ses compétences, la Région est un acteur majeur en matière d'aménagement du territoire, en soulignant l’importance de tous les territoires, ruraux comme urbains, pour un développement et un aménagement équilibré et durable de notre pays.

En Région Centre, cette politique passe par des outils contractuels, c'est à dire des visions partagées avec des pays (contrats de pays), des agglomérations (contrats d'agglo), des cœurs de village (pour réhabiliter les centres-bourgs et construire du logement social dans les communes de moins de 6000hab) et des contrats Ville-moyenne (pour les communes pôles de centralité supérieures à 7000hab)

Alors que ces politiques territoriales sont portées et que les besoins n'ont jamais été aussi importants, on observe que l’Etat accélère son désengagement, ici par des fermetures de bureaux de poste, là par des suppressions de classes voir d'écoles, et ce pour des raisons d'économies budgétaires. C'est donc vers les communes, et les communautés de communes, souvent avec des budgets limités, que les regards se tournent. Elles doivent faire alors face aux demandes croissantes de leurs habitants tout en veillant à impulser des nouvelles dynamiques pour stimuler leurs territoires (création de zones d'activités, ouvertures de maisons des services...).
Elles doivent aussi investir dans leurs écoles, souvent les agrandir, adapter les restaurants scolaires aux normes sanitaires, créer des espaces de garderie, sans moyen budgétaire nouveau pour répondre aux demandes des familles.

Il est utile de réfléchir aux pistes permettant d'accompagner les mutations de ces territoires.
Quelques pistes et propositions sur lesquelles je souhaite attirer l'attention:
- faire évoluer les politiques contractuelles régionales : Une réserve à cette proposition tient d’une part à la réforme des collectivités territoriales en cours où le partage des compétences devra être clarifié et d’autre part à la possibilité de refonte des politiques territoriales actuellement menées rendue possible après les futures échéances électorales et le renouvellement de l'assemblée régionale. Faire évoluer les politiques contractuelles régionales, notamment en :
--aidant les communes dans leurs compétences propres comme par exemple les affaires scolaires, pour rénover ou agrandir l'école du village, l'aménagement de la voirie, la gestion de l'assainissement... autant de missions aujourd'hui difficiles à assumer faute de moyens adaptés et faire de la solidarité envers les petites communes une priorité
--adaptant les aides à destination des villes-moyennes, en considérant qu'une « ville-moyenne », un pôle de centralité, c'est aussi un chef lieu de canton, à partir de 1000-1500 habitants, qui est attractif pour les habitants dans une couronne de 10 à 15 km aux alentours : aujourd'hui le seuil pour cette aide est fixé à 7000 habitants, dans notre département, et ainsi très peu de communes sont éligibles alors que les projets, les demandes, sont nombreuses et réelles. En abaissant ce seuil et en établissant un diagnostic adapté, une commune de taille moyenne qui aurait à assumer les charges de la centralité, pourrait se voir proposer un dispositif adapté pour accompagner ces projets particulier

- donner la priorité au maintien de l'offre de formation sur les territoires proposée tout au long de la vie.
Il faut être attentif notamment aux établissements de formation dans le secondaire, collèges et lycées. D'abord, parce que leur présence actuelle permet aux plus jeunes de poursuivre leurs études dans un territoire proche, notamment jusqu'au baccalauréat contribuant ainsi à l'élévation nécessaire du niveau de qualification, mais aussi parce que la présence d'un établissement scolaire contribue à la dynamique du territoire: création d'emplois, animations induites par les scolaires, soutien à l'activité économique locale.


Ayant assisté à la fermeture l'an dernier d'un lycée agricole dans le Cher, à Vailly sur Sauldre et à ses conséquences sur le territoire avec la perte lourde d'une source d'activités et d'emplois, je considère aujourd'hui que nos collèges, nos lycées, constituent un atout à préserver.

Je pense par exemple au Lycée et Centre de Formation en Apprentissage agricole de Montoire-sur-le-Loir. Ces structures forment de futurs salariés et chefs d'exploitations agricoles, tous sortent de ces établissements avec une insertion professionnelle garantie. Aujourd'hui, l'enjeu pour ce site est d'élargir son offre de formation, en maintenant sa spécificité liée à l'agriculture locale. Un des leviers, c'est actuellement la préparation de la prochaine séance plénière de la Région qui sera consacrée à la carte de l'apprentissage. Je suis particulièrement attentive à ce que notre assemblée régionale vote l'ouverture d'une formation post-bac, un BTS, une formation pour les futurs exploitants agricoles en lien avec l'activité économique du secteur. Mais parallèlement, ce sont les moyens alloués par le Ministère de l'agriculture qu'il faut continuer à mobiliser sur le lycée en maintenant et développant les formations par la voie scolaire.

Dans le même ordre d'idée, j'ai accompagné en concertation avec le rectorat le lycée de St Aignan situé dans la vallée du Cher, vers les formations de soins à la personne, redonnant à ce lycée une dynamique qui était nécessaire en adaptant son offre de formation aux besoins des populations locales.

Montoire, St Aignan, 2 exemples illustrant la nécessité pour nous tous, acteurs locaux, de porter un regard attentif sur le maintien et le développement de notre offre de formation. Notre secteur est doté d'établissements de qualité, lycées, CFA, MFR, organismes de formation pour adultes, publics et privés, il est impératif d'engager une réflexion partagée sur l'évolution de la carte des formations en rapprochant notamment les acteurs du monde de l'éducation et décideurs économiques.

- ré-inventer la ruralité: parce que ruralité rime avec modernité, il est utile de repenser l'aménagement du territoire et l'offre de services offerts aux populations avec originalité, inventivité et pertinence. Grâce aux aides régionales qui abondent les budgets des Pays, nous avons vu naître des dispositifs originaux qui allient au travers d'une offre de services inscrite dans une démarche de développement durable la modernité liée aux moyens de communication, la spécificité du territoire et la proximité avec les habitants.

La médiathèque de Selommes que j'ai inaugurée en mai 2006 est en l'une des illustrations. Ce centre de ressources documentaires complet, adapté aux différents publics, a été porté par la communauté de communes de Beauce et Gâtine au cœur d'un canton rural. Ainsi cet équipement est un lieu de diffusion moderne et de proximité du livre: les abonnés peuvent de chez eux consulter la base de données documentaire, réserver et se faire livre un ouvrage. Ce projet structurant illustre la nécessaire inventivité d'un service adapté de proximité porté par les collectivités locales dans un contexte financier souvent difficile et incertain.

De la même façon la médiathèque de Fréteval, portée par la communauté de communes du Haut-Vendômois contribue à organiser l'accès à la lecture et à la culture dans un lieu dédié et à alimenter régulièrement les bibliothèques des villages alentours.

Inventer la ruralité, c'est faire en sorte de créer là où cela est nécessaire des équipements innovants et adaptés ou bien proposer que les services viennent directement aux habitants. La garderie itinérante La Souricette entre Mondoubleau, Sargé sur Braye et Choue en est l'un des exemples les plus proches. Le Haut-Vendômois subit de plein fouet la réorganisation et la fermeture annoncée des bureaux de poste de Freteval et Pezou et la réduction des heures d'ouverture du bureau central de Morée. Autant des évolutions de La Poste peuvent être possibles pour permettre que le service soit maintenu, autant cette situation contraint les communes ou les commerces à prendre le relais transformant l'offre à un point tel que les usagers sont perdus car la confidentialité liée à certaines opérations bancaires ou postales ne peut être pleinement respectée. Comme pour la garderie la Souricette il pourrait être intéressant d'inventer une autre offre postale sur nos territoires, mobile elle-aussi, itinérante, à la charge et sous la responsabilité de La Poste, qui permettrait à la fois le maintien d'une offre de proximité, aux horaires adaptés aux demandes des usagers, tournante dans les locaux actuels voir, dans un cadre moins onéreux que l'entretien de bureaux de poste ouverts seulement quelques heures par semaine, via un bureau de poste itinérant, équipé de tous les outils nécessaires à la qualité de service.

On parle souvent d'« exception culturelle à la française », indéniablement la ruralité y contribue. Nos territoires ruraux sont en pleine mutation, à nous d'inventer les moyens de les accompagner, développer les activités économiques, valoriser leurs atouts et faciliter la vie quotidienne des habitants.

Trois enjeux, trois pistes de réflexion :
- le rôle de la Région, comme acteur de l’aménagement du territoire
- l’élaboration de la carte des formations en créant des dynamiques de réflexion à l’échelle des territoires entres les acteurs économiques, les élus et les responsables de l’éducation et de la formation
- le lien social à préserver, la proximité à construire autrement en inscrivant la ruralité dans la modernité, en considérant que la mobilité des services puisse être une des solutions à rechercher


Réinventer la ruralité, c’est chercher le chemin du possible, c'est trouver dans la créativité les ressources nécessaires pour imaginer les services de demain, développer des activités qui permettront à chacune et chacun d'entre nous, aux différents âges de la vie, de vivre bien sur son territoire, de vivre et d'aimer son territoire.

05 février 2010

Revue de presse cette semaine

Inauguration Bar-Restaurant Le St Leonard à St Leonard en Beauce (NR, 3/2/2010)

NR-stleonard-3/2/10


Cérémonie de voeux de la communauté du vendômois rural (NR, 2/2/2010)
NR-voeux CVR-2/2/2010

03 février 2010

Quand des jeunes s'impliquent aux côtés des collectivités locales du Vendômois: exemple

Dans la NR aujourd'hui, du balisage des chemins de randonnée au Mt St Michel, retour sur un superbe projet mené par les apprentis du CFA Agricole de Montoire en partenariat avec la communauté de communes du Haut-Vendômois présidée par Bernard Pillefer.

Le projet ayant pleinement donné satisfaction, la communauté de communes souhaite que ces jeunes continuent dans un second temps le balisage des chemins de randonnée.

NR-CFAMontoire-3/2/2010

01 février 2010

Carte des formations professionnelles pour la rentrée 2010: le compte n'y est pas

Lundi dernier avait lieu le Conseil Académique de l'Education Nationale présidé par le Préfet de Région. A l'ordre du jour, préparation de la rentrée scolaire à tous les degrés et présentation de la carte des formations professionnelles sur laquelle je suis intervenue assez longuement.

Pour rappel, à l'occasion de la dernière séance plénière en décembre, le Conseil Régional a émis ses orientations en matière d'offres de formation dans les sections professionnelles des lycées en tenant compte de plusieurs objectifs: la nécessite d'élever le niveau de qualification, la promotion de filières complètes sur des sites de formation allant du CAP au BTS avec des publics mixtes, le soutien aux établissements situés en milieu rural notamment, le besoin de métiers porteurs pour l'avenir (aides à la personne, développement durable, filière aéronautique...)

Avant cette séance plénière, le 13 novembre 2009, une rencontre avec le recteur avait permis d'échanger sur les perspectives d’évolution de la carte des formations pour les prochaines rentrées. Lors de cet entretien, les propositions du rectorat portaient alors sur l’ouverture de cinq formations de niveau V, trois formations de niveau IV, trois formations de niveau III et deux enseignements de détermination en LEGT. La Région a soutenu ces projets, qui pour la plupart correspondent aux demandes que j'avais formulées déjà l'an dernier. Ils n’avaient pas été retenus alors par le Rectorat. Ces formations répondent aux préoccupations régionales dans la mesure où :
- elles répondent à la problématique des établissements à petits effectifs et/ou en territoire rural ; c’est le cas pour le LP Sully à Nogent le Rotrou, le LP F. Paulsen à Châteaudun, le LP E. Delataille à Loches ou bien encore le LP G. Sand à La Châtre.
- elles complètent les filières présentes dans ces établissements au niveau IV.
- elles offrent des formations qualifiantes à des publics fragiles, comme les jeunes sortants de 3ème SEGPA.

En complément de ces projets, la Région a demandé la possibilité d’une ouverture pour trois CAP supplémentaires.
- le CAP Agent d'entreposage et de messagerie au LP D’Alembert, à Issoudun,
- le CAP Préparation et réalisation d'ouvrages électriques au LP Beauregard, à Château-Renault,
- le CAP Réalisation en chaudronnerie industrielle au LP Jean Lurçat, à Fleury les Aubrais.


Qu'en est il aujourd'hui? En définitive, il n'est envisagé qu’une seule ouverture à la rentrée 2010, à savoir une demi division de bac pro commerce au LP Châteauneuf à Argenton sur Creuse, qui sera fusionnée avec la demi division de bac pro vente existante dans l’établissement.

Par ailleurs, le Rectorat propose des réductions de capacités pour dix formations (- 86 places) et la fermeture de six formations (-77 places). Une fois encore, l’offre de formation professionnelle continue de diminuer, avec au total une baisse de 163 places. On est loin du compte et du constat pourtant partagé le 13 novembre lors d'une réunion de travail!

Pour ma part, je regrette sincèrement que les priorités définies par l’Assemblée régionale lors de la séance plénière du 17 décembre 2009 n’aient été prises en considération dans l’élaboration de la carte des formations 2010 et que la proposition qui a été présentée en CAEN soit insuffisante:
- aucune création de CAP afin de lutter contre la réduction des sorties sans qualification et favoriser le maintien d’une offre de formation sur les territoires fragilisés,
- aucune création de formation dans les secteurs porteurs de la région (développement durable, aéronautique...), qui nécessitent pourtant des compétences spécifiques inexistantes sur notre territoire régional,
- aucune création de formation de niveau III dans la filière sanitaire et sociale, alors que la demande des professionnels dans ce domaine est forte,
- des projets de fermeture dans un contexte de crise économique et de rénovation de la voie professionnelle, qui ne laissent aucun sursis aux formations ayant connu à cette rentrée des difficultés de recrutement exceptionnelles.

Dans ces conditions, je retiens de ce CAEN et des propositions de cartes qui sont faites que les mesures qui sont proposées ne permettront pas de répondre aux grands enjeux de notre territoire dans un contexte tendu économiquement et socialement , contexte qui aurait du relever des défis indispensables: hausse du niveau de qualification, promotion de filières spécifiques et non délocalisables, lutte contre les décrochages scolaires.

Cette situation apparaît d’autant plus inacceptable que les moyens d’enseignement attribués cette année à l’académie sont en hausse, ce qui est à souligner, et offrent la possibilité de création de nouvelles formations pour la rentrée 2010.

A l'évidence aujourd'hui, la copie est à revoir car avec cette proposition de cartes des formations pour la rentrée 2010, le compte n'y est pas.