Quelques centaines de plus, la liste commence à devenir longue en quelques mois de tous ces médicaments qui ne seront plus remboursés aux assurés sociaux. Trouvaille pour juguler le trou de la sécurité sociale sous justificatif d'insuffisance d'effets avérée, la liste s'allonge, les coûts sur les assurés sociaux renchérissent, alors que les revenus des ménages eux n'augmentent pas.
Evidemment, il y a urgence à sauver notre système de santé, acquis social aujourd'hui menacé, faute d'équilibre budgétaire. Mais, cette solution ne répond en rien à la crise de la sécurité sociale.
Certes la France bat le record du monde en terme de consommation de médicaments (537 euros par habitant) mais cette surconsommation doit s'accompagner de mesures qui vont bien au-delà de la simple élimination de tel ou tel médicament. Lutter contre le démarchage féroce des laboratoires sur les professionnels de santé, mettre en place une véritable éducation à la prise médicamenteuse, obliger la prescription de génériques, délivrer des médicaments en fonction de la posologie pour éviter tout le gâchis seraient des pistes à entreprendre avec volonté.
Et puis, si on s'attaquait au véritable coût des maladies professionnelles, là peut-être qu'on trouverait ce qu'il manque pour équilibrer la branche maladie. Aujourd'hui, la prise en charge des maladies professionnelles ne représente que 3% des dépenses de santé, bien loin du compte en réalité...alors qu'il est prouvé qu'elles génèrent au moins 18% des arrêts maladies. Au final, le coût réel des maladies professionnelles est mis à la charge des assurés sociaux au lieu d'être financé par les employeurs...
2 commentaires:
Je suis en partie en accord avec vos propos au sujet du déremboursement de certains médicaments quand vous dites que c'est "Trouvaille pour juguler le trou de la sécurité sociale" je suis de votre avis par contre moi ce qui me choque c'est que l'afssa aujourd'hui indique que ces médicaments sont inefficaces si c'est le cas il est absolument anormal que ces produits soient remboursés (il faudrait d'ailleurs aussi aborder le sujet de l'homeopathie et de la non preuve de son efficacitée)et si le consommateur les veux il les paye sur ses propres deniers( s'ils sont inefficace ils doivent être non nocifs et donc ne justifient pas d'ordonnance).
Je suis en accord avec vous quand vous dites " Evidemment, il y a urgence à sauver notre système de santé, acquis social aujourd'hui menacé, faute d'équilibre budgétaire"
et quand vous proposez un début de piste en parlant du démarchage des laboratoires et autres professionnels de la santé mais quand vous parlez d'éduquation à la prise médicamenteuse je ne sais pas si vous parlez de l'éducation du prescripteur ou de celle du consommateur car et c'est la ou je suis en désaccord avec votre analyse il y a un parametre que vous semblez négliger c'est le médecin ou dans certain cas le pharmacien qui prescrit le médicament donc c'est lui qui peut et doit agir et empecher la surconsommation de spécialité pharmaceutique le patient n'est pas un consommateur il "subit" la loi du prescripteur !
"Et puis, si on s'attaquait au véritable coût des maladies professionnelles, là peut-être qu'on trouverait ce qu'il manque pour équilibrer la branche maladie" si je comprends votre propos vous souhaitez augmenter les cotisations patronales (qui sont de toutes façons payées par le salarié et ce quoique l'on en dise) je crois que l'heure est plus aux économies qu'aux dépenses supplementaires, mais il s'agit bien sur de pistes à étudier.
bonsoir,
merci d'avoir pris le temps de répondre aussi longuement à cet article.
je suis bien d'accord avec vous sur le role de l'AFSSA et sa capacité à juger de l'efficacité ou non d'un médicament. Ce qui m'etonne c'est l'"accélération" avec laquelle certains médicaments jugés hier efficaces ne le sont plus aujourd'hui, à contrario de la prescription des médecins qui eux continuent de les prescrire les jugeant, eux, efficaces. Quid de l'initiative aujourd'hui, si ce n'est un contexte économique et les pressions qui s'en suivent.
Quand je parle d'"éducation à la prise de médicaments", elle vaut malgré tout pout le grand public, qui par exemple ne se satisfait pas d'une ordonnance allégée, sans antibiotiques, alors que l'infection est d'origine virale...Et en cela, les campagnes d'information, et donc de prévention (pas uniquement à but économique donc) sont insuffisantes. Mais évidemment il y a aussi la responsabilité du prescripteur aussi...
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