06 décembre 2009

Suppression de l'Histoire-Géographie en Terminale scientifique: une décision inadaptée et infondée

C'est avec une immense surprise que j'ai pris connaissance du projet de réforme visant à supprimer l'enseignement de l'histoire-géographie pour les lycéens inscrits en terminales scientifiques. Grâce à l'appel d'éminents historiens, c'est toute la société qui se trouve utilement interpellée sur un aspect de cette réforme du Lycée autant inadaptée qu'infondée.

La réforme de notre système éducatif dans sa diversité est devenue au fil du temps une nécessité et en particulier la réforme du lycée où l'organisation actuelle est complexe et génératrice d'échecs multiples et de sorties sans qualification. Mais réformer ce n'est pas amputer et je reste persuadée que proposer aux lycéens un tronc commun de connaissances jusqu'au Baccalauréat reste et restera la meilleure solution pour permettre de mieux aborder la vie en société.

Considérer que l'histoire-géographie peut être enseignée en Première, puis devenir optionnelle en Terminale, c'est de fait exclure du socle commun de connaissances un groupe de matières qui permet de comprendre les enjeux du monde actuel, de se situer dans le temps, de se projeter dans l'espace et d'appréhender enfin et surtout la complexité d'une société en pleine mutation aux prises avec la mondialisation.

Le débat sur l'identité nationale est lancé dans un contexte où les thèmes de réflexion remis aux Préfets pour son organisation sont implicitement ceux que l'école véhicule via l'instruction civique et les cours d'histoire-géographie, aux rangs desquels je tiens à citer en exemples les symboles républicains, la langue, la laïcité, les paysages de nos campagnes, les fleuves, les personnages historiques fondateurs.

A l'échelle de notre région Centre, c'est en ce sens que nous agissons fortement pour accompagner les équipes éducatives dans l'organisation de leurs projets pédagogiques utiles à permettre aux lycéens de se construire une citoyenneté et une connaissance du monde d'aujourd'hui: promotion de la mobilité européenne, encouragement des visites des lieux de mémoire en France et en Europe, soutien aux projets Lycéens citoyens portant sur le développement durable, la culture scientifique, la prévention des conduites à risque.

J'apporte tout mon soutien, comme d'autres responsables politiques, à l'appel des historiens, un appel qui je l'espère sera entendu par le Ministre de l'Education Nationale avant la présentation de son projet lors du Conseil Supérieur de l'Education prévu jeudi prochain.

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