08 janvier 2006

Peine de mort, vers l'abolition définitive

Il est des lois où l'on se dit d'être fier d'appartenir à cette famille politique qui a su, une fois arrivée au pouvoir en 1981, l'imposer au nom de l'humanisme comme devise essentielle qui régit notre République.
Alors qu'aujourd'hui, les médias et un grand nombre de socialistes convergent vers Jarnac pour se recueillir sur la tombe de François Mitterrand, se souvenir de cette grande loi, c'est rendre ma part d'hommage à ce Président de la République qui a marqué mon enfance, la victoire de 1981 et la joie dans ma famille, - quel souvenir!- et ma jeunesse avec mes premiers combats politiques.

Loin de moi de vouloir commenter ici les 14 années de pouvoir, je m'en tiens au passé qui rejoint le présent, ou bien le contraire d'ailleurs, quand Jacques Chirac, actuel Président de la République a déclaré il y a quelques jours, le 3 janvier dernier, vouloir inscrire dans le socle de notre constitution l'abolition de la peine de mort.

Alors que Robert Badinter déclarait "Dans les pays de liberté l’abolition est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout pratiquée. Ce partage du monde ne résulte pas d’une simple coïncidence, mais exprime une corrélation. La vraie signification politique de la peine de mort, c’est bien qu’elle procède de l’idée que l’Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu’à lui retirer la vie. C’est par là que la peine de mort s’inscrit dans les systèmes totalitaires : [...] Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! Je dis : cette conception de la justice ne peut être celle des pays de liberté, précisément pour ce qu’elle comporte de signification totalitaire", l'inscription de cet engagement dans notre constitution serait un barrage définitif contre toute forme de tentative parlementaire visant à revenir sur cette loi, comme ce fut le cas en 2004 lorsqu'une cinquantaine de députés UMP et UDF avaient déposé une proposition de loi de rétablissement de la peine de mort pour les actes de terrorisme.

Pas de polémique inutile sur une telle question sur les raisons de J.Chirac qui soi-disant reprendrait là une idée portée par la gauche.

Après tout, toute idée, lorsqu'elle est bonne, n'a t'elle pas vocation à devenir majoritaire?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci.

Je m'interroge beaucoup actuellement sur mes convictions socialistes, les personnes, l'intégrité, quelle place occuper, ...
J'ai été très séduit par le discours et les positions du NPS original, et à présent de votre nouveau courant.
L'honnêteté intellectuelle, simple, évidente, de votre message me convainc que je regarde dans la bonne direction pour trouver des réponses et un espoir.
Quand tant d'autres se contentent d'une opposition systématique irréfléchie et stérile.

BA a dit…

Cher Benoit,

Depuis aujourd'hui un site internet (http//www.renover-maintenant.org) est en ligne avec des informations sur ce nouveau courant et notamment des contacts locaux. L'aventure pour la rénovation utile au PS continue. Je vous invite à rapidement prendre contact avec votre coordinateur régional, afin que vous receviez une convocation pour l'assemblée générale de mise en place de l'asso départementale (elles vont se dérouler ce mois ci et en début de mois prochain).

Vous avez raison; les électeurs, à juste titre sont devenus exigeants et ne veulent plus se contenter d'oppositions stériles sans contre proposition.
A l'inverse, comme c'est le cas sur ce débat sur la peine de mort remis au premier plan par J.Chirac, quelques soient les raisons bonnes ou oppurtunes qui l'animent, nous ne pouvons sur cette question etre dans la critique ou uniquement la suspicion.

L'abolition de la peine de mort, idée forte de la gauche, idée identitaire de notre action au pouvoir, nous devons continuer dans cette nouvelle actualité ce combat, afin qu'aucune remise en cause ne soit possible.