16 décembre 2005

Mise en oeuvre du Plan Régional de la Formation Professionnelle

Autre gros dossier à l'ordre du jour de cette session de fin d'année: la mise en œuvre de l’action prioritaire n°1 de l'élaboration du cadre d’évolution des formations initiales et continues à l’horizon 2010 du PRDFP.
Ce plan régional comme son nom l'indique vise à déterminer nos priorités en terme d'offres et de cartes de formation sur la Région centre.


Ci-dessous texte de mon intervention en séance plénière à ce sujet:

Le Plan qui nous est présenté aujourd’hui porte l’enjeu que constitue le droit à l’éducation et à la formation, véritable enjeu humain. Il s’adresse à ceux qui demain seront des professionnels, formés, adaptés à un monde du travail en pleine mutation.
L’offre de formation doit pouvoir s’adresser et s’adapter à tous les publics, mais il doit, à mon sens, s’adresser en premier lieu à tous ceux, qui trop nombreux aujourd’hui, le rapport en atteste, quittent le système éducatif sans diplôme, sans qualification, sans projet professionnel, sans avenir. Pour ceux-là, dont on sait malheureusement que l’absence de qualification, les mène à un déroulement de carrière chaotique, fragilisé, notre Région doit pouvoir offrir des solutions adaptées.

Alors oui, notre Région a ses particularités. Un taux de jeunes en apprentissage plus élevé que la moyenne, un taux aussi de qualifications moins élevé que la moyenne nationale. Nous devons en comprendre les sources mais aussi proposer des solutions adaptées afin que la qualification de ces jeunes soit encouragée et amplifiée. A ce titre, la promotion, la communication qui reçoit le soutien de la Région, des formations professionnelles diplômantes, l’accomplissement personnel vers des qualifications plus élevées doit se prolonger et s’étoffer. Chaque département de notre région vient de connaître les « soirées de la qualification » : elles mettent à l’honneur celles et ceux qui ont trouvé leur voie, excellent dans leur métier et seront demain des artisans dont nous avons besoin. C’est aussi un enjeu pour notre tissu économique local, fortement ancré sur un artisanat développé. D’ailleurs, ce sont aussi des réponses à trouver face aux départs à la retraite massifs qui s’annoncent dans le monde artisanal, et notamment du côté des chefs d’entreprise eux-mêmes.
A ce titre aussi, nos offres de formation doivent tendre vers une ouverture de filières préparant des diplômes plus qualifiés, mais aussi encourager les publics à continuer vers la voie de la qualification. Cela ne se décrète pas, cela s’encourage, s’accompagne et se promotionne. Les équipes pédagogiques dans les établissements de formation le font, motivées elles le sont, les publics eux restent parfois dans leur rupture face à la scolarité. Ils se donnent un temps pour obtenir un diplôme, mais en rupture avec la scolarité dite « classique », ils ont parfois du mal à envisager de prolonger quelques années supplémentaires vers un bac pro ou un BTS.

Notre offre de formation doit aussi tenir compte des compétences existantes sur notre territoire ou de celles à développer sur certains bassins d’emploi. A titre d’exemple aussi, alors qu’il y a quelques mois, nous avons adopté l’idée de faire de notre région un pôle d’excellence en efficacité énergétique, adaptons notre offre de formation vers des formations innovantes, particulières et diplômantes. Ces qualifications là déboucheront sur des emplois eux, non transférables et non délocalisables.
La carte des formations doit aussi être équilibrée sur notre territoire et adaptée aux besoins des publics. Certaines de ces formations aujourd’hui sont demandées de par leur lien de proximité. Les territoires qui accueillent les établissements bénéficient également incontestablement de retombées économiques, nous devrons veiller à ce que nos choix en terme de carte de formation tienne aussi compte de cette donnée non négligeable pour la dynamique de nos territoires dits ruraux.

L’enjeu de la définition du cadre d’évolution des formations initiales et continues est immense. Nous le voyons tout au cours de cette session. Avec le SRDES adopté hier par notre assemblée, l’amélioration des qualifications et des compétences est une préoccupation partagée par tous les acteurs économiques et est un droit essentiel.

Je commençais mon propos en évoquant les publics en grande difficulté, c’est vers eux que je conclurai mon intervention.

D’une part, je rejette totalement l’amalgame qui est fait avec les jeunes issus des quartiers défavorisés. Sur ce point, je m’inquiète de la situation de la Mission Générale d’Insertion de l’Education nationale qui risque de ne plus avoir les moyens, faute de financement, de pouvoir prendre en charge les jeunes (près de 900 ont été concernés par les actions de la MGI dans l’académie en 2004/2005). L’Etat doit assumer son rôle. Pourtant il cherche à se désengager en proposant l’apprentissage à 14 ans. C’est une démarche totalement erronée, qui a reçu une condamnation unanime du monde enseignant mais aussi des professionnels. Alors que nous voulons promouvoir ces filières dites professionnelles et la voie de l’apprentissage choisi par les jeunes eux-mêmes, c’est une proposition qui tend à démontrer que ces filières ne sont que le lieu où ceux qui ont échoué doivent atterrir inexorablement. Nous avons au contraire dans des discours et des actes promouvoir la formation choisie, l’orientation professionnelle réfléchie et encourager les motivations de nos jeunes dans leurs parcours de formation.

Aussi, les publics en grande difficulté, sociale, scolaire, sont en hausse et cette donnée est dramatique mais ne doit pas être occultée. La promotion des formations qualifiantes de niveau 4 et plus est certes un objectif mais certains de nos jeunes sont aujourd’hui totalement perdus dans notre système éducatif, même dans le cadre de formations dites professionnelles.
Ceux-là nécessitent une attention toute particulière, un suivi quasi individualisé, des structures adaptées, à mon sens pas suffisamment nombreuses sur notre territoire régional. La carte actuelle des CFAS, CFA spécialisés est inégale sur notre territoire et les formations dispensées ne couvrent à ce jour pas tous les champs de métiers. Ces structures montrent leur efficacité. Récemment, lors d’une visite du CFA du bâtiment à Blois, nous avons pris contact avec l’une de ces classes : petits effectifs, prise en charge individuelle, enseignants ayant reçue une formation adaptée. Nous devons encourager et développer ces structures, car confrontée dans le cadre de mon activité professionnelle dans l’enseignement agricole à ces publics en grande difficulté, nous n’avons à ce jour, très peu de moyens pour accompagner efficacement ces publics vers l’obtention d’un diplôme, même de faible qualification.

Voilà les observations que je souhaitais apporter sur le rapport qui nous est présenté. Il encourage la qualification, essentielle pour l’adaptation de nos jeunes aux mutations économiques, il tient compte des évolutions démographiques. Il renforce la cohérence entre les formations existantes ou à créer et les besoins de nos territoires. Et enfin, face aux mutations technologiques et économiques, il prend en considération la nécessité de promouvoir une insertion durable dans le monde du travail
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La séance plénière du conseil régional a été levée vendredi à 14h30.

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