24 octobre 2005

"Mais pourquoi un congrès !?"

Les réunions s'enchaînent, certaines, plus médiatiques que d'autres, laissant notre débat s'entrouvrir au plus grand nombre sous le bruit de cornes de brume ou de sifflets... Et d'autres réunions se tiennent, quasi à huis clos, au sein de salles bien clairsemées, comme à Romorantin vendredi soir. Faut dire que la convocation avait été reçue le mercredi seulement.
Une réunion inter-section, 3 motions à présenter, et puis cette question tombe en cours de soirée comme un couperet dans la bouche de militants inquiets et perplexes devant un débalage de non sens: "Mais pourquoi un congrès !?"

La motion Hollande ne cesse de répéter "unité", les autres répondent "orientation". D'autres disent "un congrès pour désigner un candidat en 2007", nous répondons "le projet d'abord, les idées en priorité, le bilan surtout, les candidats ensuite". Dialogue de sourd. Pourvu qu'on ne touche à rien, qu'on ne change rien, et qu'on se complaise d'autosatisfaction pour la direction sortante. Aucun droit d'inventaire.

Un congrès, c'est forcément un moment naturel d'échange et de confrontation, basé sur des textes. Les motions? Elle identifient un axe de convictions, d'engagements et de perpectives sur notre conception de la société, comme du parti. L'unité? Choisir un texte plutôt qu'un autre c'est s'engager, en phase avec ses convictions tout simplement. Cela s'appelle la démocratie. L'unité n'a rien avoir avec cela, elle ne se décréte pas sous le signe de la menace mais se construit en s'écoutant les uns des autres et en entendant les différences. L'unité n'est pas que la simple préservation de ceux qui sont en place, soucieux de la quitter, si...
Et si l'autre n'avait pas totalement tort?

Les différences? Lors du dernier congrès, déjà, le texte Pour un Nouveau Parti Socialiste se faisait malmener quand il appelait déjà à la réforme des institutions. Aujourd'hui, chaque texte reprend cette idée. Pire, on soulignait la position anti-européenne de cette motion quand elle écrivait, déjà, que l'Europe à 25 ne pouvait pas fonctionner sur la même base politique et institutionnelle qu'à 15 et qu'un élargissement sans un texte fondateur d'une vraie constitution européenne fixant des règles d'harmonisation sociales et fiscales étaient un préalable incontournable, au sein d'une véritable démocratie parlementaire. Mais là, le 29 mai dernier, le choix a été fait par les électeurs, eux-mêmes. Pas si faux ce qui était déjà écrit à Dijon.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je soutiens le NPS et je suis d'accord avec une grosse partie de la motion. Même si sur certains points, je trouve que d'autres motions apportent un réponse plus adéquate.

La motion Hollande (celle qui va gagner) donne l'impression d'être la motion 'du parti' et des éléphants : ne changeons rien, tout va bien, gérons le quotidien et les portefeuilles. C'est la motion de l'aristocratie socialiste, issue d'une longue lignée d'énarques. Ses défenseurs cultivent une certaine condescendance envers Utopia, comme si l'audace philantropique était indigne.

Cette aristocratie qui 'étudie les problèmes' dans les beaux quartiers parisiens ; Qui ne peut plus défendre la répartition des richesses sans mettre en péril sa propre situation. Qui parle du chômeur d'Aubervillers et qui n'a jamais quitté la place des Vosges ! Qui a déjà nettoyé au Kärcher son propre quartier de peur d'être contaminé par la pauvreté.

L'aristocratie socialiste convainc de moins en moins. Elle s'éloigne des populations qu'elle prétend représenter pour se morfondre dans un discours politiquement correct, polissé, usé et peu réjouissant : la pensée unique.

Cette pensée unique se prend claque sur claque (21/4, 29/5) et ne se remet pas en cause ; c'est pitoyable.

Oui pour un statut de l'élu, non pour une professionnalisation de la politique (ce qui reviendrait à un rétablissement de l'aristocratie et à une absence de représentativité).

Non à l'ENAïsation des esprits. Si Débré, en fondant l'ENA, avait imaginé créer le centre de formation des cadres du Parti Socialiste, il aurait sûrement abandonné son projet.

Que reste-t-il des idées généreuses des différentes contributions de cet été ?

Si les gens se demandent pourquoi un congrès, c'est que cela ne leur parait pas changer grand chose, ne rédoudra aucun de leurs problèmes, et ne leur donnera aucune vision d'avenir. Les rares idées novatrices et audacieuses ne seront jamais mis en place ( les 110 propositions le vote des étrangers ? ....)
Si les gens se demandent pourquoi un congrès, c'est aussi que le résultat leur semble acquis d'avance.

Vu d'un simple militant, c'est très compliqué cette histoire de vote par CF ... Antidémocratique, sénatorial, loin des gens... Cela donne l'impression de permettre à l'équipe en place de le rester. Les éléphants s'adoubent entre eux ?

Comment faire pour que tout cela change ?

BA a dit…

Le congres n'est pas passé, laissons les militants voter, et surtout ils auront aussi en vote direct le choix de leur premier secrétaire comme du responsable departemental. Les militants sont attachés à leur parti, la motion Hollande a trouvé un axe de défense en se présentant comme "garante" de l'unité, ce qui est faux vu ce qui s'est passé après le 29 mai en éliminant Fabius et les siens de l'équipe de direction. La campagne a aussi été dure, des propos ont été tenus sur les électeurs du non à la limite de l'insulte. Il est temps de réconcilier la gauche et nos électeurs. Dans nos non comme dans les oui, il y avait un attachement à l'Europe et rien d'autre, la vision sur le texte divergeait, les uns pensant que ce texte était un point de départ (et l'erreur du PS a été là car il en a oublié ds cette campagne toutes les réserves qu'on avait votées à l'unanimité avant le référendum et pour lui, ce texte était devenu le point d'arrivée)d'autres pensant que ce texte devait être revu à la base d'un traité social. Le NPS rassemble des tenants du oui comme du non, meme s'il s'est positionné sur le non après un vote interne. Ce congres doit etre le moment de la réconciliation mais aussi du changement que chacun attend et espère. Tu as raison, quand les militants posent la question "pourquoi un congres", c'est qu'ils ont en vue que si rien ne change, où est l'interet de ces textes, et de ces réunions...! Et puis, on sait tres bien que la direction actuelle du PS rassemble la plupart des candidats déclarés à la présidentielle: elle risque d'imploser d'elle même tres vite. D'ailleurs la sortie du livre de Jospin met ces divisions en évidence: Hollande soutient le retour de Jospin, les amis de DSK évidemment non. Alors, oui, pourquoi un congres?! :)
Donc pour répondre à ta question: Comment faire? y croire et continuer à être utile au PS en y travaillant sur le fond, les idées, la société telle qu'elle est devenue, la mondialisation, les institutions, la relance de l'Europe, la lutte contre les exclusions et la précarité. On a du pain sur la planche, et on y travaille et surtout on y croit!