09 avril 2006

De la crise aviaire à la crise de la filière avicole

Une crise en chasse une autre, le CPE a banni de nos médias l'information qui alors s'étalait: la crise aviaire débarquait en France, les élevages étaient touchés comme toute une série de bestioles sauvages à plumes.

Depuis, il est bien difficile de trouver des informations sur la progression ou non de cette nouvelle infection; seules des informations "rassurantes" émanant du ministère de l'agriculture témoignent de la capacité de l'Etat à avoir su enrayer ce fléau tout en accompagnant financièrement les éleveurs privés de consommateurs et de revenus.

Décalage entre une information dite "officielle" et une réalité du "terrain", illustrée par un courrier que je viens de recevoir de producteurs et d'abattoirs locaux, touchés par la crise et la perte financière énorme, les aides de l'Etat s'avérant insuffisantes.

Décalage entre des déclarations en forme de promesse et d'apaisement, mais l'inefficacité au bout de la chaîne.

Dans la région Centre, la filière avicole représente une quarantaine d'entreprises, 6000 actifs dont 1000 éleveurs. Dans le pays vendômois, ce sont près de 600 emplois qui se retrouvent menacés parce que la mission de l'Etat et ses engagements ne sont pas à la hauteur. La crise aviaire et son déballage médiatique ont effectivement provoqué une psychose entrainant des comportements irrationnels amenant de nombreux consommateurs à stopper leurs achats de volailles.

En réaction, les Présidents des 6 régions françaises, Centre, Aquitaine, Bretagne, Limousin, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, qui représentent 80% de la production française se sont unis et ont lancé un appel au gouvernement afin qu'il revoit à la hausse son plan d'aide à la filière.

En réaction également, les régions ont décidé d'apporter à leur niveau une aide à la filière, tournée vers les consommateurs: devant l'urgence de rétablir la confiance des consommateurs, une somme de 1 millions d'euros vient d'être affectée à des opérations de communication et de promotion et de soutien à la commercialisation des produits.

Espérons que le ministre de l'agriculture entendra cet appel. Quant aux Premier Ministre et Président de la République, touchés de surdité chronique face à la déferlante du CPE, mieux vaut ne rien espérer de leur côté actuellement...

Aucun commentaire: