03 décembre 2005

Des mots qui dérapent

Karsher, racaille, youyou et autres termes habilement choisis en forme de dérapages contrôlés et calculés, voici le pitre spectacle que nous offre certains dirigeants nationaux. Une dose d'appel à la haine, une dose d'exclusion, une dose d'intolérance, une recette de déjà vu s'applique désormais aux plus hautes fonctions de l'Etat, du gouvernement à la représentation nationale, mercredi dernier dans les mots d'un député qui ne mérite pas qu'on s'attarde sur son nom, -ce genre de publicité n'est pas à lui offrir pour le faire retourner dans le juste anonymat en 2007.D'autres députés, fort heureusement, sur les bancs de l'Assemblée ont réagi avec virulence à cet appel à la haine.
Montrer du doigt dans un amalgame de mauvais goût ses concitoyens est indigne d'un élu, qui une fois investi du suffrage populaire, est censé représenter tout le peuple, quelles que soient ses origines sociales, culturelles ou ethniques.

Au même moment, même hasard, il s'agit de contrôler les mariages dits "blancs", allant jusqu'à jeter le doute automatique dès que deux personnes veulent s'unir sous pretexte qu'elles soient d'une origine non "conforme".
Société à la dérive, propos surfant sur un extrêmisme dangereux, qui font des jeunes, des casseurs, des étrangers, des coupables, des chômeurs, des incapables, des malades, des spolieurs du système de sécurité sociale.

Quelle est cette société qui ne sait plus s'unir, se rassembler, protéger les siens, notamment les plus faibles et qui à l'inverse protège en plus haut lieu un Président de la République qui redevenu simple citoyen prendra rendez-vous avec la justice, si celle-ci peut aller jusqu'au bout de ses enquêtes? Quel est ce régime qui maintient un homme à la fonction suprême, disposant de pouvoirs considérables, nommant aux plus hautes fonctions, même si désavoué par le peuple depuis plusieurs scrutins sans en tirer aucune conséquence (les institutions ne l'obligeant pas à en prendre) et qui n'interfère pas dans ces mots pour rappeler le sens commun du respect de l'autre?

Un régime malade, des institutions qui dérapent. A changer. Il y a urgence.

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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le PS doit gagner les élections: nous en avons besoin. Nous sommes impatients de vivre la mise en oeuvre de nos idées. Restons dignes. Surveillons notre attitude. Veillons à notre vocabulaire. Mais, de grâce, arrêtons de courir après la droite SUR SON TERRAIN :le dérapage verbal est son truc, il s'en sert comme de bandrilles.La droite veut nous distraire des vrais problèmes.Nous nous embourbons là où il veut que nous nous embourbions. Le temps que nous y consacrons est du temps perdu pour tout le reste; cinq minutes consacrées à ceci sont cinq minutes volées à cela.Un SEUL objectif : GAGNER les élections!

BA a dit…

Donc, mieux vaut se taire, laisser faire et attendre patiemment le retour de balancier en 2007. Déconcertant. Tu as raison, à ce rythme, toutes les recettes sont là pour gagner! En tant que socialiste, il me parait indispensable de réaffirmer quelles sont nos valeurs, de défendre celles de la République et de combattre toute forme d'extremisme, meme si celui ci est calculé. Et c'est justement sur ce terrain que nous sommes crédibles, c'est en étant nous-mêmes, socialistes. Un célèbre dicton: "qui ne dit rien, conssent".

Anonyme a dit…

Ne conclut pas trop vite camarade. Les pauvres quel qu'ils soient ont besoin de nous. Nous nous devons d'être au rendez-vous. Après les émeutes des banlieues, nous connaîtrons la révolte des pauvres.Que dirons-nous à ce moment là? Que ferons-nous? Un travail de luiguiste? Ils n'en ont que faire! Allons près d'eux aujourd'hui dans les rues, dans les associations, gardons notre sang froid, soyons dignes. Laissons à la droite le langage de voyoux. Les pauvres sauront faire la différence.Et les autres, ceux sans lesquelles aucune élection ne se gagne, je veux parler du centre, eh bien!là aussi, ils feront la différence entre les exités des mots sortis des ruisseaux et nous, calmes et sûrs de nos propositions.
Réaffirmer nos valeurs! Mais camarades, on les connaît nos valeurs. Le problème: COMMENT FAIRE POUR QUE CELLES-CI DEVIENNENT DES REALITES! Là, on devient concret.
Combattre au point de se suicider ne sert à rien. Ceux que nous voulons aider ont besoin de nous, en vie! C'est-à-dire au pouvoir!

Anonyme a dit…

villepin chirac et sarkosy sont desormais, avec des nuances de postures, à la droite de le pen...dans les paroles (ils ont en quelques semaines "libéré" le vocabulaire raciste et xenophobe)et dans les actes (l'impot pris aux plus pauvres et redistribué aux plus riches, le communautarisme, la destruction du lien et des droits sociaux,etc..)!
il nous faut integrer ce fait et arreter de nous comporter comme si c'etait une "droite republicaine frequentable".
nous devons nous adresser à notre base sociale naturelle(les revenus salariés entre 0 et deux smig,l'inteligensia progressiste, la jeunesse, les agents de la fonction publique, les democrates...) et la remobiliser pour chasser l'usurpateur et ses hommes de main!
et je ne sais pas si il faut attendre les echéances naturelles ou si il ne vaut pas mieux precipiter les choses d'une maniere ou d'une autre!
ce qui est certain ,pour etre prés du "terrain" au quotidien ,c'est que la situation est dramatique pour les plus pauvres ...c'est à dire un bon quart de la population française partout et plus de la moitié dans certains lieux particulierement sinistrés!c'est quelque chose qui n'est apparemment pas du tout perçu par qui frequente les salons douillets de la republique!
auront-ils la patience de nous attendre!