16 janvier 2006

Contrats précaires: bis repetita

Il fallait bien s'y attendre, c'est au tour des jeunes chômeurs de se voir "offrir" ces contrats à période d'essai "indéterminée" (et oui, deux ans, c'est plutôt long...), la trouvaille du jour pour ce gouvernement en quête de démolition de nos acquis sociaux.

Tout y passe, de notre système de protection sociale, le calcul des retraites, en passant par le droit du travail. La logique politique du gouvernement est claire, nous ne nous en étonnons plus: détruire chaque jour un peu plus nos acquis sociaux au nom de la sacro-sainte libéralisation tant pronée. Evidemment, s'il n'y avait pas toutes ces lois, la France vivrait le plein emploi! Qui peut y croire? Depuis deux ans que ce gouvernement est aux commandes de la France, le chômage reste élevé, la croissance terriblement en panne, notre balance commerciale déficitaire - une première- et la Droite continue à promulguer les mêmes potions, mauvais remèdes contre de vrais maux.

Le Contrat Première Embauche catalogue la jeunesse comme une main-d'oeuvre elle aussi jetable comme ces mouchoirs utilisables une seule fois, à tout moment, sans préavis, pendant les deux années que dure la période d'essai. Beau cadeau pour ces jeunes qui souhaitent, à juste titre se lancer dans la vie, croire en l'avenir, -qui sait fonder une famille-, croire au lendemain pour ses enfants, avoir un toit bien à soi... Et bien, jeunesse, retiens toi! Deux années de labeur, deux années de patience, et tu pourras entrevoir ton avenir... ou retrouver l'adresse de l'ANPE la plus proche de chez toi.

Du CPE au CNE, des sigles pour dire la même chose, précarité, sous-emploi, fragilité; mais belle adaptation, rendons à De Villepin cet honneur, à chaque âge, son contrat type!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi voulez vous absolument que les employeurs licencient ces jeunes avant le terme des 2 ans ? pour quelles raisons le feraient-ils ? Quels seraient leur intérêt ? Croyez vous qu'un chef d'entreprise passe son temps à embaucher ou débaucher au gré des mesures pour l'emploi ? Vous portez un jugement très manichéen où le chef d'entreprise est forcément l'exploiteur et le salarié forcément la victime parce qu'il a une période d'essai de 2 ans... alors qu'à mon avis les premières victimes aujourd'hui sont avant tout les chômeurs et notamment les jeunes qui n'ont aucun revenu !

idiomatic a dit…

Euh, le chomage et la croissance anemique viennent apres 10 ans de gauche je crois?

Les emplois jeunes, c'est qui?
Et le "traitement social du chomage"?

La verite c'est que le droit du travail est trop complexe et qu'il vaudrait mieux le reformer plutot que de le rafistoler.... avant qu'il ne soit trop tard.

Voir aussi mes commentaires sur mon blog CPE: palier pour l’emploi?

Anonyme a dit…

Permettons-nous de ne pas oublier notre jeunesse dans tous nos projets et ces projets auront de l'avenir...

Brigetoun a dit…

et pourquoi prévoir un licenciement sans avoir à fournie de raison si ce n'est pour permettre une rotation de prmières embauches

BA a dit…

cher jmag, où voyez vous dans cet article de telles accusations envers les chefs d'entreprise? ils sont les créateurs des richesses et des emplois et on doit leur reconnaitre cet effort évidemment. Mais à bien les cotoyer ce qui est mon cas, on se rend compte que ce n'est pas tant l'aspect législatif ds contrats de travail qui les freinent dans les embauches mais l'absence plutot de commandes, de clients, notre pays est en panne et cette précarité organisée sciemment des contrats de travail ne va en rien améliorer la consommation dans notre pays, bien au contraire. Quant au coté "jetable" du salarié, il est autorisé pendant 2 années, à tout moment, sans aucun préavis. J'y vois là, oui, une fragilisation de ces salariés, sans aucune vision manichéenne..

BA a dit…

Juliano fait référence au blog de MN Lienemann, voici l'adresse de l'article en question:
http://www.marie-noelle-lienemann.fr/article/blogview/3724/1/1570/

Anonyme a dit…

Cher Jmag,

Reconnaissons la croissance de la prestation de service. Dans ce système, la prestation de service est censée être souple et adaptable aux variations.

L'entreprise de prestation, pour être souple et adaptable fait varier ses effectifs au fur et à mesure des contrats décrochés ou perdus. Pour avoir participer à ce système, je te confirme qu'il existe au moins un système où le licenciement est monnaie courante et où nous passons notre temps à embaucher et à licencier ...

Observe le fonctionnement du mileu du nettoyage, du bâtiment, des SSII ...

Néanmoins, je t'accorde qu'il existe aussi des secteurs où l'on investit sur l'homme et où le licenciement n'est avantageux pour personne.

Anonyme a dit…

J'aimerai bien que l'on m'explique l'intérêt de ce "contrat première embauche".

S'il s'agit pour le chef d'entreprise de prendre le temps de voir si l'activité de son entreprise va lui permettre d'employer durablement un nouveau salarié, il me semble qu'un bon vieux CDD suffit.
Et il a l'avantage de permettre au salarié d'avoir la sécurité de l'emploi sur une période déterminée et donc de faire des projets : rechercher un autre emploi pour la suite, suivre une formation en parallèle, accéder au logement...

S'il s'agit pour l'employeur de jauger la qualité de son nouvel employé, la période d'essai pour les CDI actuels suffit amplement.

Je n'y vois donc aucun intérêt pratique, si ce n'est pouvoir licencier librement un salarié du jour au lendemain sans préavis ni explication.

Et je serai curieux d'entendre un véritable argument en sa faveur.

Anonyme a dit…

Cher Boris, où avez-vous lu dans le code du travail que les employeurs pouvaient "licencier du jour au lendemain sans préavis ni explication" ??