04 mars 2006

De la suspension à l'exclusion

Ce qu'on appelle désormais "l'affaire Frêche" ne s'est pas arrêté à l'occasion du dernier Bureau National du Parti Socialiste; il ne s'agit pas aujourd'hui de s'en tenir à un effet d'annonce qui ferait retomber toute forme de mobilisation pour s'en remettre à la décision de la Commission Nationale des Conflits, instance du PS chargée de cette mission, dont on ne connaît pas le calendrier ni surtout l'issue finale.

Face à l'abondance de dénonciations, lettres ou pétitions de toutes parts arrivées rue de Solférino pour dénoncer l'inaceptable dans la bouche d'un socialiste, le PS, par son Premier Secrétaire se devait de réagir. Tardivement, timidement. Mais la mobilisation a permis la "suspension" immédiate des instances nationales de cet élu local à la tête d'une grande région française, première décision exemplaire. Traiter les harkis de "sous-hommes", quelque soit le contexte local, le degré d'énervement (ou de tolérance?) de G.Frêche, rien ne justifie ce dérapage incontrôlé. Dérapage d'ailleurs qui n'en est pas à son premier: Libération s'en est fait l'écho dans un article daté du 28 février.

Désormais, il revient à la Commission de statuer sur le sort de ce "camarade"; gageons qu'ils commenceront en guise d'analyse introductive à mettre dans la balance la Déclaration de principes qui régit le Parti Socialiste: l'article 1 stipule que "Le Parti socialiste se fixe comme objectif l'émergence, par la voie démocratique, d'une société qui réponde aux aspirations fondamentales de la personne humaine telles que les ont définies des siècles de luttes pour le progrès et que les expriment aujourd'hui tous les peuples : la liberté, I'égalité et la dignité des hommes et des femmes...". Mieux, l'article 5 prônant la laïcité comme valeur fondamentale déclare "l'égalité de tous les citoyens et récuse toute mesure discriminatoire fondée sur le sexe, la race, les convictions philosophiques ou religieuses, les choix de vie personnels. Il se donne pour vocation de favoriser l'intégration et l'adhésion aux valeurs de la République de tous ceux qui résident sur notre sol."
Comme il revient à la justice de notre pays qui a été saisie de trancher cette sombre affaire.

Tout est dit. Pour le PS, l'instance chargée de juger est devant un choix. Mais l'exclusion n'est pas acquise. La mobilisation ne doit en rien retomber, il en va de notre crédibilité. Il en va de la défense des valeurs républicaines qui sont les nôtres, celle d'une société qui rassemble, qui respecte chacune et chacun de ses citoyens et qui condamne toutes celles et tous ceux qui prônent l'intolérance.

Pour lire et signer la pétition, cliquer ici.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

In Express du 24 02 06 : "Le maire de Londres Ken Livingstone a été suspendu de ses fonctions pendant un mois par la justice britannique pour avoir comparé un journaliste juif à un gardien de camp de concentration. Le tribunal, composé de trois personnes habilitées à juger les plaintes déposées contre des élus locaux, a estimé que l'édile, 60 ans, avait discrédité sa ville par de tels propos."

Brigetoun a dit…

oui mias il n'a été suspendu que pendant un mois et pas par le labour

Anonyme a dit…

Pièce à ajouter au dossier Frêche :

Le 30 novembre 2005, dans l'hémicycle du conseil régional de Languedoc-
Roussillon, George Frêche entonne le "Chant des Africains", chant des troupes coloniales françaises devenu l'hymne de l'OAS.

Puis récidive le soir-même lors du conseil d'agglomération de Montpellier.

Et il annonce qu'il s'oppose à l'abrogation d'une loi "qui reconnaît le rôle positif de la présence française en Algérie".
Ce qui lui vaut les remerciments du chef de file frontiste régional, Jean-Claude MARTINEZ.

Christian Paul (député de la Nièvre, Rénover maintenant) et Philippe Martin (député fabiusien du Gers) demande alors son exclusion.
Pas de réponse à l'époque de la direction.

Nous avons peut-être enfin l'occasion de déboulonner l'indéboulonnable M. Frêche, qui ne cache pas ses sympathies pour l'OAS, alors surtout ne relâchons pas la pression !!!

BA a dit…

Effectivement la pression ne doit en rien retomber; il ne faut pas en rester à cet effet d'annonce de la suspension des instances nationales en attendant une hypothétique décision; le fait que d'autres plaintes aient été déjà déposées, sans suite comme le signale Boris, montre bien l'importance de la mobilisation qui ne doit pas faiblir, bien au contraire...

Anonyme a dit…

Non seulement, il convient de ne pas lâcher la pression sur George Frêche, mais il serait bienvenu de demander aussi des comptes à certains de ses complices ou amis.

En particulier aux députés socialistes qui ont voté la loi instituant l'obligation d'enseigner le caractère positif de la colonisation française, je pense notamment au rapporteur socialiste ce soir du 11 juin 2004 : M. Kléber Mesquida (député de l'Hérault, vice-président du conseil général).

Mais comment oublier aussi ces trois députés de l'Aude qui se sont opposés publiquement (cf. Marianne, le 17 décembre 2005) à l'abrogation de cet article de loi : MM. Jacques Bascou, Jean-Paul Dupré et Jean-Claude Pérez ?