06 mars 2006

Mobilisation anti-CPE!

Le CPE, après le CNE, Contrat Nouvelle Embauche, est une étape supplémentaire dans la fragilisation des salariés et le démantèlement de tout notre système de protection sociale.Avec une période d'essai de deux ans permettant à l'employeur de licencier un salarié sans motif, le CPE comme le CNE enferment les salariés durablement dans une situation d'instabilité, en leur retirant la possibilité de se projeter dans l'avenir.

Pour les jeunes concernés par le CPE, c’est un frein supplémentaire et considérable pour cette génération qui constitue l’avenir de notre pays dans tous ses projets : fonder une famille, avoir un logement, se lancer dans une vie à soi. Alors que les premiers cas de plaintes déposées auprès des Tribunaux de Prud’hommes illustrent les nombreux licenciements abusifs, le retrait du CPE et du CNE est une évidence : ces mesures présentées comme une solution au chômage n’ont de résultat que l’aggravation de la précarité des français dans une société où la droite au pouvoir depuis 2002 ne fait que s’attaquer au système de protection sociale : retraites, assurance-chômage, services publics, assurance-maladie.

Rendez-vous pour les vendômois mardi 7 mars à 11h30, Place de la Liberté.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelques ressources Internet indispensables sur le CPE :

1) Le site de mobilisation contre le CPE : http://www.stopcpe.net/cpe/

2) Le site "Sortir de l'impasse" :
http://sortir-impasse.blogspot.com/

3) Les analyses de Gérad Filoche sur le site de Démocratie et socialisme :
http://www.democratie-socialisme.org/

Anonyme a dit…

Merci à Boris.

Anonyme a dit…

Merci de lire en entier, même si vous être contre le CPE...
Etre contre le CPE, c'est ne pas comprendre grand chose à l'économie et aux entreprises.
Le pb essentiel des entreprises pour embaucher est d’avoir suffisamment de chiffre d’affaires d’avance pour être sûre de pouvoir « nourrir » les nouveaux embauchés pendant un temps suffisant. Compte-tenu des multiples obstacles au licenciement actuel, il faut avoir au moins 3 ou 4 ans d’activité en carnet de commandes pour embaucher.
Or le monde actuel ne le permet plus, du fait des multiples incertitudes : concurrence des pays asiatiques, etc… D’où le recours massif à l’interim, qui coûte très cher aux entreprises et sert uniquement à nourrir ce qu’il faut bien appeler des trafiquants de main d’œuvre. D’où aussi la surcharge de travail des personnels en place.
La seule façon de favoriser l’embauche, à activité globalement égale dans le pays, est de rendre le licenciement plus facile et moins coûteux. L’entreprise embauchera alors du personnel en contrat direct pour la durée de ses contrats, et les besoins sont considérables aujourd’hui, comme le montre le nombre des intérims. Tout le monde y gagnera : le salarié, qui sera mieux payé qu’en intérim, et l’entreprise, qui paiera moins au total et pourra donc prendre plus de monde.
Une disposition serait d’ailleurs souhaitable : que l’embauché en CPE reçoive justement une prime de « risque » pour compenser l’incertitude du contrat. Ce serait juste.
Il faut corriger deux erreurs communes :
1- le patron ne licencie jamais de bon cœur si la personne travaille correctement. Pour de nombreuses raisons (nous ne parlerons pas des aspects affectifs, mais ceux-ci sont très réels) : le coût de la débauche elle-même, mais aussi celui d’une nouvelle embauche ultérieurement. Une embauche coûte cher (frais de formation) et pénalise l’entreprise, du fait de la période d’apprentissage avant que le salarié soit complètement opérationnel. Le patron a donc tout intérêt à conserver ses bons éléments.
Les événements actuels semblent prouver le contraire (exemples : entreprise qui licencie alors qu’elle fait beaucoup de bénéfice). C’est parce que les personnes qui en parlent n’analysent pas complètement le problème. Sauf patron fou et incompétent (et aujourd’hui, il ne dure pas longtemps…), il y a toujours une raison sérieuse, souvent d’ailleurs internationale, et souvent liée à la nécessite vitale de conserver sa compétitivité vis-à-vis de concurrents qui paient des salaires dérisoires.
2- La deuxième raison est que le CDI est en réalité « mort », tout simplement parce que la durée de vie des entreprises devient très limitée. Plus personne ne peut espérer travailler dans la même boîte ou la même administration toute sa vie. La technique évolue également à vitesse grand V et donc les métiers. Nos enfants devront certainement changer de métiers plusieurs fois dans leur vie. Même si le CPI continue, sa « substance » disparaît donc. Les freins au licenciement conduisent en outre à ces grandes « charrettes » de renvois (pour limiter les coûts).
La meilleure et la « vraie » sécurité de l’emploi est en réalité fournie par un taux de chômage faible. Dans ce cas, les personnes peuvent quitter une entreprise et retrouver une autre place quasi immédiatement. C’est ce qui se passe dans les pays qui ont déréglementé les licenciements. Le taux de chômage y est très faible.
La meilleure et la seule sécurité de l’emploi est donc fournie par une forte activité économique. Pour cela, il faut être meilleur que les autres pays. Il faut donc que tout le monde se mette au travail pour gagner sur les marchés étrangers.
Le reste n’est qu’escroquerie verbale : dans une conjoncture de faible activité, rendre difficile les licenciements, c’est promouvoir les intérims, c’est-à-dire la précarité ; c’est pénaliser l’adaptation des entreprises et donc contrarier l’emploi, c’est aussi institutionnaliser le chômage, car les entreprises embauchent d’autant moins. C’est ce que fait la France depuis maintenant 20 ans. Ouvrons les yeux !!!

Anonyme a dit…

Cher ami anonyme,

A toi aussi je prierai de bien vouloir lire ma longue réponse.

Je suis toujours étonné du mépris qu'on les libéraux envers toute personne qui ne partage pas leur point de vue...

"Être contre le CPE, c'est ne pas comprendre grand chose à l'économie et aux entreprises", dis-tu. En langage moins fleuri, cela veut dire : toute personne qui ne pense pas comme moi est un con.

Etrange conception de la démocratie, celle qui veut que l'adversaire soit un imbécile et qu'il existe une seule vérité.
S'il en était ainsi, dis-moi, cher anonyme, à quoi peut bien servir la démocratie.
Puisque nous, gens de gauche ne comprenons rien à rien, ne faudrait-il pas nous interdire de voter ?

Pour ce qui est du CPE :

"Le pb essentiel des entreprises pour embaucher est d’avoir suffisamment de chiffre d’affaires d’avance pour être sûre de pouvoir « nourrir » les nouveaux embauchés pendant un temps suffisant."

Vrai, mais dis-moi comment assurer la consommation en France, donc la croissance si tu plonges tous les salariés dans la précarité, dans l'impossibilité de faire desplans à long terme du fait de la menace d'un licenciement qui peut tomber du jour au lendemain ?

Tu fais également une différence entre l'intérim et le CPE, or pouvoir être viré du jour au lendemain (avec 2 semaines de préavis) n'est-ce pas pire encore que l'intérim grâce auquel on connaît au moins le terme de son contrat ?

"Le patron ne licencie jamais de bon cœur si la personne travaille correctement."
Ah, cette manière habile de dire que si une personne est licenciée c'est forcément de sa faute : "si elle travaille correctement."

Car il est bien connu qu'en France il n'y a aucun licenciement abusif... les tribunaux des prud'hommes sont quasiment vides et les patrons sont tous des gens altruistes et généreux.

Si la caricature du patron par certains mouvements gauchistes est absurde, ta vision du patronat l'est tout autant.
Il faut quitter le monde des bisounours mon grand, des patrons indélicats, des patrons indélicats, ça existe.

Et la seule chose qui protège l'employé de l'arbitraire dans le monde non-démocratique de l'entreprise, c'est le code du travail.

Le problème avec ton discours, c'est que tu te moques complètement des salariés, c'est pas ton problème.

Mais c'est le nôtre, parce que ce sont les plus faibles, les patrons, ils n'ont pas besoin de nous, ils sont déjà en position de force.

Ceux qui ont une certaine éthique n'en absusent pas, les autres oui et le code du travail est le seul recours des salariés dans ce cas.

"Sauf patron fou et incompétent (et aujourd’hui, il ne dure pas longtemps…)"
Malheureusement, des patrons fous ou incompétents, cela existe et ils ne sont pas forcément sanctionnés.

Combien de temps avant de se rendre compte de l'incompétence de J-M. Messier, qui a ruiné Vivendi ?

Quelles sanctions envers le PDG d'Alcatel qui avait recentré toute l'activité diversifiée du groupe sur le seul téléphone portable et a failli ruiné ce fleuron de la technologie française ?

Etc. Etc. Etc. L'idée que le monde de l'entreprise ne sélectionne que les gens compétents est un mythe.

Il y a autant qu'incapables chez les patrons qu'ailleurs, mais on leur pardonne plus.

"la nécessite vitale de conserver sa compétitivité vis-à-vis de concurrents qui paient des salaires dérisoires."
C'est mon argument préféré, celui-là. Dis-moi, comment être compétitif envers la Chine, en divisant nos salaires par 20 ?

Notre économie n'y survivrait pas... Un certain protectionisme est nécessaire, sinon les salariés de ce pays disparaîtront.

Pas une certaine classe patronale, parce qu'elle a les moyens, elle, d'investir dans les pays émergents et parce qu'elle se moque du devenir de son pays, seul son devenir propre l'intéresse.
Je pense par exemple aux grands enseignes de la distribution qui achète en masse dans les pays à bas salaires et détruisent peu à peu notre économie à leur seul profit.

Mais les patrons des PME, les artisants, les commerçants, eux, ils disparaitront avec les salariés. Car sans pouvoir d'achat, plus de tissu économique local.

"Il faut donc que tout le monde se mette au travail pour gagner sur les marchés étrangers."

Vrai, mais dis-moi anonyme compagnon, quel est le taux d'investissement et de recherche et développement des entreprises française ?
Parce que l'innovation est le seul outil de compétitivité des pays à haut niveau de vie comme le nôtre.
Et les conditions de licenciement n'ont rien à voir avec ça...

Dernier point : "Il faut donc que tout le monde se mette au travail pour gagner sur les marchés étrangers."
Vas donc parler avec des ouvriers, comme mon beau-père, qui font les trois huit (matin / après-midi / nuit) et expliquent leur qu'ils ne travaillent pas assez...

On verra comment ils te répondront...

Bonne nuit, cher bisounours

Anonyme a dit…

Je m'étonne de vos réactions puisque, si j'ai bien compris, la surdité du gouvernement devrait conduire le PS et tous ses amis de la gauche plurielle au pouvoir pour enfin libérer les français de cette majorité UMP...
Je ne doute pas que vous trouverez les solutions adéquates pour enfin régler toute cette précarité que les "méchants" gens de droite destinent à nous tous ...

Anonyme a dit…

Cher jmag,

L'ironie, c'est bien, les arguments, c'est mieux !

Néanmoins, je vais prendre le temps de répondre aux sous-entendus de ton intervention.

Premièrement, tu ironises sur un PS sans véritable projet qui espère que la grogne sociale va l'amener au pouvoir sans réels efforts.

Malheureusement, c'est effectivement la stratégie de la direction du PS.
Sur ce point, je ne peux que te donner raison, mon parti a une politique (ou plutôt une absence de politique) irresponsable.

Mais de fait, tu te trompes de Blog : notre mouvement (Rénover maintenant) est à contre-courant du PS, nous aurions souhaité qu'un projet clair et alternatif ait été établi depuis longtemps.

Si tu veux critiquer les démagogues socialistes qui se contentent de suivre l'opinion et préfèrent la communication au débat d'idées, voici quelques adresses :
http://www.desirsdavenir.org/
http://www.blogdsk.net/
http://www.inventonsdemain.com/rubriques/sommaire.php3

Deuxièmement, tu ironises sur notre sectarisme : "les "méchants" gens de droite".
C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Il suffit de lire ton blog pour voir qu'en terme de sectarisme et de caricature des positions politiques nous sommes (au minimum) à égalité.

D'autant, que l'opposition au CPE n'est pas seulement un combat idéologique entre la droite et la gauche.
A moins d'être sourd et aveugle, on se rend compte que nombre de personnalités et de courants de pensée de droite sont aussi opposés au CPE.

L'UDF est partagée (elle a voté contre au parlement, pour au Sénat).
http://www.udf.org/index.html

Au sein de l'UMP des voix s'élèvent contre le CPE, les héritiers du gaullisme menés par Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) se sont prononcés contre au nom de leurs valeurs républicaines.
http://www.deboutlarepublique.com/

Deux autres parlementaires UMP ont montré leurs doutes : Hervé de Charette en s'abstenant (et en demandant au gouvernement d'abandonner le CPE) et Jean-Louis Debré en ne participant pas au vote.
http://www.assemblee-nationale.fr/12/scrutins/jo0945.asp

La question du CPE n'est donc pas une question partisane.

C'est une question d'équilibre des pouvoirs, doit-on réellement donner encore plus de pouvoir à des chefs d'entreprise qui sont déjà en position de force face aux salariés ?
C'est jouer avec le feu, dans les années 30 ces questions se sont réglées par une radicalisation des français vers les deux extrémités du champ politiques.

Voulons-nous revivre un affrontement violent entre extrême-gauche et extrême-droite ?
Faut-il, alors que la précarité saccage déjà notre pays, la favoriser encore ?
Et la Fraternité, ce n'est plus l'une des vertus cardinales de notre République ?

Anonyme a dit…

Etre contre le CPE,OK, empêcher les étudiants de rentrer dans les universités ou dans les lycées, démocratie française, quel utopie ??? Par contre un jeune diplomé cherchant du travail, ne trouve rien car il n'a pas d'expérience. Au bout de quelques mois, c'est la déprime assurée, ce qui semble normal et cela peut même être plus grave. Un contrat CPE, même avec ses risques PEUT LUI DONNER ENFIN UNE EXPERIENCE, ensuite la recherche d'emploi n'a plus le goût amer de l'échec. Un parti politique propose, le parti politique adverse détruit, et veut détruire à tout prix, c'est malheureusement cela la France. Malheureusement voyez-vous ce qui est bien pour les jeunes dans ce contrat, on s'en fiche. Les lycéens qui manifestent contre, quand ils arriveront sur le monde du travail à la fin de leur diplôme, les problèmes seront totalement différents, alors on peut se poser des questions ... Ce qui se passe actuellement est uniquement politique, l'intérêt pour nos jeunes qui en tient compte, quand il n'y a que des bagarres purement politiques

BA a dit…

Cher "anonyme",
n'est ce pas trop "réducteur" de penser que la mobilisation actuelle ne serait que purement politicienne, sans aucun fondement ni conviction? le mouvement actuel, aussi bien dans les lycées que dans les universités par son ampleur montre son aspect totalement spontané, sans manipulation de tel ou tel parti ou organisation.
Se mobiliser pour défendre ses droits, se mobiliser pour combattre une mesure qui parait absurde et destructice des règles élementaires du droit du travail ne ressemble qu'à un acte citoyen dans lequel, chacun participe, avec ses convictions, comme le font les partis politiques et les organisations syndicales.
Voyez vous, vendredi matin, j'ai rencontré 2 jeunes sur le marché, vendeurs derrière leur stand de fromage; le CPE pour eux, ils n'en voyaient pas les tenants ni les aboutissants, eux allant de routes en routes avec les horaires et conditions que l'on sait. Mais lorsque je leur ai parlé de la période d'essai de 2 ans, des risques encourus pour le salarié de se faire licencier sans préavis ni raison controlable, leur vision a totalement évolué. Ne pensez pas que nous agissons uniquement pour faire ou défaire ce que le précédent a fait, il y a des domaines où cela ne se fait pas! En revanche, dénoncer la précarité organisée comme seul accès au monde professionnel est bel et bien la démontsration d'un véritable récul. Quant à nos lycéens, ils sentent bien que le monde qui s'ouvre à eux n'a rien de positif...