24 mai 2008

Un Congrès de Reims fondateur pour la rénovation du Parti Socialiste

Deux évènements majeurs de l’histoire récente du Parti Socialiste ont pesé lourd dans la défaite de la gauche aux élections présidentielles.

Le Congrès du Mans , tout d’abord, qui a donné lieu à une dramaturgie de façade vers une synthèse finale sensée rassembler les socialistes. Cette synthèse , vide de sens et foulée aux pieds par les responsables socialistes, a discrédité le Parti Socialiste dans sa capacité à proposer un projet à nos concitoyens.

Puis, ce fut l’organisation de primaires internes à quelques mois seulement du scrutin présidentiel. D’une volonté de mener un débat démocratique exemplaire et transparent, cet exercice s’est transformé en une bataille qui laissa des traces profondes dans les mois qui suivirent au Parti Socialiste.

Malgré un parti socialiste désorganisé, les militants socialistes ont fait une campagne électorale de terrain participative, innovante et enthousiaste. Avec une fierté retrouvée, et malgré la défaite, les militants ont dit merci à Ségolène Royal au soir du deuxième tour.

Car, chacun des militants gardait en mémoire le silence volontaire, les coups bas de ceux des socialistes qui n’avaient pas emporté la primaire.

Car, chacun des militants gardait en mémoire l’effet dévastateur des attaques menées contre Ségolène Royal par ses challengers socialistes et reprises par Nicolas Sarkozy tout au long de la campagne électorale.

Le 18 mai 2008, « Rénover Maintenant » a décidé de se rapprocher des socialistes qui veulent renouveler cette même stratégie suicidaire . Dans cette volonté de séparer l’orientation politique du Congrès et l’élection présidentielle, ils veulent priver notre parti de la cohérence nécessaire avec le calendrier électoral au nom d’une ambition qui ne dit pas son nom.

Aujourd’hui, le temps de la clarification et de la cohérence est venu pour le Parti socialiste. Le prochain Congrès doit être utile et constituer un temps fort de la refondation de notre parti. Le projet que nous choisirons au Congrès de Reims devra être porté par notre premier secrétaire aux présidentielles de 2012. Parce qu’alors, nous aurons collectivement le temps de construire notre projet. Parce qu’alors, les socialistes arriveront sereins aux présidentielles de 2012.

C’est pourquoi , membres fondateurs de Rénover Maintenant, nous avons décidé de démissionner de notre courant. Nous ne pouvons, aujourd’hui, accepter de cautionner une stratégie de chaos destinée à préserver les postures de quelques-uns . Il en va du respect envers tous celles et ceux qui comptent sur le Parti socialiste pour leur apporter un espoir.

Nous voulons rester fidèles à la rénovation de notre parti pour laquelle nous avons oeuvré toutes ces années. Nous avions fait le choix en 2007 de soutenir Ségolène Royal . Elle a porté nos idées au delà de nos espérances : démocratie participative, réforma institutionnelle, développement durable, pacte social européen. Aujourd’hui, nous faisons le choix de continuer avec elle le travail de rénovation entrepris.

Yvette Roudy, Vice présidente de Rénover Maintenant et ancienne Ministre

Françoise Mesnard, Vice-présidente de Rénover Maintenant et Vice –Présidente de la région Poitou-Charentes

Béatrice Arruga, Membre de la Direction Nationale de Rénover Maintenant et Vice-Présidente de la région Centre

A voir aussi: Le Post

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

membre de RM et du PS depuis 2006 et militante de base, j'en suis arrivée à la même conclusion que vous. Bien peu convaincue en 2006 de la nécessité de soutenir Ségolene Royal, j'ai pu constater qu'elle avait pu faire bouger les choses et amener de l'air à un parti bien sclérosé pendant la campagne. Autant j'ai pu comprendre le renoncement temporaire d'Arnaud au non cumul des mandats, vu le fonctionnement actuel du monde politique,autant les calculs avec les dskistes, tout en dénonçant les ambitions des autres, pour le congres me paraissent une erreur. Ce n'est pas une surprise, c'était dans l'air depuis Fouras 2008 et l'interminable discours de Mosco que nous avons subi avec patience... Le projet a bon dos.
Bravo à toutes les trois.

BA a dit…

Chère Flodechambe

Merci beaucoup pour ton message. De nombeaux militants nous contactent depuis que nous avons pris l'initiative de ce texte.

Evidemment que la position de RM dimanche dernier est incompréhensible à bien des égards.
Il faut de la cohérence dans les choix, les idées et les déclarations.

A ce titre, je t'invite à lire le texte ci dessous. Il date de mai 2007 (un an tout juste). Il fut écrit par Arnaud Montebourg et Thierry Mandon au lendemain de l'élection présidentielle...

Le voici:
"Consacrer désormais toutes nos forces à poursuivre la rénovation pour définir un projet de gauche adapté à la société d’aujourd’hui " par Thierry Mandon et Arnaud Montebourg
Mai 2007
En obtenant Dimanche 47% des voix dans un scrutin présidentiel marqué par une participation électorale record, Ségolène Royal a réussi, dans des conditions très différentes, à repositionner la gauche au niveau où Lionel jospin l’avait placé aux présidentielles de 1995. Beaucoup, comme nous tous, seront déçus par un résultat dont ils attendaient beaucoup plus, espérant la victoire. Mais peut-on considérer comme une "terrible défaite", selon les mots même d’un procureur indécent qui n’a pas attendu 5mn après 20h, dimanche soir, pour prononcer son réquisitoire, ce qui finalement n’est que le résultat tristement logique d’un parti socialiste dont nous avons si souvent dénoncé les conservatismes et le manque d’audace.

Rendons donc d’abord et avant tout justice à Ségolène Royal des changements considérables qu’elle a imposés aux socialistes dans sa campagne de modernisation accélérée : Révolution démocratique avec la VIème République, nouveaux outils de régulation économiques et fiscaux, priorité écologique, redéfinition et réorientation d’un projet européen protecteur et volontaire, ambition pour l’égalité scolaire, parité authentique. Sur tous ces points, Ségolène Royal aura imposé en 6 mois au parti des avancées pour lesquelles nous nous battions depuis 5 ans sans succès. Il faudra d’ailleurs rappeler à ceux qui ont la mémoire courte et dénoncent les errements de la période 2002-2007 que nous avons eu la constance de refuser la paresse idéologique et doctrinale dans laquelle nous ont enfermés les congrès de Dijon et du Mans et que nous n’avons jamais abandonné nos combats pour quelques responsabilités d’appareil. Cela nous rend plus fort pour soutenir le début de rénovation engagée par la campagne de Ségolène Royal, consacrer désormais toutes nos forces à la redéfinition d’un projet de gauche adapté à la société d’aujourd’hui et souhaiter vivement que Ségolène Royal fasse le choix de s’y investir, quels que soient les choix difficiles qu’il faudra assumer.

Car la rénovation d’un appareil sclérosé par 10 ans de gestion de compromis misérables sera tache difficile. Elle impliquera de s’ouvrir puissamment sur la société, d’associer à notre réflexion intellectuelle, hommes et femmes de gauche d’autres formations politiques et d’inventer le cadre politique de ce travail d’envergure. Le Nouveau parti socialiste ? C’est toujours notre démarche, l’intention d’alors est désormais évidence pour tous. Mais il y a déjà urgence car 5 années, c’est court. Prendre la mesure véritable de l’état de la société et des aspirations des citoyens, définir un projet ambitieux et crédible, rénover les pratiques et les équipes, bref rattraper le retard stratégique considérable que nous avons pris vis a vis de la droite nécessitera beaucoup de temps, qu’il faudra accomplir dans un délai record ! Il faut donc engager ce travail sans attendre, un congrès de la rénovation, pouvant se muer en assises de la gauche rénovée, devra donc se tenir d’ici la fin de l’année. Nous n’accepterons pas les tergiversations qui, visant à reporter l’inventaire des raisons de la défaite, auraient pour conséquence de faire en sorte que rien ne change. On ne rejouera pas 2002 en 2007.

Pas plus qu’on ne doit changer l’objet de la réflexion. Déjà, les plus fatigués du travail politique nous invitent a engager une réflexion sur notre stratégie d’alliance. "A gauche toute" disent les uns ; "avec le centre" déclarent les autres ! Ce n’est pas ainsi que nous concevons la rénovation. Il serait d’abord stupide de devoir choisir l’une ou l’autre de ces stratégies. Un parti socialiste rénové devra pouvoir rassembler à sa droite et à sa gauche, faute de quoi il serait condamné à dépérir au bénéfice de formations plus jeunes et plus audacieuses. Mais surtout, la stratégie d’alliance n’est que l’aboutissement de la réflexion programmatique, en aucun cas son préalable. Quand nous devons repenser nos objectifs politiques et nos outils, il faut d’abord investir toute son énergie sur le projet. Viendra ensuite la stratégie d’alliance et les éventuels compromis.

"Rénover maintenant !" écrivions nous après Le Mans. C’est toujours et plus que jamais notre projet après la défaite. Mais ce combat dépasse désormais notre seule sensibilité. Il doit devenir celui du parti tout entier, voire celui de toute la gauche de gouvernement. C’est désormais à cela, plus qu’aux vaines querelles d’appareil, que nous devons nous consacrer.

Thierry MANDON Porte parole de RM
Arnaud MONTEBOURG

le 8 mai 2007

Il est consultable à l'adresse suivante: http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=828



Amitiés socialistes

Béatrice

Anonyme a dit…

Chère Béatrice,

Je comprends parfaitement ton écoeurement devant les revirements incessants d'Arnaud Montebourg...

Je présume :
1) qu'après avoir combattu Ségolène Royal, François Hollande et Dominique Strauss-Kahn jusqu'au congrès du Mans,
2) avant de rejoindre Ségolène Royal pour les présidentielles,
3) puis de soutenir les amis de Strauss-Kahn pour le prochain congrès,
il s'empressera de soutenir François Hollande lors du congrès suivant...

Bref, tout comme toi, je quitte la nef des fous de "Rénover Un de ces Jours", mais pour rentrer au bercail pour ma part : je soutiendrais le candidat de la gauche du parti (Nouveau Parti Socialiste, Pour la République Sociale ou Démocratie & Socialisme).

En regrettant de ne plus suivre la même route que toi, ce qui n'empêchera nullement les combats communs, le respect profond et l'amitié que j'ai pour toi.

Boris Yarko

Anonyme a dit…

Merci madame pour votre décision. Elle renforce mon sentiment personnel de militant RM.