Dimanche dernier avait lieu comme chaque année une journée dédiée au Souvenir de la Déportation. Cette journée a pour objectif de faire un travail de mémoire sur les pages sombres de notre histoire et honorer la mémoire de ceux qui ont souffert dans leur chair et leur âme. Dans une salle où se côtoient anciens combattants et anciens déportés, c'est toujours avec beaucoup d'émotion que nous participons à cette cérémonie bien particulière.
J'avoue que l'émotion a vite fait place à la colère quand j'ai pris la parole. J'ai en effet tenu à rappeler combien les évènements récents de tombes saccagées et recouvertes de croix gammées ou bien des déclarations de Jean-Marie Le Pen faisaient honte à la France et provoquaient en moi un profond sentiment d'écoeurement. Comment imaginer que la négation de l'histoire puisse se porter comme un étendard, comme une revendication que l'on arbore pour faire entendre parler de soi? Au fond, la journée du souvenir de la déportation a aussi cette vertu première: ne rien laisser à l'oubli ou à l'ignorance, ne rien laisser passer quelque forme que ce soit de remise en cause ou de minoration de ce que fut, il y a une soixantaine d'années, cette opération monstrueuse d'arracher des millions d'êtres à l'affection des leurs, à leurs vies.
Lorsque les Alliés pénétrèrent dans les camps de concentration, ils découvrirent l’horreur d’une réalité cachée ou supposée telle : des charniers à ciel ouvert, des rescapés squelettiques et hagards, des entrepôts remplis de monceaux de valises, de chaussures ou de cheveux des victimes. Comment qualifier cela de « simple détail de l'histoire »?
En cette journée, c'est aux disparus que nous rendons hommage, parce que nés juifs-ils furent 6 millions-, parce que nés tziganes, parce que handicapés, parce que résistants, parce que franc-maçons, parce que homosexuels : tous furent victimes de l’implacable planification et mise en oeuvre de la solution finale conçue par Hitler et le régime nazi.
Ils furent des millions à être dépossédés de leur nom, réduits à l’état d’un matricule tatoué sur le bras, expédiés à la mort dans les chambres à gaz. N’oublions pas que très peu réchappèrent des camps de la mort. Comment qualifier cela de «simple détail de l'histoire »?
Dénonçons et combattons toute idéologie contraire à nos valeurs car toute parole et tout acte ont un sens.
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