12 septembre 2006

Espagne, le nécessaire travail de mémoire

Le 1er ministre espagnol ne finit pas d'étonner dans les réformes qu'il entreprend pour son pays. Mais c'est son regard sur le passé sombre de l'Espagne qui est à mon sens la plus forte sur le plan politique. Il ose rouvrir des plaies, il fait rejaillir les souvenirs d'un pays déchiré, il rend les honneurs à ces innocents massacrés par le régime de Franco.

C'est surement son histoire familiale personnelle qui le fait agir ainsi, comme pour moi écrire ce billet. Petite fille de républicains espagnols débarqués en France en 1939, j'ai grandi bercée par l'histoire de ce conflit cruel et lourd de conséquences pour mes ancêtres paternels que me relatait souvent mon père, lui meme tres marqué par cet héritage. Le retour aux sources dans le village de mon grand-père au coeur de l'Aragon lorsque j'avais 20 ans m'avait à l'époque totalement bouleversée.

Zapatero s'apprete à faire voter une loi qui réhabilitera les victimes du franquisme et de la guerre civile. Les fosses communes seront ouvertes pour offrir des sépultures dignes aux républicains sacrifiés, les dossiers judiciaires rouverts pour réhabiliter tous ceux que le régime franquiste a injustement condamnés, les noms des rues ou places portant les symboles franquistes seront enfin nettoyés.

"Viva Zapatero" disions nous lorsque les socialistes espagnols ont remporté les élections. Cher camarade, je te dis merci. Tout simplement.


Légende photo: à gauche Hitler, à droite Franco
Pour en savoir plus, réécouter l'excellente émission Interception diffusée sur France Inter dimanche 10 septembre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Effectivement, si Zapatero est loin de faire preuve d'un grand volontarisme sur les questions économiques et sociales, par contre sur le domaine des valeurs, il mérite tout notre respect.

Tant pour sa lutte pour la réhabilitation des républicains espagnols que dans sa volonté de revenir sur les réformes réactionnaires de l'ex-franquiste Aznar en matière d'enseignement, de séparation de l'Eglise et de l'Etat, de moeurs, etc.