Le 30 avril est une journée, qui comme chaque année, est consacrée aux déportés. Dans nos villes et villages, les drapeaux se dressent, des cérémonies s'organisent, les habitués s'y retrouvent.
Pourtant, personne n'en parle... il suffisait de suivre le jour même les journaux télévisés: préparation de la cueillette du muguet, préparation des manifestations dont le seul intérêt était de dire que les syndicats allaient être en ordre dispersé, de l'appel au rassemblement national de l'extrême-droite qui pourtant ne rassemble qu'une poignée de fidèles... un traitement médiatique en total décalage avec l'information du jour. Ce n'est malheureusement pas rare.
Pourtant, consacrer notre souvenir, notre réflexion à cette période atroce de notre histoire pour que plus jamais elle ne se renouvelle, proclamer notre attachement aux valeurs d'humanisme, à notre république et son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité auraient bien valu quelques minutes d'intérêt lorsque la haine de l'autre n'a jamais été aussi forte.
C'était il y a seulement 61 ans que le monde découvrait les camps de concentration et avec l’une des plus terribles tragédies de l’histoire de l’humanité et avec son lot d'images et de témoignages insoutenables car de cette barbarie orchestrée sous forme de répression, oppression et extermination, ce sont des victimes qui de toutes parts ont été privées de leur liberté, leur dignité,…de leur vie tout simplement : ils furent déportés parce que juifs, opposants politiques, tziganes, homosexuels, francs-maçons...
Plus que jamais, ce type de journée a une utilité; elle sert de tribune pour la défense de l’humanisme pour faire reculer l’intolérance, qui poussée au plus extrême, a pu et peut engendrer l’extermination de son prochain.
L’intolérance ne date pas d’hier : aujourd’hui dans notre pays elle est plus que jamais présente dans notre société multi ethnique où les différences se refusent, voir s’affrontent. Et l’amour de notre pays proclamé à coup de "petites phrases" ne doit en rien entraîner le discours d’exclusion de l’autre, considéré d’être « coupable de vivre sur notre sol ».
De l’intolérance à l’exclusion, il n’y a qu’un pas. Rien ne justifie qu'on s'en serve même pour des finalités électoralistes.
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